Mary Ewing Outerbridge

Mary Ewing Outerbridge, née le à Philadelphie et morte le à Staten Island, est, sinon la toute première joueuse américaine de tennis, du moins l'importatrice reconnue de ce sport en 1874 aux États-Unis.

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Biographie

Mary naît à Philadelphie (États-Unis) le mais ses parents, Alexander Ewing Outerbridge (1816-1900) et Laura Catherine Harvey (1818-1867) proviennent des Bermudes. Ils immigrent aux États-Unis avant la naissance Mary[1]. Au total, ils auront 10 enfants, dont Eugenius Harvey Outerbridge (en), qui sera le premier président du Port Authority of New York and New Jersey et qui donnera son nom à un pont de New York[1].

Découverte du sport

En 1874, le lawn tennis, ancêtre du tennis actuel, est commercialisé sous le nom grec sphairistike[2] par le major gallois Walter Clopton Wingfield[1],[3]. Un des hommes de Wingfield découvre ce sport en Angleterre et l'importe aux Bermudes lorsqu'il y est envoyé en garnison[1],[3], créant ainsi les premières parties de lawn tennis dans l'hémisphère ouest[3]. Fait du hasard, Mary Ewing Outerbridge, alors âgée de 22 ans, est en vacances aux Bermudes à cette période. Elle découvre donc le sport en voyant les officiers de British Army y jouer et l'apprécie grandement[1],[3],[4]. Après avoir appris les règles du jeu et quelques rudiments techniques, elle embarque le à bord du SS Canima et rentre aux États-Unis. Dans ses bagages se trouvent un livre de règle, des raquettes et un filet[1],[3]. Ces derniers sont confisqués à la frontière, car considérés comme suspects. Le filet est en effet un simple file de pêche et les raquettes sont inédites sur le continent[5]. Finalement, grâce à l'aide de son frère Eugenius, ils sont rendus à Mary[1].

Introduction du sport aux États-Unis

Match de lawn tennis à Prospect Park (Brooklyn). Photographie prise entre 1872 et 1887.

Le premier court de tennis, en forme de sablier (plus large d'environ m à la ligne de service qu'au filet), est installé par les Outerbridge au club de baseball et de cricket de Staten Island, dans l'État de New York[1],[4]. Mary initie ainsi sa famille ainsi que des proches au tennis[1],[4].

Ce sport n'est pas toujours bien vu car « une femme n'a pas à courir et transpirer »[1] même si on est loin d'un match actuel. Le service est effectué à la cuillère, ce rapprochant du badminton[6], le jeu lent et de nombreuses pauses sont organisées pour discuter[1].

Toujours est-il que le sport prend de l'essor. Ainsi, en 1880, un premier tournoi national est organisé par les Outerbridge[7]. Néanmoins des débats émergent. Si Mary est bien considérée comme l'importatrice de ce sport aux États-Unis[1],[7], le lawn tennis est apparu à divers endroits dans le pays durant la décennie 1970[1],[4]. Cela amène à des différences sur les dimensions des courts, la hauteur du filet, le poids des raquettes ou encore la taille de la balle[1]. Il faut donc une standardisation du sport. Cela mène donc à la création, avec l'aide d'Eugenius Outerbridge, de la United States National Lawn Tennis Association en 1881, prémices de la Fédération de tennis des États-Unis actuelle[1],[4].

Fin de vie et postérité

Surnommée the Mother of Tennis (la mère du tennis)[8], Mary décède le , à l'âge de 34 ans des suites d'une inflammation rénale, cinq ans après l'édition masculine inaugurale des Internationaux des États-Unis à Newport – et un an avant la première édition féminine[1]. Elle est enterrée au Silver Mount Cemetery de Staten Island, à-côté de ses parents[7].

Mary Ewing Outerbridge est membre du International Tennis Hall of Fame depuis 1981[8].

En 2018, le New York Times publie une nécrologie tardive de Mary dans le cadre de son projet Overlooked[9]. Mary n'en avait effectivement pas eue en 1886 lors de son décès[1].

Notes et références

  1. (en-US) Amisha Padnani, « Mary Ewing Outerbridge, Who Helped Bring Tennis to the United States », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  2. Ce qui signifie « jouer à la balle ».
  3. (en-US) « Bermuda's Place in Tennis History », sur Blackburneds Tennis (consulté le )
  4. (en-US) « Sport: Jubilee », Time, (ISSN 0040-781X, lire en ligne, consulté le )
  5. A l'époque, le tamis est réalisé avec des boyaux de chat et les raquettes sont plus petites[3].
  6. (en-US) Michael Pollak, « Rocking the Tennis Cradle », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  7. (en-US) « LAWN TENNIS IN AMERICA. », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  8. « International Tennis Hall of Fame », sur www.tennisfame.com (consulté le )
  9. (en-US) Amisha Padnani, « How an Obits Project on Overlooked Women Was Born », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Lien interne

Liens externes

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