Marinette Menut

Anne-Marie Jeanne Lafaye, plus connue sous le nom de Marinette Menut, née le à Laprugne (Allier) et morte le 19 ou le à Aulnat (Puy-de-Dome), est une pharmacienne et résistante auvergnate.

Biographie

Famille et jeunesse

Anne-Marie Jeanne Lafaye est née de parents instituteurs. Après son bac « A – Philo » qu'elle passe en 1933, elle poursuit des études de médecine qu'elle termine en 1939 avec l’obtention d’un diplôme de la faculté de pharmacie à l'École de Médecine et de Pharmacie de Clermont-Ferrand (mention assez bien[1]). Deux années plus tard, elle épouse Max Menut avec qui elle crée la « Pharmacie nouvelle », place Paul Doumer (aujourd'hui devenue place Marinette Menut) à Riom.

Débuts dans la Résistance

Dans un premier temps, bien qu'enceinte, Marinette Menut soutient son mari avec son entrée dans le mouvement résistant. Max Menut devient le commandant Bénévol, responsable de l’arrondissement de Riom pour le mouvement Combat et devient par la suite chef du 1er Bureau de l’état-major des M.U.R.

Frôlant de peu l'arrestation par la Gestapo, il entre dans le maquis. À partir de ce moment là, Marinette Menut va assurer de nombreuses activités comme la transmission du courrier des clandestins, des dépôts d'armes, des distributions de tracts et journaux, ou encore le ravitaillement en médicaments du Premier corps franc d’Auvergne ainsi que des maquisards.

Elle a pris part à plusieurs actions, tout en exerçant en même temps son métier. En voici une liste non exhaustive :

  • Elle tient une place importante dans les organisations dites « clandestines » et contribuera en à l'évasion de 11 prisonniers, grâce aux renseignements qu'elle fournira.
  • Elle accueille dans son foyer Lucette, femme du Dr Henry Ingrand, pendant 5 mois.

Le , une attestation signée par le Colonel Gaspard certifie « officiellement » l'entrée de Marinette Menut dans la Résistance.

Entrée dans le maquis

Surveillée de près par la milice riomoise, Anne-Marie (devenue Marinette) rejoint en le maquis, accompagnée de son père Fernand Lafaye. Elle confie sa fille âgée de 9 mois à sa mère.

Elle rejoint alors le réduit du mont Mouchet où elle prend part à la direction de l’hôpital de campagne clandestin comme lieutenant-pharmacien.

Arrestation puis exécution

En , suite aux attaques allemandes, Marinette quitte la zone du mont Mouchet et se retrouve près de Saint-Just avec la deuxième partie d'un convoi comprenant une soixantaine de blessés, qu'elle escorte avec son mari, son père et les docteurs Reiss (alias « Raymond ») et Canguilhem (alias « Lafont »). Le , suite à la délation d'un individu, cette partie du convoi, plus lente que l'autre, se retrouve encerclée par une unité de la Wehrmacht qui achève un grand nombre de blessés, ainsi que Fernand Lafaye, le père de Marinette.

« Au cours de cet engagement, Marinette, qui est restée avec ses blessés, se saisit de la mitraillette de l’un d’entre eux et fait feu, jusqu’à ce que, blessée dans la région rénale, elle soit faite prisonnière » [2]

Marinette devient prisonnière mais ne dévoile pas sa véritable identité. Elle est ensuite transitée dans un petit hôpital de Saint-Flour. Le , malgré une tentative d'évasion prometteuse, elle sera identifiée par la Gestapo, comme la femme du Commandant Bénévol, avant l'exécution de son plan.

Elle est directement amenée au siège de la Gestapo de Chamalières (le 2 bis avenue de Royat[3]), où elle ne dévoilera aucune information malgré la torture continue de ses tortionnaires.

La version exacte de sa mort se retrouve dans des témoignages divergents, mais elle est, pour sûr, le résultat d'un assassinat de la Gestapo, en .

En , elle est retrouvée enterrée dans un trou d'obus sur le terrain d'aviation d'Aulnat, avec dix autres cadavres, et, malgré l'état de putréfaction avancé des corps, elle est identifiée.

Hommages

Stèle commémorative Place Marinette Menut à Riom
  • Plusieurs hommages lui seront dévoués, notamment dans deux articles de presse relatant les obsèques civiles de Marinette Menut.
  • Deux places portent son nom : l'une d'elles étant la place Marinette Menut à Riom où se trouve une stèle commémorative (ainsi qu'un arrêt de bus), et l'autre à Clermont-Ferrand.
  • Un livre d'or consacré aux martyrs de la pharmacie française durant la guerre de 1939-1945, cite son nom.

Notes et références

  1. Charles Guyotjeannin, « Une héroïne de la résistance : Anne-Mary, Jeanne Menut, pharmacien à Riom (1914-1944) », Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 85, no 313, , p. 7–16 (DOI 10.3406/pharm.1997.4853, lire en ligne, consulté le )
  2. « Marinette Menut », sur article de la Revue d'Histoire de la Pharmacie,
  3. « Avant sa destruction, la maison du 2 bis avenue de Royat avait été le quartier général de la Gestapo », La Montagne, (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • Christian Robert, Histoires d'Auvergne, Éditions des monts d'Auvergne, (ISBN 9782366540345), p. 97-115

Liens externes

Articles connexes

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