Mesure TTL de l'exposition

La mesure TTL de l'exposition désigne en photographie la mesure de l'exposition effectuée à travers l'objectif (through the lens, « à travers l'objectif » en anglais).

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Historique

Sur ce Voigtländer, vu de face, à gauche, la cellule photoélectrique derrière sa fenêtre gaufrée et à droite le viseur.

Les premiers posemètres intégrés aux appareils disposent d'une fenêtre sur la face avant avec un angle de champ proche de celui de l'objectif standard. Cette implantation est suffisante avec un objectif fixe mais devient problématique avec des objectifs interchangeables dont la taille variable peut obstruer la visée.

Sur les reflex mono-objectif, la solution est assez vite trouvée de dévier un peu de lumière avec un pentaprisme vers des cellules photoélectriques intégrées sous le capot. Il fallait les protéger de la lumière parasite de l'oculaire de visée, d'où le volet ou capot à y placer en cas d'exposition sans l'œil du photographe (au retardateur par exemple).

Mesure TTL

L'implantation évolue ensuite pour permettre au contrôle d'exposition de réagir en temps réel aux variations de lumière pendant l'exposition (du fait de la remontée du miroir, les cellules du pentaprisme sont alors aveugles).

Aujourd'hui, le système de mesure d'exposition TTL fonctionne généralement suivant trois modes principaux :

  • le mode dit central (ou spot) analyse uniquement la partie la plus centrale de l'image ;
  • le mode dit pondéré analyse une zone plus étendue, en pondérant la mesure centrale par l'intensité lumineuse périphérique ;
  • le mode dit matriciel, le plus sophistiqué, analyse la totalité de l'image pour essayer de trouver la valeur la plus probable de l'intensité I. Sur les appareils reflex modernes, cette tâche est assurée par des cellules photoélectriques élémentaires dont les mesures sont traitées par un ou plusieurs microprocesseurs équipés de logiciels d'intelligence artificielle.

TTL au flash

Olympus OM-2.

Olympus introduit en 1975 avec l'OM-2 la mesure sur le film avec deux cellules dans la chambre du miroir, dirigées vers l'émulsion. Afin de permettre une estimation avant le déclenchement, le rideau de l'obturateur est peint d'une mire quadrillée noir et blanc.

Pentax reprend l'idée et équipe le LX, sorti en 1980, d'un miroir secondaire derrière une zone semi-transparente du miroir principal pour dévier une partie du flux lumineux vers la cellule de la chambre du miroir.

Dans les deux cas, l'un des principaux avantages est de permettre le contrôle de l'éclair du flash par l'appareil pendant l'exposition.

Dans le camp des appareils traditionnels, Leica ajoute au M5 une cellule escamotable qui vient se placer devant le rideau pendant la visée.

Le procédé de communication entre les reflex numériques et les flashs « cobra » qui leur sont dédiés se nomment E-TTL (et pour les dernières générations, E-TTL2) et permettent une mesure de la lumière choisie par l'utilisateur, soit à prépondérance centrale soit évaluative. Dans les deux cas, une cellule intégrée au flash aide le boîtier à la mesure de l'exposition ambiante.

En numérique

Sur les appareils de prise de vue numérique, tels que les compacts, les bridges et les hybrides et, d'une façon générale, tout appareil utilisant la visée par l'écran, le calcul se fait à partir de l'information (image) fournie par le capteur ; ils sont de fait tous TTL. Par contre, sur les reflex, le capteur principal n'est mis en service que lors des prises de vue afin de lui éviter de chauffer et d'augmenter son niveau de bruit.

On en revient alors à des cellules complémentaires assurant la mesure de la luminance, toujours en TTL. Sur le Nikon D70s par exemple, comme sur l'Olympus OM-2 des années 1970, un damier est imprimé sur le premier volet de l'obturateur afin de réfléchir la lumière émise par le pré-éclair du flash (Séries SB600 et SB800) et qui sert à mesurer, a priori, la quantité de lumière nécessaire que doit délivrer le flash lors de la prise de vue.

Nikon utilise depuis 2003 un mode de flash appelé i-TTL, dans lequel le flash effectue plusieurs pré-éclairs pilotes afin que l'appareil photo mesure la lumière réfléchie et contrôle l'intensité du flash. Ce mode peut fonctionner en deux sous-modes, « dosage flash ambiance » ou « standard », selon que le niveau d'intensité du flash est réglé pour une exposition équilibrée du sujet principal et de l'arrière plan, ou du sujet principal seul[1].

Voir aussi

Notes et références

  1. Flash Autofocus SB-910 : Manuel d'utilisation, Nikon
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