Marius Sestier

Marius Ely Joseph Sestier ([1])[2] était un pionnier du cinématographe. Sestier est plus connu pour son travail en Australie, où il a tourné quelques-uns des premiers films du pays.

Né à Sauzet dans la Drôme, Sestier est pharmacien de profession[2]. Il est employé par les frères Auguste et Louis Lumière pour faire la démonstration de leur cinématographe à l'étranger[3]. C'est avec ce mandat qu'il part pour l'Inde en [4], où il organise la première projection du pays, six courts métrages des frères Lumière au Watson's Hotel (en) de Bombay le [5],[6]. Sestier tourne aussi ses propres films à Bombay, mais les frères Lumières les refusent dans leur catalogue, non satisfaits par la qualité[7].

Sestier rencontre le photographe australien Henry Walter Barnett (en) pendant son voyage d'Europe vers l'Inde, et après avoir terminé son travail en Inde ils voyagent ensemble jusqu'à Sydney[3]. En , Sestier ouvre le premier cinéma d'Australie, le Salon Lumière sur Pitt Street à Sydney[8]. Sestier et Barnett commencent à tourner leurs propres films, à commencer par un court métrage de passagers qui débarquent du S.S. Brighton à Manly (Sydney), qui est le premier film tourné et diffusé en Australie[9]. Sestier et Barnett ont tourné environ 19 films ensemble à Sydney et Melbourne[9] dont le plus notable est un film de la course hippique Melbourne Cup en 1896. Ce film, qui est en fait composé de dix films de une minute projetés à la suite les uns des autres (dû à une limitation de la durée des films de l'époque)[3], a été dévoilé au Princess Theatre (en) de Melbourne le [10], accompagné d'un texte lu par Sestier. L'événement a été relayé par la presse nationale, dont The Age and The Bulletin, et est considéré comme la première production cinématographique australienne[3].

Après la fin de sa collaboration avec Barnett, Sestier continue d'organiser des projections en Australie jusque .

À son retour en France, Sestier prend la direction des Laboratoires Brevets Lumières[4].

Liens externes

Références

  1. Acte de naissance sur les archives départementales de la Drôme
  2. Cécile Raynal, « Un pharmacien des Lumières : Marius Sestier (1861–1928) », Revue d'Histoire de la Pharmacie, Société d'Histoire de la Pharmacie, vol. 58, no 365, , p. 7–30 (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Trish FitzSimons, Pat Laughren et Dugald Williamson, Australian Documentary : History, Practices and Genres, Melbourne, Cambridge University Press, , 33–34 p. (ISBN 978-0-521-16799-4, lire en ligne)
  4. Chris Long et Luke McKernan, « Marius Sestier », sur Who's Who of Victorian Cinema, (consulté le )
  5. (en) Anuj Kumar, « Indian cinema one of the most generous in the world today », The Hindu, (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Tejaswini Ganti, Bollywood : A Guidebook to Popular Hindi Cinema, New York, Routledge, , 268 p. (ISBN 978-0-415-58384-8, lire en ligne), p. 6
  7. (en) Erik Barnouw, Documentary : A History of the Non-fiction Film, New York, Oxford University Press, , 2nd revised éd., 400 p. (ISBN 0-19-507898-5, lire en ligne), p. 15
  8. (en) « Marius Sestier Collection », Australia, National Film and Sound Archive (consulté le )
  9. (en) Sally Jackson, « Patineur Grotesque: Marius Sestier and the Lumière Cinématographe in Australia, September–November 1896 », Screening the Past, université de La Trobe, (consulté le )
  10. (en) Sally Jackson, « Melbourne Cup fashion, 1896 », Australia, National Film and Sound Archive, (consulté le )
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