Marie-Louise Gagneur

Louise Marie Gagneur, née Mignerot, à Domblans le et morte à Paris 5e, le [2], est une écrivaine et militante féministe française.

Caricature de Marie-Louise Gagneur dans Les Hommes d'aujourd'hui no 223 (fin 1882)[1].

Biographie

Fille de Césarine Martin, militante et disciple fidèle de Charles Fourier, fondatrice en 1871 du Cercle parisien des Familles (familistère)[3],[4] et de Claude Corneille Mignerot (1798-1884), notaire à Bletterans, négociant en vins champagnisés puis rentier[5], Marie-Louise Mignerot, après avoir participé avec ses parents à l'aventure éphémère du phalanstère de Cîteaux[6], est élevée au couvent, où elle reçut une éducation très cléricale dont les idées étroites la révoltèrent[7],[8].

À l’âge de dix-huit ans, elle écrit un essai sur les associations ouvrières qui lui vaut l'intérêt du député Wladimir Gagneur, qui deviendra son époux, en 1855[9].

Elle signe des essais, des nouvelles et des romans, parmi lesquels Une expiation (1859), La Croisade noire (1864), Le Roman d’un prêtre (1882), Le Crime de l’Abbé Maufrac (1882). Auteure à succès en son temps avec une publication de ses romans en feuilleton puis en livres, avec de nombreuses rééditions (27 pour la Croisade noire), elle a publié plus de 20 romans[10]. Son œuvre reflète son anti-cléricalisme, un engagement politique en faveur du pacifisme, notamment au moment de la guerre franco-allemande de 1870, et d'une république sociale[11].

Elle entre en 1864 à la Société des gens de lettres et interpelle l’Académie française en 1891 sur la féminisation des noms de métier[12]. Elle devient chevalière de la légion d'honneur par décret du [13].

Aussi connue sous le pseudonyme de « Duchesse Lauriane », elle est la mère de la sculptrice Marguerite Gagneur, dite Syamour. Morte à Paris, ses cendres y reposent au colombarium du cimetière du Père-Lachaise[14].

Œuvres

  • Une femme hors ligne, Paris, Édouard Dentu, 1862, in-18, 284 p.
  • Un drame électoral, Paris, Édouard Dentu, 1863, in-18, 268 p. lire en ligne sur Gallica
  • La Croisade noire : roman contemporain, Paris, A. Faure, 1865, in-18, 583 p. lire en ligne sur Gallica
  • Le Calvaire des femmes, Paris, A. Faure, 1867, 1 vol. 355 p. lire en ligne sur Gallica
  • Les Réprouvées, suite et fin du Calvaire des femmes, Paris, A. Faure, 1867, in-18, 372 p. lire en ligne sur Gallica
  • Les Forçats du mariage, Paris, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1870, in-18, 414 p. lire en ligne sur Gallica
  • Jean Caboche à ses amis les paysans, Paris, A. Le Chevalier, 1871 36 p.
  • Le Divorce, Paris, A. Sagnier, 1872, in-16, 191 p.
  • Mésaventure électorale de M. le Bon de Pirouëtt, pour faire suite à Jean Caboche, Paris, A. Le Chevalier, 1872, in-18, 36 p.
  • Chair à canon, Paris, Édouard Dentu, 1872, in-18, 535 p.
  • La Part du feu. Les Terreurs du bourgeois Prudence et de son ami Furibus, Paris, Sagnier, 1873, in-18, 36 p.
  • La Politique au village, Paris, Librairie de la bibliothèque démocratique, 1874, 1 vol. 190 p. lire en ligne sur Gallica
  • Les Crimes de l’amour, Paris, Édouard Dentu, 1874, in-18, 385 p. lire en ligne sur Gallica
  • Les Droits du mari, Paris, Édouard Dentu, 1876, 398 p. lire en ligne sur Gallica
  • Le Roman d’un prêtre, Paris, impr. de Debans, 1876, gr. in-fol.
  • Les Vierges russes, Paris, Édouard Dentu, 1880, in-18, xi-524 p. lire en ligne sur Gallica
  • Un chevalier de sacristie, Paris, Édouard Dentu, 1881, in-18, 510 p.
  • Le Crime de l’abbé Maufrac, suite et fin de le Roman d’un prêtre, Paris, Édouard Dentu, 1882, in-18, 392 p.
  • La Fournaise, Paris, Édouard Dentu, 1885, in-18, 488 p.
  • Duchesse Laurianne. Pour être aimée. Conseils d’une coquette. Secrets féminins, Paris, Édouard Dentu, 1886, in-18, 324 p.
  • Le Supplice de l’amant, Paris, Édouard Dentu, 1888, 468 p. lire en ligne sur Gallica
  • Une dévote fin de siècle, Paris, Édouard Dentu, 1891, in-18, viii-327 p.
  • Bréviaire de la femme élégante : l’éternelle séduction, Paris, Édouard Dentu, 1893, 1 vol. x-363 p.
  • Le Désarmement et la question sociale, Paris, Dentu, 1899, in-8°, 29 p.
  • Le Droit au bonheur. Charles Fourier, d’après Zola et Jaurès, Paris, Édouard Dentu, 1901, in-8°, 48 p.

Notes et références

  1. Hélène Millot (colloque, Dublin, juin 2001, études réunies et présentées par Brigitte Le Juez), « Sexe, mensonges et vrais-faux dévots : l’anti-cléricalisme féministe de Marie-Louise Gagneur », Clergés et cultures populaires, Saint-Étienne, Université de Saint-Étienne, , p. 74 (ISBN 978-2-86272-324-2, lire en ligne).
  2. Fiche Bnf.
  3. « Natifs, Habitants et Personnages célèbres », sur Domblans.fr (consulté le ).
  4. « Généalogie de Syamour » (consulté le )
  5. Notice biographique de Claude Corneille Mignerot dans l’ Annuaire prosopographique  de « La France savante, cths.fr »
  6. Thomas Voet, La colonie phalanstérienne de Cîteaux, 1841-1846. Les fouriéristes aux champs, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, , 212 p.
  7. Notice biographique dans le Grand dictionnaire universel, p. 921 GAGNEUR (Louise N., dame) de l'édition de 1872.
  8. Revue universelle : recueil documentaire universel et illustré, Paris, (lire en ligne), p. 186 : « Elle reçut dans un couvent une éducation très cléricale dont les idées étroites la révoltèrent ».
  9. Notice biographique de Just Wladimir Gagneur dans l’ Annuaire prosopographique  de « La France savante, cths.fr »
  10. Liste sur wikisource:fr:Auteur:Marie-Louise_Gagneur
  11. Roger Musnik, « Marie-Louise Gagneur (1832-1902) », sur Blog de Gallica, (consulté le )
  12. Claudie Baudino, « Une initiative inaboutie mais prémonitoire : Y a-t-il une histoire littéraire des femmes ? », Fabula-LhT, no 7, (lire en ligne, consulté le ).
  13. Hubertine Auclert, « Le féminisme - Croix méritée », Le Radical, (lire en ligne, consulté le ).
  14. « GAGNEUR Marie Louise (1832-1902) », sur Amis et passionnés du Père-Lachaise (consulté le ).

Bibliographie

  • Yves-Olivier Martin, Histoire du roman populaire en France : de 1840 à 1980, Paris, Albin Michel, , 301 p., 22 cm (ISBN 978-2-226-00869-5, OCLC 911344109, lire en ligne).
  • René-Pierre Colin, « Marie-Louise Gagneur, feuilletoniste : anticléricalisme et fouriérisme », Roger Bellet (éd.), Femmes de lettres au XIXe siècle. Autour de Louise Colet, Lyon, PUL, 1982, p. 301-310.
  • Jean-Claude Wartelle , "Autour de Wladimir Gagneur, une famille de républicains fouriéristes au XIXe Siècle". Bulletin de la Société d'émulation du Jura 1982, p. 475-492.
  • Jean-Claude Wartelle, « Une famille d'intellectuels de gauche au XIXe siècle, les Gagneur (1ère partie) », Cahiers Charles Fourier, 2001 / n° 12, en ligne ...www.charlesfourier.fr/spip.php?article51

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