Martin Parr

Martin Parr, né le à Epsom, est un photographe documentaire britannique, membre de la coopérative photographique Magnum Photos depuis 1994.

Pendant toute sa carrière, il a fait un autoportrait dans chaque pays ou ville qu'il traversait. Avec lui, la photographie vernaculaire est devenue un genre majeur de la photographie.

Biographie

Jeunesse et formation

Martin Parr naît dans une petite ville de banlieue au Sud de Londres dans le Surrey. Son père, provincial du Nord, avait choisi d’installer sa famille issue de la petite bourgeoisie traditionnelle dans ce centre cosmopolite.

Vers l’âge de 13 ans, il se passionne pour la photographie, s’intéressant au travail de Bill Brandt et à l’œuvre d’Henri Cartier-Bresson qui exposent alors à Londres.

Il étudie la photographie à Manchester, ville industrielle du Nord, à l'école Manchester Polytechnic, de 1970 à 1973. Il y passe des moments difficiles mais, finalement, ce choix de lieu de résidence lui sera favorable. Il opte en effet pour des sujets locaux éloignés du caractère attractif et cosmopolite de la capitale.

Débuts

Martin Parr se lance alors dans une étude de la culture prolétarienne, allant jusqu’à travailler au centre de vacances de Butlin, dans l’Est du Yorkshire.

En 1980, lui et sa femme Susie s’installent en Irlande et, en 1982, il publie un premier ouvrage, Bad Weather, sujet qui préoccupe de façon obsessionnelle les Britanniques. Il réalise des photographies vernaculaires sur presque rien, sur l’ennuyeux (il dira plus tard que la notion de l’ennui le fascine).

Passage à la couleur

Toujours en 1982, il rentre en Angleterre et s’installe près de Liverpool. C’est aussi un tournant majeur, celui du passage à la couleur qu’il ne quittera plus.

En 1987, il déménage à Bristol où son épouse est thérapeute[1].

En 2004, il est commissaire des Rencontres internationales de la photographie d'Arles. Son travail y est exposé en 2009.

En , il démissionne de son poste de directeur artistique d'un nouveau festival photo à Bristol après avoir été critiqué et accusé de cautionner le racisme pour son association avec un livre intitulé Londres du photographe italien Gian Butturini dans lequel il avait rédigé une préface pour une réédition en 2017[2],[3].

Style et technique

Caractérisée par la dérision et l'ironie, l'œuvre de Martin Parr rejoint le domaine de la photographie documentaire, dont il propose une approche nouvelle.

Son travail apparaît comme l'un des témoins privilégiés de la société britannique à l'époque de Margaret Thatcher.

Joel Meyerowitz, William Eggleston et Stephen Shore ont une influence importante sur lui.

Il a travaillé sur de nombreux projets en réalisant des séries, par exemple sur le tourisme, où il montre le contraste entre l'attente et la réalité, ou encore une série sur lui-même, avec des prises sur plusieurs années, où il présente la même attitude. Il veut montrer les différentes techniques utilisées par les petites boutiques de photographie pour se faire tirer le portrait.

Martin Parr utilise un Plaubel Makina de moyen format, équipé d’un objectif grand angle (55 mm) et d’un flash auquel il a recours même par temps lumineux.

À partir de 1995, à la suite du changement d'appareil photo, ses clichés représentent des sujets en gros plan (série « Common Sense »).

Prix et récompenses

Œuvres

(Liste non exhaustive.)

  • 1983-1985 : série New Brighton
  • 1985 : série Point of Sale
  • 1989 : série One Day Trip
  • 1995 : série Small World, sur le tourisme international.
  • Série Boring, sur la ville de Boring (Oregon, États-Unis).
  • Série Common Sense
  • Série Signs of the Times
  • Série The Last Resort
  • Série Think of England, sur l'ambiguïté de son rapport pour son pays, entre admiration et détestation.
  • 2009 : série Luxury

Expositions

File d'attente pour l'exposition Planète Parr, Jeu de Paume[5], Paris, été 2009.

Martin Parr est représenté par la galerie Kamel Mennour à Paris.

Publications

  • Rencontres d'Arles 2004, catalogue du festival, éd. Actes Sud, 2004 (ISBN 978-2-7427-5221-8)
  • The Photobook: A History, Vol. 1, éd. Phaidon, 2004 (ISBN 978-0-7148-4285-1) ; traduction française : Le Livre de photographies : une histoire, tome 1, éd. Phaidon (ISBN 978-0-7148-9483-6)
  • Euro Visions, catalogue de l'exposition collective à Beaubourg, 207 p., éd. Magnum/Steidl, 2005 (ISBN 978-2-84426-293-6)
  • The Photobook: A History - Vol. 2, éd. Phaidon, 2006 (ISBN 978-0-7148-4433-6)
  • Luxe, ed. Textuel, 2009 (ISBN 978-2-84597-348-0)
  • Avec Quentin Bajac, Le Mélange des genres, éd. Textuel, 2010 (ISBN 978-2-84597-391-6)
  • Reporters sans frontières, 100 photos de Martin Parr pour la liberté de la presse[11], 2012
  • Life's a beach, éd. Xavier Barral, 2012 (ISBN 978-1597112246)
  • Autoportrait 1996-2015, Dewi Lewis Publishing, 2015
  • A Taste for Mulhouse, Médiapop Éditions, 2016 (ISBN 978-2-918932-45-1)

Dans la culture populaire

  • Le chanteur français Vincent Delerm a écrit sur lui une chanson intitulée Martin Parr.
  • En , Martin Parr réalise la photo de couverture du troisième album de Louane Joie de vivre[12].

Notes et références

Annexes

Filmographie

  • Contacts, Jean-Pierre Krief, documentaire, ARTE France, 28 min, 2002
  • Martin Parr, Luc Quelin, documentaire, ARTE france, 26 min, 2008

Articles connexes

Liens externes

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