Mela Muter

Mela Muter, pseudonyme de Maria Mélania Mutermilch, née le à Varsovie en Pologne, et morte le à Paris, est une artiste-peintre française d'origine polonaise[1].

Biographie

Mela Muter grandit dans une famille aisée et cultivée de Varsovie. Son frère, Zygmunt Klingsland, deviendra un diplomate polonais à Paris et un critique littéraire apprécié en Pologne[2].

En 1899, elle épouse Michal Muttermilch, écrivain, critique et militant socialiste polonais. En 1901, après une année de cours dans une école de dessin pour femmes de J.Kotarbinski, elle arrive avec son mari à Paris et s’inscrit à l'Académie Colarossi puis à l'Académie de la Grande Chaumière[3], décidé à devenir une peintre professionnelle.

Elle expose dès 1902 à Varsovie à la Société pour la promotion des beaux-arts., et à Paris au Salon des beaux-arts, puis au Salon des indépendants, au Salon d'automne et au Salon des Tuileries[2],[3]. Elle y est ensuite présente régulièrement et devient un membre important du mouvement artistique appelé l'École de Paris[3].

Elle est remarqué par le marchand d'art Ambroise Vollard[3]. Influencée initialement par le symbolisme, elle évolue ensuite vers l'expressionnisme[3], mais elle reste durant tout son parcours à l'écart des modes et des tendances[2]. Elle voyage en Espagne, mais aussi en Bretagne, en particulier à Concarneau, Audierne, Douarnenez et Pont-Aven[4]. En 1914, le début de la Première Guerre mondiale la fait s'installer à Concarneau. « Concarneau paisible, loin de l'angoisse parisienne, comme hors du danger mais mon cœur était lourd », écrit-elle[4].

Entre 1917 et 1920, Mela Muter devient la compagne de l'écrivain Raymond Lefebvre, militant pacifiste socialiste puis communiste. La relation avec Raymond Lefebvre provoque son divorce avec Michal Muttermilch. Mais Raymond Lefebvre meurt en 1920 en Russie dans des circonstances inexpliquées lors d'une croisière en mer Blanche[2]. Elle expose à de multiple reprises à Paris dans l'entre-deux guerres[2]. En 1921, elle est invitée à faire partie du jury du Salon d'automne. Elle est aussi en contact avec des écrivains tels que Henri Barbusse et Romain Rolland, ou l'architecte Auguste Perret, les compositeurs Maurice Raval et Erik Satie[3]. Elle se lie d'une forte amitié avec Rainer Maria Rilke[3]. Elle se fait aussi naturaliser Française en 1927[2].

À l'étranger, elle fait de grandes expositions à Barcelone, en Allemagne, et à Washington au Carnegie Institute. Elle est reconnue particulièrement comme portraitiste[5]. Elle brosse notamment le portrait de ses amis : Clemenceau, Ravel, Satie, ainsi que de Rainer Maria Rilke.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle se sent menacée du fait de ses origines, et de ses idées politiques. Elle quitte Paris pour Avignon et y enseigne le dessin, l'histoire de l'art et la littérature. Elle reçoit des autorités de la ville un petit appartement[2]. Après la guerre, elle a des problèmes de vue, qui s'améliorent après une opération de la cataracte en 1965, ce qui lui permet de retravailler la peinture. Elle meurt dans son atelier le 14 mai 1967[2]. Elle est inhumée au cimetière parisien de Bagneux, dans la 94e division.

Expositions

Notes et références

  1. Notice d'autorité de la Bibliothèque nationale de France.
  2. Natasza Styrna, « Mela Muter 1876-1967 », sur Jewish Women's archive,
  3. Ada Ackerman, « Muter, Mela (épouse Mutermilch, dite) [Varsovie 1876 - Paris 1967] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 3098
  4. « Mela Muter : "Je ne savais rien de sa vie, mais en contemplant ce visage flétri par les pleurs" », Le Télégramme, (lire en ligne)
  5. (en) « Muter, Marie Mela », sur Benezit
  6. Catalogues des expositions, Buffet et Leclerc, 72 rue du Château-d'Eau, Paris.
  7. Maurice Delépine, « Les arts », Le Midi socialiste, 16 mars 1936, page 4.

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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