Meng Wanzhou

Meng Wanzhou (en chinois : 孟晚舟), aussi connue sous les noms de Sabrina Meng et de Cathy Meng, est une femme d'affaires chinoise, née le à Chengdu. Vice-présidente du conseil d'administration et directrice financière de la société Huawei, elle est arrêtée le au Canada, à la demande de la justice américaine, puis remise en liberté sous caution. Elle risque cependant d'être extradée vers les États-Unis.

Éléments biographiques

Meng Wanzhou est née en 1972, en pleine révolution culturelle chinoise, à Chengdu, dans la province du Sichuan. Elle est la fille de Ren Zhengfei, fondateur de la plus grande société privée de Chine, le géant des télécommunications Huawei, et de sa première femme, Meng Jun[1].

En 1992, elle interrompt sa scolarité pour travailler pendant un an à la China Construction Bank avant de rejoindre Huawei, une entreprise récemment fondée (en 1987) par son père, pour y travailler comme secrétaire. En 1997, elle reprend des études supérieures en comptabilité et obtient une maîtrise à la Huazhong University of Science and Technology. De retour à Huawei, elle en devient vers 2010 la directrice financière, et, en , la vice-présidente du conseil d'administration[1],[2]. Elle se marie à un employé de longue date de l'entreprise ; le couple a deux enfants. Son mari quitte finalement Huawei, où il était devenu directeur commercial principal, pour prendre la présidence du conseil de la Shenzhen Qingfu Investment Company.

Elle est présentée comme une héritière potentielle de son père à la direction de l'entreprise[3]. En 2017, le magazine Forbes la classe au huitième rang de sa liste des femmes d'affaires les plus remarquables de Chine[4].

Le secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis, Kirstjen Nielsen, le procureur général par intérim, Matthew Whitaker, le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, et le directeur du FBI, Christopher Wray, en 2019, annoncent des chefs d'accusation contre Meng Wanzhou et Huawei

Le , elle est arrêtée au Canada à la demande des États-Unis, qui l'accusent d'avoir monté un réseau financier destiné à contourner les sanctions unilatérales imposées par les États-Unis à l'Iran[3]. Elle est remise en liberté, sous caution, le , mais reste en attente d’une première audience d’extradition, finalement examinée en [5].

Le , le gouvernement fédéral des États-Unis dépose des accusations criminelles contre Huawei, la filiale américaine de Huawei, et une entreprise, Skycom, accusée d'être une filiale iranienne de Huawei[6]. Selon ces accusations, Meng Wanzhou a utilisé deux sociétés écrans, Skycom et Canicula Holdings, pour vendre des équipements télécoms à l'Iran en 2010, en contravention des sanctions. Avec ces mêmes artifices, Huawei aurait commercé avec la Syrie jusqu'en 2017[7].

Plusieurs accusations criminelles sont émises spécifiquement par les États-Unis contre Meng Wangzhou : fraude bancaire ; fraude électronique ; complot en vue de commettre à la fois une fraude bancaire et une fraude électronique[8],[9],[10]. Ces accusations de fraude sont importantes pour mener à son terme la procédure d'extradition, la défense de Meng Wanzhou s'appuyant en effet sur le fait qu'une violation des sanctions américaines sur l'Iran n'est pas un délit au Canada pour tenter de bloquer cette procédure.

Le , le ministère canadien de la Justice délivre une demande introductive d’instance, entamant les premières démarches d'un processus d’extradition[11]. Le , son procès en extradition s'ouvre à Vancouver[12].

Le , un juge canadien estime que les accusations de fraude portées par les États-Unis contre Meng Wanzhou satisfont à la règle d'incrimination réciproque et que l'analyse judiciaire de la procédure d'extradition doit donc se poursuivre[13].

Notes et références

  1. (en) Raymond Zhong, « Meng Wanzhou Was Huawei’s Professional Face, Until Her Arrest », The New York Times, (lire en ligne)
  2. (en) « Huawei’s Arrested CFO Rose Through Ranks Despite Father's Rebuke », Bloomberg, (lire en ligne)
  3. Alain Frachon, « L’affaire Huawei touche à la rivalité stratégique entre la Chine et les Etats-Unis », Le Monde, (lire en ligne)
  4. (zh) « 2017福布斯中国最杰出商界女性排行榜 », Forbes, (lire en ligne)
  5. Anne Pélouas, « Affaire Huawei : le casse-tête chinois de Justin Trudeau », Le Monde, (lire en ligne)
  6. « U.S. Indictment against Huawei CFO Meng Wanzhou », sur fr.scribd.com/ (consulté le )
  7. « Huawei, l'empire sous pression », sur Les Echos, (consulté le )
  8. Stéphane Parent, « C’est officiel! Meng Wanzhou ciblée par la justice américaine qui présente au Canada une demande d’extradition », sur RCI,
  9. « Chinese Telecommunications Conglomerate Huawei and Huawei CFO Wanzhou Meng Charged With Financial Fraud », sur U.S. Department of Justice,
  10. Arnaud Leparmentier, « Huawei : l’administration Trump met en scène l’inculpation de l’entreprise chinoise », Le Monde, (lire en ligne)
  11. « Extradition concernant le cas de Mme Meng Wanzhou », Ministère de la Justice Canada,
  12. « Les avocats de Meng Wanzhou lancent les audiences sur son extradition », sur ici.radio-canada.ca, (consulté le )
  13. (en) Ian Young, « China brands Canada ‘accomplice’ of US, as Huawei’s Meng Wanzhou loses bid to have extradition case thrown out », South China Morning Post, (lire en ligne)
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