Messes de Noël

Dans le calendrier liturgique catholique actuellement en vigueur, un cycle de quatre messes est prévu pour célébrer avec toute la solennité nécessaire l'un des deux événements liturgiques majeurs de l'année, à savoir la naissance de Jésus à Bethléem, traditionnellement nommée « Nativité », Noël dans la dénomination courante.

Les messes prévues en cette occasion sont :

  • la messe de l'Emmanuel, célébrée la veille au coucher du soleil ;
  • la messe de la nuit, souvent appelée « messe de Minuit », car traditionnellement célébrée à cette heure pendant des siècles, du fait du jeûne eucharistique ;
  • la messe de l'Aurore, célébrée impérativement avant le lever du soleil, souvent vers 6 ou 7 h le jour de Noël ;
  • la messe du jour de Noël, célébrée après le lever du soleil.

Les trois dernières messes de Noël sont parfois dénommées les trois messes de Noël[1],[2] (voir par exemple le conte Les Trois Messes basses d'Alphonse Daudet).

Thomas d'Aquin en donne une signification symbolique dans sa Somme théologique, III (tome IV dans l'édition Cerf) Question 83, réponse à l'objection 2, Solutions 2.

« Au jour de la Nativité, on célèbre plusieurs messes à cause de la triple naissance du Christ.

La première est éternelle qui, pour nous, est cachée. C'est pourquoi l'on chante une messe la nuit, où l'on dit à l'introït (Ps 2, 7) : "Le Seigneur m'a dit : tu es mon Fils, moi, aujourd'hui, je t'ai engendré."

La deuxième est sa naissance selon le temps, mais dans les âmes, par laquelle le Christ " se lève dans nos cœurs comme l'étoile du matin " (2 P 1, 19). Et c'est pourquoi l'on chante une messe à l'aurore, où l'on dit à l'introït (Is 9, 2) : "La lumière brillera aujourd'hui sur nous."

La troisième est la naissance du Christ selon le temps et dans son corps, selon laquelle il s’est produit visiblement hors du sein virginal, revêtu de notre chair. Et c'est pourquoi on chante la troisième messe à la pleine lumière et l'on chante dans son introït (Is 9, 5) : "Un enfant nous est né."

Cependant on peut dire, inversement, que la naissance éternelle, considérée en elle-même, est en pleine lumière : et c'est pourquoi, dans l'évangile de la troisième messe, on fait mention de la naissance éternelle. Mais selon la naissance corporelle il est né, à la lettre, pendant la nuit, pour signifier qu'il venait vers les ténèbres de notre faiblesse : aussi, dans la messe nocturne, lit-on l'évangile de la naissance corporelle du Christ. Et c'est encore ainsi qu'à d'autres jours où se rencontrent plusieurs bienfaits du Christ à honorer ou à implorer, on célèbre plusieurs messes le même jour, par exemple une pour la fête, et les autres pour le jeûne ou pour les morts. »


Références

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