Martha Graham

Martha Graham, née le dans le comté d'Allegheny (Pennsylvanie, États-Unis) et morte le (New York), est une danseuse et chorégraphe américaine. Elle est considérée comme l'une des plus grandes innovatrices de la danse moderne et par conséquent l'une des fondatrices de la danse contemporaine.

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Martha Graham
Martha Graham (1948)
Naissance
Comté d'Allegheny, en Pennsylvanie (États-Unis)
Décès
New York (États-Unis)
Activité principale Chorégraphe, danseuse
Style Danse moderne
Lieux d'activité New York
Années d'activité 1916-1987
Formation Denishawn School
Maîtres Ruth Saint Denis
Élèves Merce Cunningham, Paul Taylor, Twyla Tharp
Récompenses American Dance Festival Award (1981)
Distinctions honorifiques National Medal of Arts (1985)

Œuvres principales

Lamentation, Cave of the Heart, Night Journey

Biographie

Martha Graham et Bertram Ross en 1961.

Elle naît en 1894 en Pennsylvanie. Son père est médecin aliéniste. En 1908, sa famille s'installe en Californie. C'est là qu'elle a l'occasion de voir danser Ruth Saint Denis dans les années 1910, et qu'elle commence à s'intéresser à la danse[1]. Envisageant une carrière de danseuse, elle se forme à la Cumnock School of Expression, à Los Angeles[1]. Elle entre à la Denishawn School en 1917, et a son premier grand rôle en 1920 dans Xochilt[1]. En 1925, elle commence à enseigner la danse à la Eastman School of Music à Rochester, avant de fonder sa propre école. En 1926, elle fonde sa propre compagnie, The Martha Graham Dance Company, à laquelle participèrent un certain nombre de danseuses (la troupe étant exclusivement féminine jusqu'en 1938), dont Sophie Maslow, Anna Sokolow, Jean Erdman et Jane Dudley (en), qui toutes quatre rejoignirent ensuite le New Dance Group, plus ou moins impliqué dans le mouvement des droits civiques. Cette troupe est pendant des années uniquement féminine. Elle ne s'ouvre aux hommes qu'à partir de 1938, année où le danseur Erick Hawkins, qui va devenir son époux, les rejoint. Merce Cunningham y fait ses armes d’interprète, de 1935 à 1940[2].

Son style unique de danse moderne est le reflet de l'art moderne de son époque. Ses créations la rendent très vite célèbre pour les innovations qu'elle apporte à la danse moderne. Figure importante de la danse moderne, on lui doit une technique fondée sur la respiration, la contraction et la détente du corps, ainsi que de nombreuses œuvres comme Lamentation en 1930[1], Cave of the Heart en 1946[1] ou encore The Rite of Spring en 1984[2]. Elle mesurait 1 mètre 60 mais paraissait souvent plus grande sur scène grâce à des costumes qu'elle avait le goût de choisir.

Elle décide d’arrêter de se produire sur scène en 1969, à 75 ans. « Plus que tout être humain, un danseur meurt deux fois : la première, physique, quand le corps puissamment entraîné ne répond plus… », confie-t-elle[2].

En 1981, elle reçoit le tout premier American Dance Festival Award pour l'ensemble de sa carrière. En 1998, le magazine américain Time a désigné Martha Graham comme la « danseuse du siècle » et l'une des personnalités les plus importantes du XXe siècle.

Jusqu'à un âge très avancé, Martha Graham a accompagné les membres de sa troupe dans leurs tournées à travers les États-Unis et le reste du monde, pour superviser leur travail. On l'a ainsi vue, en juillet 1987, apparaître en fin de représentation, pour une ovation debout, sur la scène dressée dans la Cour d'honneur du palais des Papes, lors d'une série de représentations données dans le cadre du Festival d'Avignon[3].

Théorie

Martha Graham s'est engagée quant à elle sur la voie d'un langage chorégraphique narratif basé sur les contractions et les relâchements autour du bassin, centre de toutes les pulsions. Son travail est très influencé par la psychanalyse. Elle parle beaucoup de désir féminin, de la façon dont il est vécu. Il n'y avait que des femmes dans sa compagnie jusqu'en 1938Merce Cunningham et Erick Hawkins (en) ont dansé avec elle. Elle questionne également l'identité américaine, les grands espaces et revisite les mythes antiques.

Le schéma narratif de ses pièces est assez classique, comme dans Night journeyJocaste rêve du drame d'Œdipe. Le corps de ballet incarne la femme matriarcale par des danses flamencas, les danseurs s'engagent dans un duo de rapprochement érotique, on sent dans le corps de ballet une atmosphère de drame, d'oppression. Mise en avant des cages thoraciques en signe de délivrance.

Intégralité des chorégraphies

  • 1960 : Acrobats of God (musique de Carlos Surinach) - Alcestis (musique de Vivian Fine)
  • 1961 : Visionary Recital (révisé en Samson Agonistes en 1962, musique de Robert Starer) - One More Gaudy Night (musique de Halim El-Dabh)
  • 1962 : Phaedra (musique de Robert Starer) - A Look at Lightning (musique de Halim El-Dabh) - Secular Games (musique de Robert Starer) - Legend of Judith (musique de Mordecai Seter)
  • 1963 : Circe (musique d'Alan Hovhaness)
  • 1965 : The Witch of Endor (musique de William Schuman)
  • 1967 : Cortege of Eagles (musique d’Eugene Lester)
  • 1968 : A Time of Snow (musique de Norman Dello Joio) - Plain of Prayer (musique de Eugene Lester) - The Lady of the House of Sleep (musique de Robert Starer)
  • 1969 : The Archaic Hours (musique d’Eugene Lester)
  • 1973 : Mendicants of Evening (révisé en Chronique en 1974, musique de David Walker ) - Myth of a Voyage (musique d’Alan Hovhaness)
  • 1974 : Holy Jungle (musique de Robert Starer) - Jacobs Dream (musique de Mordecai Seter)
  • 1975 : Lucifer (musique de Halim El-Dabh) - Adorations (musiques de Mateo Albéniz, Domenico Cimarosa, John Dowland et Girolamo Frescobaldi) - Point of Crossing (musique de Mordecai Seter) - The Scarlet Letter (musique de Hunter Johnson)
  • 1977 : O Thou Desire Who Art About to Sing (musique de Meyer Kupferman) - The Shadows (musique de Gian Carlo Menotti)
  • 1978 : The Owl and the Pussycat (musique de Carlos Surinach) - Ecuatorial (musique d'Edgard Varèse) - Flute of Pan (musiques traditionnelles)
  • 1978 ou 1979 : Frescoes (musique de Samuel Barber)
  • 1979 : Episodes (révisé, musique d'Anton Webern)
  • 1980 : Judith (musique d'Edgard Varèse)
  • 1981 : Acts of Light (musique de Carl Nielsen)
  • 1982 : Dances of the Golden Hall (musique d’Andrzej Panufnik) - Andromanche's Lament (musique de Samuel Barber)
  • 1983 : Phaedra's Dream (musique de George Crumb)
  • 1984 : The Rite of Spring (musique d’Igor Stravinsky)
  • 1985 : Song (musiques populaires roumaines jouées à la flûte de pan par Gheorghe Zamfir, avec Marcel Cellier aux claviers)
  • 1986 : Temptations of the Moon (musique de Béla Bartók) - Tangled Night (musique de Klaus Egge)
  • 1987 : Persephone (musique d’Igor Stravinsky)
  • 1988 : Night Chant (musique de R. Carlos Nakai)
  • 1990 : Maple Leaf Rag (musique de Scott Joplin, costumes de Calvin Klein)
  • 1991 : The Eyes of the Goddess (inachevé)

Distinction

En 1984, le ministre de la Culture Jack Lang la nomme chevalier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur lors d'une cérémonie au palais Garnier. Elle reçoit en 1990 le prix Geoffrey-Beene du Conseil des créateurs de mode américains.

Publication (auto-biographie)

  • Mémoire de la danse de Martha Graham, Actes Sud, 1993, (ISBN 978-2868698162)(titre original : Blood Memory : An Autobiography, publié en 1991)

Références

  1. Daniel Dobbels, « Graham Martha », dans Philippe Le Moal (dir.), Dictionnaire de la danse, Éditions Larousse, , p. 188-189
  2. Rosita Boisseau, « Danse : sur les pas de l’inoxydable Martha Graham », Le Monde, (lire en ligne)
  3. Nicole Duault, « Martha Graham, l'iconoclaste », Le Journal du Dimanche, (lire en ligne)

Annexes

Liens externes

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