Maurice Herzog

Maurice Herzog est un alpiniste et un homme politique français, né à Lyon le et mort le à Neuilly-sur-Seine[1].

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Maurice Herzog
Fonctions
Député de la 3e circonscription de la Haute-Savoie

(10 ans, 11 mois et 30 jours)
Législature IIIe, IVe et Ve (Cinquième République)
Groupe politique UD-Ve puis UDR
Prédécesseur Roch Meynier
Successeur Claude Birraux
Député de la 4e circonscription du Rhône

(7 mois et 5 jours)
Législature IIe (Cinquième République)
Prédécesseur Guy Jarrosson
Successeur Pierre-Bernard Cousté
Maire de Chamonix

(environ 9 ans)
Prédécesseur Paul Payot
Successeur Christian Couttet
Secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports

(7 ans, 3 mois et 12 jours)
Prédécesseur René Billères
Successeur François Missoffe
Biographie
Nom de naissance Maurice André Raymond Herzog
Date de naissance
Lieu de naissance Lyon 3e (France)
Date de décès
Lieu de décès Neuilly-sur-Seine (France)
Nationalité française
Parti politique UNR puis UDR
Fratrie Gérard Herzog
Enfants Laurent Herzog, Félicité Herzog
Entourage Jacques Ertaud
Diplômé de HEC Paris

Biographie

Le père de Maurice Herzog, ingénieur de nationalité suisse, s'est engagé dans la Légion étrangère[1]. Sa mère est Germaine Beaume[2].

Maurice Herzog se marie en premières noces à Paris, le , à Marie-Pierre de Cossé-Brissac, fille de Pierre de Cossé Brissac, divorcée de Simon Nora et déjà mère de deux enfants. Le couple a deux enfants : Laurent (né le , mort le ) et Félicité (née en 1968[3]). En 1976, Maurice Herzog épouse en secondes noces Élisabeth Gamper, avec laquelle il a eu deux autres enfants : Sébastien et Mathias.

Il est le frère de l'écrivain et cinéaste Gérard Herzog, le beau-frère du réalisateur Jacques Ertaud et le petit-fils d'Oscar Herzog, l'ingénieur chargé du projet (conception et réalisation) du jet d'eau de Genève[4].

Il a été pilote d'avion[alpha 1], président du Club alpin français (CAF) de 1952 à 1955, fondateur en 1964 et président de l'Office franco-allemand pour la jeunesse et, de 1970 à 1994, membre du Comité international olympique (CIO), puis membre honoraire[5].

En 1965, secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports, il participe à la création de l'association d'activités sportives de plein air UCPA.

Il a vraisemblablement aussi tenté de jouer un rôle dans le groupe Schneider[6], sa première femme faisant partie de la famille Schneider.

Il a vécu ses dernières années à Neuilly-sur-Seine.

Résistance

Éclaireur de France dans sa jeunesse[réf. souhaitée], diplômé d'HEC en 1944[1],[7], après avoir rejoint Jeunesse et montagne[réf. souhaitée], il cherche à s'engager dans la Résistance en [1],[8] et devient capitaine de la 2e compagnie du 27e bataillon de chasseurs alpins, au sein de la 5e demi-brigade de chasseurs alpins durant la campagne des Alpes (hiver 1944-1945). Jean Mabire explique que le capitaine Herzog, « un des meilleurs alpinistes du bataillon […] a formé son unité à son image »[9].

L'Annapurna

Maurice Herzog fut le premier à gravir avec Louis Lachenal et une expédition composée de Gaston Rébuffat, Lionel Terray, Marcel Ichac, Jean Couzy, Marcel Schatz, Jacques Oudot (médecin) et Francis de Noyelle (agent de liaison), un sommet de plus de 8 000 mètres, l'Annapurna, le . Il eut les orteils et les doigts gelés lors de cette expédition ; il fallut ensuite les lui amputer[10]. Un exploit largement popularisé en France par la Une de Paris Match, le film Victoire sur l'Annapurna de Marcel Ichac et le livre Annapurna, premier 8000 de Maurice Herzog, dans lequel il retrace son ascension édité dans la collection Sempervivum. Cet exploit fait sensation dans une France marquée par la défaite de 1940 et la perte de sa puissance et de son empire colonial[6].

Ce livre à succès a depuis fait controverse, et on peut lire un récit sensiblement différent des événements et du rôle de Maurice Herzog dans le journal de Louis Lachenal, Carnets du vertige[11]. La fille de Maurice Herzog, Félicité Herzog, remet en cause la figure légendaire de son père[12], nuançant elle aussi l'exploit de l'Annapurna (elle fait part de ses interrogations et relate les faits au conditionnel). Félicité Herzog cherche dans cet événement et le comportement de son père (qu'elle juge mégalomane, obsédé sexuel, incestueux et antisémite, proche de Jean-Marie Le Pen) les explications à la mort de son frère à 34 ans, vraisemblablement de troubles cardiaques en tombant de l'escalier du château familial, schizophrène, Laurent « élevé dans le culte d'un père idéalisé »[13],[14]. Elle déclare un mois après la première édition en 2012 chez Grasset qu'il n'est qu'un roman source de son imagination[15]. Le livre est néanmoins réédité en poche, comme c'est l'usage un an après, maintenant les mêmes faits et interrogations[6]. Selon Libération, Maurice Herzog déclare après l'avoir lu : « Ce n’est pas ma fille qui l’a écrit »[16].

Un hommage lui fut rendu le salle Pleyel, aux galas de la Montagne, par le guide Jean Afanassieff, qui présentait Fitz Roy face nord et Christian Cousin, alpiniste vainqueur de l'hivernale Cima Presanella dans les Dolomites.

Politique

Haut commissaire, puis secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports de 1958 à 1966[1], il est l'homme de confiance du général de Gaulle afin de développer la pratique du sport pour former des champions qui seront les représentants d'une France forte en dehors des frontières. Il utilise ainsi le mythe de la pyramide de Pierre de Coubertin : former des champions par la masse. Il est aussi le personnage-clé dans l'évolution rapide du réseau des maisons des jeunes et de la culture dans les années 1960 et à l'origine de la création des bases de plein air et de loisirs.

Maire de Chamonix (1968-1977)[1], après avoir échoué en 1965 à devenir maire de Lyon, vice-président du groupe UDR, député du Rhône (1962)[1], puis de Haute-Savoie (1967-1978)[1], il a également été président de la société du tunnel du Mont-Blanc (la STMB, entre 1981 et 1984) ainsi que président et membre de conseils d'administration d'entreprises du BTP et de produits pétroliers. Il est aussi membre de l'Académie des sports.

Maurice Herzog a été membre du Comité international olympique de 1970 à 1994[1].

En 1998, il présente sa candidature au fauteuil de François Furet à l'Académie française[17] et la retire quelques jours après[18]. Il échoue en 1999 dans sa candidature au fauteuil de Maurice Schumann[19] et en 2000 dans sa candidature au fauteuil de Julien Green[20].

Distinctions

Ouvrages

Notes et références

Notes

  1. Avec 1 500 heures de vol, dont 500 homologuées.

Références

  1. Charlie Buffet, « Maurice Herzog », publié dans le quotidien Le Monde du dimanche 16 - lundi 17 décembre 2012 p. 25
  2. Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Éditions Jacques Lafitte 1992
  3. Présentation du livre de Félicité Herzog, « Un héros », sur le site des éditions Grasset, consulté le .
  4. Catherine de Baecque, Maurice Herzog, le survivant de l'Annapurna, Arthaud (ISBN 978-2-0812-5427-5)
  5. Mort de Maurice Herzog, le vainqueur de l'Annapurna, Le Figaro, 14 décembre 2012.
  6. Un héros, (ISBN 978-2-253-17480-6, lire en ligne)
  7. Maurice Herzog (HEC 1944M)
  8. HEC 130 ans - Maurice Herzog, diplômé d'HEC, vainqueur de l'Annapurna
  9. Jean Mabire, La Bataille des Alpes, tome 2, Presses de la Cité, 1990, page 212, ordre de bataille page 262, photo en cahier central.
  10. « Maurice Herzog », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  11. David Roberts, Annapurna, une affaire de cordée, éditions Guérin, mai 2000 (ISBN 978-2911755224)
  12. Félicité Herzog, Un héros : roman, Paris, éditions Grasset, , 304 p. (ISBN 978-2-246-80063-7)
  13. Astrid De Larminat, « Romans : mon père, ce héros », sur lefigaro.fr,
  14. Jérôme Garcin, « Fête des pères : Mon père, ce salaud », sur nouvelobs.com,
  15. Félicité Herzog invitée dans l'émission La Grande Librairie de François Busnel sur France 5, 27 septembre 2012
  16. « Félicité Herzog, chute de père », sur Libération.fr, (consulté le )
  17. « Candidatures au fauteuil de MM. René Huyghe (F5) et Jacques-Yves Cousteau (F17) », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  18. « Candidature au fauteuil de M. François Furet (F1) », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  19. « Élection de M. Pierre Messmer (F13) », sur academie-francaise.fr, (consulté le ).
  20. « Théâtre : Obaldia, sous la Coupole et sur les planches », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  21. Prix Guy-Wildenstein.
  22. Annapurna 1er 8000, Arthaud éditeur

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Maurice Herzog, le survivant de l’Annapurna, Catherine de Baecque, Arthaud, 2011, (ISBN 2081254271)
  • Annapurna, premier 8000, Maurice Herzog, édition Arthaud (ISBN 2700396383).
  • Carnets du vertige, Louis Lachenal, Guerin, 3e Éd. (), (ISBN 978-2911755019).
  • Regards vers l'Annapurna, livre de photos de l'expédition de 1950, réalisé notamment par Maurice Herzog et Marcel Ichac.
  • Annapurna, une affaire de cordée, David Roberts, éditions Guérin (ISBN 2911755227) (Roberts raconte et analyse la première ascension de l'Annapurna, il décrypte la version officielle de Maurice Herzog relatée dans Annapurna Premier 8000).
  • Un héros, Félicité Herzog, Grasset 2012 (ISBN 9782246800637)

Liens externes

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