Marie Vetsera

Marie Vetsera, de son nom complet Marie Alexandrine von Vetsera, dite « Mary », née à Vienne le et morte à Mayerling le , est une noble autrichienne et la dernière des maîtresses de l'archiduc Rodolphe d'Autriche. Elle meurt dans des circonstances mystérieuses aux côtés de l'archiduc dans le pavillon de chasse de Mayerling.

Marie Vetsera

Biographie
Nom de naissance Marie Alexandrine von Vetsera
Surnom Mary
Naissance
Vienne, Autriche-Hongrie
Décès
Mayerling, Autriche-Hongrie
Père Baron Albin von Vetsera
Mère Hélène Baltazzi
Liaisons avec l'archiduc Rodolphe d'Autriche

Biographie

Famille

Son père, le baron Albin de Vetsera, noble grec, ancien diplomate attaché à l'ambassade autrichienne auprès de la cour ottomane, est administrateur des biens du sultan de Constantinople. Sa mère, Hélène Baltazzi, était fille du banquier Théodore Baltazzi et de son premier mariage avec Despina Vukovitch (également parents d'Elizabeth, Lady Nugent). La famille Baltazzi, de souche vénitienne, richissime, est composée de quatre frères, fondateurs du Jockey Club de Vienne et de quatre sœurs, personnages très en vue par leur vie sociale et leurs mariages :

  • Aristide marié à la comtesse Maria-Theresia von Stockau, nièce du comte Georg von Stockau, époux d'Evelyne Baltazzi ;
  • Alexandre, célibataire ;
  • Hector, chevalier Baltazzi (marié à la comtesse Anna von Ugarte, puis divorceront. Son fils naturel fut le grand directeur d'orchestre Clemens Krauss (1893-1954) qui utilisa le nom de famille de sa mère Clementine Krauss ;
  • Heinrich, marié à la baronne Paula Scharschmid von Adlertreu ; leur descendance porte le titre de Baron von Baltazzi-Scharschmid ;
  • Marie Virginie, qui épousera successivement le comte von Saint-Julien et le comte Otto von Stockau ;
  • Évelyne, comtesse Georges von Stockau ;
  • Charlotte, baronne Georges Erdödy von Monyorókerék und Monoszló ;
  • Julia (1861-1869).

Malgré leurs origines aristocratiques de l'île de Chios et le fait que la grand-mère d'Hélène Vetsera était une Mavrogoratos de Smyrne, les Baltazzi n'avaient pas l'Hoffähigkeit, c'est-à-dire les seize quartiers de noblesse exigés par la Cour de l'Empire des Habsbourg. Il ne s'agissait pas seulement d'étiquette mais du système de la Hofburg. Cependant, les Baltazzi jouissaient de l'amitié particulière de l'impératrice Élisabeth, toujours anticonformiste, qui les recevait au château de Gödöllö en Hongrie. Dès l'été 1886, la maison Vetsera est fréquentée par toute l'aristocratie autrichienne. Suivant la tradition anglaise imposée par sa grand-mère, Marie Vetsera était appelée « Mary » (l'anglais était l'une de ses langues maternelles).

Liaison avec l'archiduc Rodolphe

En , Mary aperçoit le prince héritier Rodolphe au Prater, puis à Freudenau à l'occasion d'une course de chevaux . Plus tard le Prince de Galles, grand ami des Baltazzi, avouera à sa mère la reine Victoria que c'est lui qui avait fait les présentations dans la loge impériale. Tombée amoureuse de Rodolphe, Marie, qui vient d'avoir 17 ans, essaie d'attirer l'attention de l'archiduc trentenaire, et sollicite pour cela l'aide de la comtesse Marie-Louise Larisch von Moennich qui avait autrefois été la maîtresse de son oncle Heinrich Baltazzi, et qui est restée une bonne amie de sa mère Hélène. En effet, la comtesse Larisch n'est autre que la nièce morganatique de l'Impératrice Élisabeth, ce qui fait d'elle la cousine germaine de Rodolphe, et par conséquent un appui important pour la jeune Marie.

Marie écrit alors une lettre au prince héritier et celui-ci lui accorde à l'automne 1888 un rendez-vous au Prater par l'intermédiaire de la comtesse Larisch. Débute alors une relation amoureuse qui va peu à peu devenir intime. Chaque soir lorsque la baronne Hélène rentre tard, un fiacre attend la jeune Marie devant chez elle afin de la conduire à la Hofburg chez l'archiduc. Il paraît aujourd'hui probable que Marie Vetsera était enceinte de quatre ou cinq mois fin , même si on a souvent dit que sa première relation physique avec Rodolphe eut lieu le .

Décès

Elle est retrouvée morte auprès de son amant le matin du au pavillon de chasse de Mayerling. Enterrée le à Heiligenkreuz, elle ne recevra des funérailles et une sépulture décentes que longtemps après sa mort. Comme beaucoup d'autres, sa sépulture a été profanée en 1945 par des soldats soviétiques à la recherche de bijoux, puis sa dépouille exhumée en 1959 à des fins scientifiques. En 1991, Helmut Flatzelsteiner, marchand de meubles de Linz, exhuma à nouveau le corps afin d'élucider les causes de sa mort[1]. Voulant vendre les résultats de l'autopsie et le squelette à un journaliste, Flatzelsteiner est arrêté et les restes sont réinhumés le . Le drame de Mayerling est sans aucun doute un suicide mais a donné naissance à toute une littérature romantique ainsi que des pièces de théâtre et des longs métrages[2], périodiquement alimentée par des « révélations »[3].

En 2015, trois lettres d'adieu de Marie Vetsera, adressées à sa mère Hélène, à sa sœur Hanna et à son frère Feri, ont été découvertes dans un coffre de la banque autrichienne, Schoellerbank (de), à Vienne, par son archiviste[4],[5]. Les lettres et divers documents officiels avaient été déposés à la banque Schoeller en 1926 ont été remis officiellement à la Bibliothèque nationale autrichienne.

Bibliographie

  • Luc-Henri Roger, Rodolphe. Les textes de Mayerling , BoD, 2020, (ISBN 9782322241378).
  • (fr) Jean Bérenger, Histoire de l'empire des Habsbourg, 1273-1918, Éditions Fayard (1re éd. 1990) (ISBN 978-2-213-02297-0). 

[réf. incomplète]

  • Raymond Chevrier, Le Secret de Mayerling, Pierre Waleffe, 1967.
  • Célia Bertin, Mayerling ou le Destin fatal des Wittelsbach, Perrin, 1972.
  • Jean-Paul Bled, Rodolphe et Mayerling, Fayard, 1989.
  • Jean des Cars, Rodolphe et le Secret de Mayerling, Perrin, 2004.
  • Claude Anet, Mayerling, Bernard Grasset, 1930.

Filmographie

Notes et références

Article connexe

Liens externes

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