Marie Pavlovna de Russie (1890-1958)

Marie Pavlovna Romanova (en russe : Мария Павловна), grande-duchesse de Russie née le à Saint-Pétersbourg (Empire russe) , morte le à Constance (Allemagne de l'Ouest) est la fille du grand-duc de Russie Paul Alexandrovitch et d'Alexandra de Grèce. Le , elle épousa le prince Guillaume de Suède, duc de Södermanland, dont elle divorça le . De cette union est né Lennart, duc de Småland puis comte de Wisborg.

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Marie Pavlovna de Russie
La grande-duchesse Marie Pavlovna.

Titre

Duchesse consort de Södermanland

3 mai 190813 mars 1914
(5 ans, 10 mois et 10 jours)

Prédécesseur Joséphine de Leuchtenberg
Successeur aucune
Biographie
Titulature Grande-duchesse de Russie
Princesse de Suède
Dynastie Maison Romanov
Nom de naissance Мария Павловна
Naissance
Saint-Pétersbourg (Empire russe)
Décès
Constance (Allemagne de l'Ouest)
Sépulture Chapelle du Château de l'Île de Mainau
Père Paul Alexandrovitch de Russie
Mère Alexandra de Grèce
Conjoint Guillaume de Suède
Sergueï Mikhaïlovitch Poutiatine
Enfants Lennart
Roman
Religion Église orthodoxe de Russie

Sous l'Empire

La grande-duchesse Alexandra avec sa fille Maria Pavlovna, à la fin du XIXe siècle.

Marie et son frère Dimitri Pavlovitch sont élevés après la mort de leur mère par le grand-duc Serge et son épouse la grande-duchesse Élisabeth, qui n'avaient pas d'enfants, tandis que leur père vit une liaison avec Mme von Pistohlkors, puis se marie morganatiquement avec elle (elle sera titrée plus tard princesse Paley). Une union désapprouvée par le tsar Nicolas II, qui les bannit de la Cour impériale. Il vit alors en France, près de Paris, car il est non désiré à la cour.

En 1908, Marie épouse par obéissance le jeune duc suédois de Södermanland, inexpérimenté et maladroit. Malgré la naissance de leur fils Lennart l'année suivante, elle est malheureuse dans une cour compassée et provinciale par rapport à celle de Saint-Pétersbourg, cosmopolite et fastueuse.

Elle fuit donc la Suède en 1914 et retourne en Russie auprès de son frère, ce qui provoque un grand scandale à Stockholm, où elle a abandonné son fils. Ils ne feront véritablement connaissance qu'à la fin de l'adolescence du jeune homme. Plus tard, ce dernier recueillera et apprendra à apprécier cette femme fantasque qui avait toujours refusé de se faire appeler Mère ou Maman. D'après le témoignage de Lennart, elle n'aimait pas la maternité et les petits enfants, sans doute un traumatisme de sa propre enfance, puisqu'elle était orpheline de mère.

Au début de la Première Guerre mondiale, la Grande-Duchesse Marie Pavlovna se forme au métier d'infirmière. Avec la princesse Hélène de Serbie, elle est envoyée sur le front nord, à Insterbourg (Tcherniakhovsk), en Prusse-Orientale, sous le commandement du général Paul von Rennenkampf. Pour sa bravoure sous le feu de l'aviation ennemie, elle reçoit la médaille de St Georges. En 1915, après le retrait de la Russie de la Prusse orientale, elle reprend du service dans un hôpital à Pskov, où elle travaille comme infirmière en chef. Pendant deux ans et demi, elle soigne des soldats et des officiers blessés, effectuant elle-même des opérations chirurgicales simples.

En 1917, elle épouse le prince Serguei Mikhailovitch Poutiatine. Le couple a un fils, le prince Roman, né en juin 1918. La famille vit des heures sombres pendant la Révolution russe. Le père de Marie, le grand-duc Paul est arrêté et assassiné en 1919, ainsi que son frère Vladimir Pavlovitch, prince Paley et sa tante, la grande duchesse Elisabeth et plusieurs membres de la famille impériale. Elle et son mari trouvent refuge en Roumanie, à Paris et à Londres, en laissant derrière eux leur fils à la famille du prince Poutiatine. L’enfant mourra avant que Marie ne puisse le revoir.

L'exil

Après la Révolution russe, la grande-duchesse Marie s'installe Paris, où elle se lie d'amitié avec Coco Chanel. Celle-ci comprend la gêne matérielle de la grande-duchesse, mais apprécie son caractère ombrageux et gai à la fois, et lui pardonne ses sautes d'humeur. Un jour, la grande-duchesse Marie lui soumet une idée de coudre des broderies russes sur les robes de collection de haute couture. Son amie accepte et la princesse impériale ruinée s'installe devant une machine à coudre et confectionne les broderies russes.

Très vite Marie Pavlovna lui présente son frère, le grand-duc Dimitri Pavlovitch qui est non seulement un frère, mais un confident dont elle ne peut se passer. Une liaison s'ensuit entre le grand-duc et Coco Chanel. Vers 1925, la grande-duchesse Marie fonde la société Kitmir spécialisée dans la broderie et se retrouve à diriger plusieurs dizaines d'ouvrières. Elle reçoit une médaille d'or à l'exposition des Arts décoratifs de 1924. À cette même période elle divorce d'avec Serguei. Vers 1930, la grande-duchesse Marie voyage aux États-Unis où elle écrit ses souvenirs (publiés en France en 1931 et 1933). Ces deux livres eurent un succès retentissant. Elle travaille ensuite comme reporter photographe pour le magazine Vogue. Après la mort de son frère en 1942, qui meurt tuberculeux dans un sanatorium de Davos, elle est inconsolable. Elle s'exile encore, cette fois-ci en Argentine, et s'installe à Buenos Aires, où elle peint des poupées utilisées pour des films d'animation et écrit des articles pour des journaux argentins, tout en continuant la photographie. Quelques années plus tard, malade et ruinée, mais toujours impérieuse et distinguée, elle part vivre chez son fils, le comte Lennart Bernadotte, en Allemagne ; celui-ci, respectueux de son indépendance, lui laisse un pavillon du château.

Elle meurt le et est inhumée près de son frère Dimitri, dans une chapelle au château de Mainau près du lac de Constance.

Œuvres de la princesse

  • Education d’une princesse (préface d'André Maurois). Paris, Librairie Stock, Delamain et Boutelleau, 1931, 406 pp.
  • Une princesse en exil. Paris, Librairie Stock, Delamain et Boutelleau, 1933, 320 pp.

En littérature

La grande-duchesse apparaît dans une pièce de théâtre d'Albert Camus, Les Justes (1949).

Voir aussi

Bibliographie

  • Henri Troyat, Nicolas II de Russie, Flammarion. 2008.
  • Frédéric Mitterrand, Mémoires d'exil, Robert Laffont. Paris. 1999.

Articles connexes

Liens externes

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