Maurice Aydalot

Maurice Aydalot, né le à Gondrin, dans le Gers, et mort le à Paris, est un magistrat français.

Biographie

Fils de Joseph Aydalot, lui-même magistrat et qui fut, entre-autres, président de chambre à la cour d'appel d'Agen, Maurice Aydalot commence sa carrière dans la magistrature en 1930 après des études à la faculté de droit de Paris suivies d'une brève expérience d'avocat stagiaire. Substitut du procureur de la République à Grenoble (1933) puis à Reims (1934) et à Versailles (1936), il est nommé en 1937 à Paris. Substitut adjoint, puis substitut du procureur de la République (1941), il est promu substitut général auprès la cour d'appel de Paris en 1947[1].

Il a, successivement, été :

Prises de position

Maurice Aydalot est le premier grand magistrat qui fait connaître publiquement certaines conceptions hardies face aux grands problèmes posés par l'exercice de la justice dans la vie moderne. C'est ainsi qu'en septembre 1959, prononçant le discours de rentrée de la Cour d'appel de Paris, il choisit comme sujet « Le magistrat dans la cité » et lance l'apostrophe devenue classique, invitant ses collègues à « sortir du néolithique »[6].

En tant que président du Conseil d'administration de l'École nationale de la magistrature, lors de la cérémonie d'inauguration du nouveau bâtiment de l'ENM à Bordeaux, le , il prodigue ses conseils professionnels aux auditeurs de Justice de la nouvelle promotion [7].

En 1977, dans une tribune publiée par Le Monde, il écrit que nous "n'avions plus le droit de maintenir la peine capitale dans nos codes. La vie ou la mort ne se joue pas aux dés."[8]. En 1980, il critique le projet « Sécurité et liberté » présenté par le ministre de la Justice d'alors, Alain Peyrefitte, où se bousculaient, selon lui, "un renforcement des sanctions et une limitation des pouvoirs du juge"[9].

Pour Robert Badinter, Maurice Aydalot fut un « grand magistrat républicain ». À la suite du massacre du 17 octobre 1961, la Seine charriait des cadavres d'Algériens jetés dans le fleuve. Avocat à cette époque, le futur garde des Sceaux demanda à Maurice Aydalot, alors procureur général, qu'il fût mis un terme à cette crue sinistre. Il s'y employa et tout revint à l'ordre ordinaire[10].

Bibliographie

  • Maurice Aydalot, Le délit d'atteinte au crédit de l'état : étude critique de la loi du 12 février 1924 (Thèse), Jouve, , 112 p.
  • Maurice Aydalot, Jean Robin et Jacques Lacoste, L'Expertise comptable judiciaire, Paris, Presses universitaires de France, 6e éd. (1re éd. 1943), 268 p. (lire en ligne)
  • Maurice Aydalot, Magistrat, Paris, Robert Laffont (no 12), , 345 p.

Décorations

Notes et références

  1. « M. Maurice Aydalot est nommé premier président de la Cour de cassation », Le Monde, 21 octobre 1967.
  2. Décret du 17 décembre 1951, JORF no 298 du 18 décembre 1951, p. 12413.
  3. Décret du 22 janvier 1957, JORF no 19 du 23 janvier 1957, p. 964.
  4. Décret du 28 août 1962, JORF no 203 du 29 août 1962, p. 8475.
  5. Décret du 20 octobre 1967, JORF no 246 du 21 octobre 1967, p. 10380.
  6. « Dans son discours de rentrée le procureur général Aydalot définit le rôle du magistrat dans la cité moderne », Le Monde, 18 septembre 1959.
  7. Son discours est reproduit dans la plaquette commémorative remise aux participants. Voir la plaquette.
  8. « De la vie ou de la mort », par Maurice Aydalot, Le Monde, 27 janvier 1977.
  9. « Maurice Aydalot », Le Monde, 13 octobre 1996.
  10. « L'ultime victoire », par Robert Badinter, Le Monde, 23 janvier 2003.
  11. « Reportage n° 2105 / Remise de la grand-croix de la Légion d'honneur à Maurice Aydalot, premier président de la Cour de cassation. », sur France Archives (consulté le ).
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