Mehmet Cavit Bey

Mehmet Cavit Bey, Mehmed Cavid Bey ou Mehmed Djavid Bey (1875-1926) est une personnalité politique turque, ottoman sabbatéen ou dönme, c'est-à-dire descendant de Juifs séfarades convertis à l'islam, économiste et Ministre des Finances de l'Empire Ottoman, rédacteur en chef et homme politique de premier plan pendant la période de dissolution de l'Empire ottoman. Membre du Comité de l'Union et du progrès (CUP), il faisait partie des Jeunes-Turcs et occupait des postes au gouvernement après le rétablissement de la constitution.

Biographie

Mehmet Djavid Bey est un descendant de Baruchya Russo (1677-1720), successeur de Sabbataï Tsevi[1]. Au début de la période républicaine, il fut pendu pour trahison en 1926 en même temps que Mehmet Nâzım, exécuté pour sa participation présumée à une tentative d'assassinat contre Mustafa Kemal Atatürk[2].

Il fut membre de la franc-maçonnerie[3]. Il a été initié dans la loge "Macedonia Risorta"[4] à l'Orient de Constantinople (Istanbul) sous juridiction du Grand Orient d'Italie pour devenir par la suite, de 1916 à 1918, Grand Maître de la Grande Loge de Turquie[5].

Premières années et carrière

Cavit est né à Salonique (en Thessalonique puis Salonique de l'Empire ottoman). Ses parents : son père Naim était un commerçant ; il a épousé sa cousine Pakize, sa mère. Ils étaient tous les deux d'origine Dönme.

Cavit a fait ses études en économie à Constantinople. Après avoir obtenu son diplôme, il a travaillé comme employé de banque puis comme enseignant.

Plus tard, il devient économiste et éditeur de journal. De retour à Salonique, Cavit Bey rejoint le Comité de l’Union et du Progrès (CUP). Après la proclamation de la deuxième constitution en 1908, il est élu député de Salonique et notable au Parlement de Constantinople. Après l'incident du 31 mars (une rébellion des conservateurs réactionnaires) en 1909, Cavit Bey a été nommé ministre des Finances au sein du cabinet du grand vizir Tevfik Pasha.

Après le raid orchestré sur la mer Noire dans les ports russes en 1914, Cavit démissionna. Il resta une figure influente dans les relations de l'empire avec l'Allemagne jusqu'à son retour à son poste en . Jusqu'à l'armistice de Moudros en 1918 après la Première Guerre mondiale, Cavit Bey joua un rôle important dans le CUP. Cavit Bey a représenté l'Empire ottoman dans les négociations financières d'après-guerre à Londres et à Berlin.

Période républicaine

En 1921, Mehmet Cavit Bey se marie avec Aliye Nazlı, l'épouse d'un premier mariage avec un prince et divorcée depuis. En 1924, c'est la naissance de son fils Osman Osiar. À la suite de l'exécution de Cavit Bey, il fut élevé par un ami proche de son père, Hüseyin Cahit Yalçın. Osman Şiar adopta le nom de famille Yalçın, grâce à la loi sur les noms de famille en 1934.

Au début de l'ère républicaine, Mehmet Cavit Bey a été inculpé d'implication dans la tentative d'assassinat à Izmir contre Mustafa Kemal Pacha. Après une vaste enquête gouvernementale, Cavit Bey a été reconnu coupable puis exécuté par pendaison le à Ankara. Treize autres personnes, parmi lesquelles Ahmed Cükrü et Ismail Canbulat, membres du CUP, ont été reconnus coupables de trahison et pendus.

Les lettres que Cavit Bey a écrites à son épouse Aliye Nazlı pendant son emprisonnement ne lui ont été remises qu'après son exécution. Elle fit publier ces lettres plus tard dans un livre intitulé Zindandan Mektuplar ("Lettres du donjon"). En 1950, les restes de Cavit Bey ont été transférés au cimetière Cebeci Asri à Ankara.

Notes et références

  1. (en) Dr. Jacob M. Landau, « The Dönmes: Crypto-Jews under Turkish Rule », sur Jerusalem Center for Public Affairs, Jewish Political Studies Review 19:1-2, (consulté le )
  2. Andrew Mango, Atatürk, PUBLISHER?, 1999, p. 448-453
  3. http://www.grandorientarabe.org/index.php?news&nid=1
  4. https://journals.openedition.org/cdlm/1168 41,44
  5. (en) « HKEMBL / Hür ve Kabul Edilmiş Masonlar Büyük Locası », sur HKEMBL (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Ozan Ozavci, chap. 8 « Honour and Shame: The Diaries of a Unionist and the ‘Armenian Question’ », dans Hans-Lukas Kieser, Margaret Lavinia Anderson, Seyhan Bayraktar et Thomas Schmutz (dir.), The End of the Ottomans : The Genocide of 1915 and the Politics of Turkish Nationalism, I.B. Tauris, , 384 p. (ISBN 978-1788312417), p. 193-220

Liens externes

  • Portail de l’Empire ottoman
  • Portail de la politique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.