Marie-Thérèse Figueur

Marie-Thérèse Figueur dite « Madame Sans-Gêne »[1] est une célèbre femme-soldat française, née le à Talmay et morte le , à l'hospice des Petits-Ménages dans le 7e arrondissement de Paris.

Pour les autres significations, voir Madame Sans-Gêne et Madame Sans-Gêne (homonymie).

Biographie

Plaque commémorative de la naissance de Thérèse Figueur à Talmay, en Côte-d'Or.

Fille de François Figueur, meunier, et de Claudine Viard, Marie-Thérèse Figueur est orpheline de mère à la naissance puis perd son père à l'âge de neuf ans. Sa belle-mère ne souhaitant pas s'occuper de l'enfant, elle est confiée à un frère de sa mère, Jean Viard, sous-lieutenant de Dienne-Infanterie, qui se retire du service avec le grade de capitaine et la croix de la Légion d'honneur.

Le , alors qu'elle a à peine dix-neuf ans, son tuteur l'autorise à s'engager comme cantinière dans la Légion des Allobroges commandée par le colonel Pinon, d'où elle passe successivement au 15e et au 9e régiment de Dragons. Elle fait dans cette arme toutes les campagnes de la République et de l'Empire. Elle y gagne son surnom de « Sans-Gêne », qu'elle doit à son caractère masculin et à sa carrière aventureuse.

Ses états de service constatent qu'elle participe à la plupart des campagnes de l'an II (1792) à l'an VIII (1798) aux armées du Rhin, d'Allemagne et d'Helvétie. Au combat de La Fonderie, en l'an III, elle sauve la vie du général Nouguez, grièvement atteint d'une balle à la tête. Elle est blessée au siège de Toulon en 1793, reçoit quatre coups de sabre à la bataille de Savigliano le 13 brumaire an VIII (), a successivement trois chevaux tués sous elle, et est faite deux fois prisonnière.

En 1815, après avoir été prisonnière en Angleterre, elle assiste à une revue en uniforme de chasseur devant l'empereur Napoléon, qui la distingue. Elle prend sa retraite peu après. En , elle épouse Clément Joseph Melchior Sutter, ancien soldat, qui était aussi son ami d'enfance[2].

Son souvenir s'est presque effacé des mémoires lorsque Victorien Sardou lui donne un regain de popularité en créant au théâtre du Vaudeville sa comédie Madame Sans-Gêne (1893) mais choisissant, pour des raisons dramaturgiques, d'attribuer ce surnom à la maréchale Lefebvre, Catherine Hubscher.

Les Mémoires de Marie-Thérèse Figueur sont publiés une première fois en 1842 sous le titre Les Campagnes de mademoiselle Thérèse Figueur, aujourd'hui madame veuve Sutter, ex-dragon aux 15e et 9e régiments, de 1793 à 1815, écrites sous la dictée par Saint-Germain Leduc, chez Dauvin et Fontaine. Ils ont les honneurs d'une seconde édition en 1894 à la suite du succès de la pièce de Sardou.

Notes et références

  1. Après la création de la pièce de Victorien Sardou, Madame Sans-Gêne.
  2. Fabrice Fanet, Jean-Christophe Romer (dir.), Les Militaires qui ont changé la France, avec la collaboration de Thierry Widemann, Le Cherche midi, Paris, 2008, p. 470 à 473 (notice BnF no FRBNF41279187)

Bibliographie

  • Saint-Germain Leduc, Les Campagnes de Mlle Thérèse Figueur, aujourd’hui Mme veuve Sutter, Paris, Dauvin et Fontaine, (lire en ligne)
  • Thérèse, Dragon : Récit de campagnes napoléoniennes, Vents d'Ouest, 2014
    Scénario : Damien Marie - Dessin : Karl T.
  • Marie-Ève Sténuit, Femmes en armes - Les guerrières de l'Histoire, Paris, Éditions du Trésor, (ISBN 979-10-91534-44-4)
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