Marie-France Brive

Marie-France Brive (née le à Avignon et décédée le à Toulouse[1]) est une historienne féministe française. Elle oriente ses recherches vers l’histoire du féminisme et travaille sur « les femmes et la Résistance en France de 1939 à 1945 ».

Enfance et formation

Marie-France Brive est née dans une famille laïque, républicaine et cultivée, dont les parents et grands-parents sont instituteurs. Affectée par une scoliose, elle porte pendant des années des corsets. Elle perd son père à l'âge de 13 ans et aide sa mère fragilisée par ce décès. Son baccalauréat obtenu en 1962, elle part à Toulouse faire des études d'Histoire. C'est là qu'elle rencontre Irène Corradin, qui sera sa compagne sa vie durant. Tout en suivant des cours de philosophie, d'histoire et de lettres, Marie-France Brive adhère à l'UNEF et y milite activement. En 1968, elle est élue au CA ; Jacques Godechot, historien de la Révolution française la surnomme « la passionaria de 68 »[1]. Agrégée, elle enseigne dans le Gers, puis à Toulouse, notamment à l’École normale d'institutrices, tout en réalisant une thèse de 3e cycle sur La verrerie ouvrière d'Albi sous la direction de Rolande Trempé, qu'elle soutient en 1980[2].

Vie professionnelle

À partir de 1976, elle enseigne l'histoire des femmes, une UV (unité de valeur) que Rolande Trempé, membre du GRIEF (Groupe de recherche et d'information en études sur les femmes) avait créé peu de temps auparavant. En 1985, elle est nommée sur un poste d'histoire des femmes, un des postes obtenu à la suite du colloque Femmes, féminisme et recherche tenu en 1982 à Toulouse avec les soutiens du CNRS, du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche et du ministère des droits des femmes. En 1986, Marie-France Brive impulse la fondation d'une équipe de recherche interdisciplinaire, l'équipe Simone, dont le prénom est choisi pour faire écho à des femmes célèbres (Simone de Beauvoir, Simone Veil, Simone Weil)[3]. Lors du bicentenaire de la révolution française, elle organise un colloque international Les femmes et la révolution française dont les actes, publiés en 4 volumes, font référence[4]. Elle est également à l'origine de la création du premier diplôme en études de genre, un DESS rapports sociaux de sexe et politiques sociales, qui deviendra par la suite le Master GEPS (Genre et politiques sociales)[5].

Vie militante

Dans le même temps, Marie-France Brive est également très investie dans le Mouvement de libération des femmes à Toulouse. Elle participe à la Maison des femmes et à son journal, La Lune Rousse, anime son ciné-club, puis participe à la Gavine, lieu alternatif de femmes[1].

Postérité

Atteinte d'un cancer, Marie-France Brive décède en 1993, laissant son projet de thèse d'état sur les résistantes, inachevé. Une journée hommage lui est consacrée à l'Université de Toulouse le Mirail, dont la publication est préfacée par Michelle Perrot[6]. En 2011, la Mairie de Toulouse donne son nom à la cour de l'Espace Duranti[7].

Références

  1. Laure Ortiz, Dictionnaire des féministes, Presses universitaires de France ( (ISBN 978-2-13-078720-4)),, Paris, Presses universitaires de France, , p.213-215.
  2. Marie-France Brive, « Les Résistantes et la Résistance », Clio. Femmes, Genre, Histoire, no 1, (ISSN 1252-7017, DOI 10.4000/clio.515, lire en ligne, consulté le )
  3. Marie-Claude Farcy, « Université Toulouse - Jean Jaurès - Hommage à Marie-France Brive (1945-1993), historienne. », sur www.univ-tlse2.fr (consulté le )
  4. Marie-France Brive (dir.), Les femmes et la Révolution française : actes du colloque international, 12-13-14 avril 1989, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 1989-1991
  5. « annuaire enseignement supérieur », sur letudiant.fr (consulté le )
  6. Irène Corradin et Jacqueline Martin, Les femmes sujets d'histoire, Toulouse, Presses universitaires du Mirail,
  7. « Bagdam.org », sur bagdam;org (consulté le )
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