Massacre de l'École d'artillerie d'Alep

Le Massacre de l'École d'artillerie d'Alep est un massacre de cadets alaouites de l'armée syrienne par les Frères musulmans qui s'est déroulé le dans le cadre de l'insurrection des Frères musulmans en Syrie (1976-1982).

Massacre de l'École d'artillerie d'Alep
Date
Lieu Alep (Syrie)
Victimes Cadets de l'école d'artillerie, en majorité alaouites
Morts 32 à 83
Auteurs Frères musulmans en Syrie
Ordonné par Ibrahim el-Youssef
Adnan Uqla
Guerre Insurrection des Frères musulmans en Syrie
Coordonnées 36° 09′ 35″ nord, 37° 07′ 04″ est
Géolocalisation sur la carte : Moyen-Orient
Géolocalisation sur la carte : Syrie

Déroulement

Le à l’école d'artillerie d'Alep, un officier en service, Ibrahim el-Youssef, musulman sunnite baassiste et membre des Frères musulmans qui se font appeler les « at-Tali’a al-Muqatila » avec pour meneur `Adnan `Uqla, massacre avec ses complices entre 32[1] et 83[2] cadets alaouites[3],[4].

L'officier de service chargé de l'école appelle les élèves alaouites pour une réunion matinale d'urgence. Quand ces derniers arrivent, l'officier et ses complices ouvrent le feu sur les élèves non armés avec des armes automatiques et des grenades[5]. Bien que les cibles aient été principalement des élèves alaouites, des élèves chrétiens et sunnites ont été tués selon le Ministre de l'Information, Ahmad Iskander Ahmad[1].

Le , le Ministre syrien de l'Intérieur, Adnan al-Dabbagh, accuse les Frères musulmans du massacre. Mise en cause est également portée par le Président de la Syrie Hafez al-Assad. Dans un communiqué du , les Frères musulmans nient leur implication dans ce massacre et la connaissance de ce projet[1].

Après ce massacre, les attaques terroristes contre des personnalités alaouites deviennent quotidiennes entre 1979 et 1982, notamment à Alep mais également dans d'autres localités du Nord de la Syrie. Ces attaques terroristes sont attribuées par le gouvernement aux Frères musulmans sans pouvoir déterminer la véritable influence de cette dernière organisation[6].

Conséquences

Tandis qu'Ibrahim el-Youssef parvient à s'enfuir en Turquie, 6 000 personnes sont arrêtées. Le gouvernement syrien décide alors la condamnation à mort de quinze prisonniers appartenant au mouvement « Islamic resistance movement », tous accusés d'être des agents irakiens.

Le gouvernement syrien, afin de renforcer son pouvoir, développe un argumentaire qui a toujours cours aujourd'hui, à savoir que les attaques des Frères musulmans sont faites avec l'aide de l'impérialisme et du sionisme, cela dans l'objectif de susciter un conflit confessionnel à l'intérieur du pays.

Ibrahim el-Youssef est finalement abattu par l'armée syrienne à Alep avec deux complices : Mahmoud Al-Jaryan, responsable des opérations pour l'organisation à Idleb, dans le nord du pays, et Moustafa Issa, son adjoint[7].

Références au massacre

En 2016, au cours de la bataille d'Alep, lors de la guerre civile syrienne, le Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, baptise une de ses offensives : « Opération Ibrahim El-Youssef » en hommage au terroriste qui avait massacré les cadets alaouites[8].

Notes et références

  1. (en) « The Massacre of the Military Artillery School at Aleppo - Special Report | 2002 Reports », SHRC.org (consulté le )
  2. From Hama to Hamas: Syria's Islamist Policies inFocus SPRING 2009 • VOLUME III: NUMBER 1, Jewish Policy Center
  3. The Assad Era Thomas Collelo, ed. Syria: A Country Study. Washington: GPO for the Library of Congress, 1987.
  4. Syria's Islamist Movement and the 2011-12 Uprising ORIGINS volume 5 issue 10 « https://web.archive.org/web/20120622031757/http://ehistory.osu.edu/osu/origins/print.cfm?articleid=70 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?),
  5. http://www.shrc.org/en/?p=19785
  6. Carré , 135-7.
  7. L'organisateur du massacre d'Alep de juin 1979 aurait été tué par les forces de sécurité, le 6 juin 1980, lemonde.fr
  8. Renaud Girard : après Daech, comment sauver le Moyen-Orient ? , ligaro.fr, le 28 octobre 2016.
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