Mariage du roi Alphonse XIII d'Espagne et de la princesse Victoire-Eugénie de Battenberg

Le mariage du roi Alphonse XIII d'Espagne et de la princesse Victoire-Eugénie de Battenberg se déroule le , à Madrid, en Espagne. Il est marqué par un attentat perpétré par l'anarchiste Mateo Morral après la cérémonie.

Mariage du roi Alphonse XIII d'Espagne et de la princesse Victoire-Eugénie de Battenberg

Attentat contre le cortège royal dans la rue Mayor, à Madrid, le jour du mariage.

Type Mariage royal
Pays Espagne
Localisation Église Saint-Jérôme-le-Royal
Palais royal de Madrid
Coordonnées 40° 24′ 54″ nord, 3° 42′ 48″ ouest
Organisateur Famille royale d'Espagne
Famille de Battenberg
Date

Rencontre du couple

Le roi Alphonse XIII rencontre Victoire-Eugénie de Battenberg, vingt-troisième petite-fille de la reine Victoria[1], lors d'une visite en Grande-Bretagne, en 1905. C'est à l'occasion d'un bal donné en son honneur au palais de Buckingham qu'il remarque la beauté de la jeune princesse anglo-allemande[1],[2]. Leurs fiançailles sont officialisées le [3].

Pour épouser le roi d'Espagne, la princesse Victoire-Eugénie se convertit au catholicisme avant son mariage[2].

Cérémonie

Le mariage a lieu le matin du , à l'église Saint-Jérôme-le-Royal de Madrid. Il est célébré par le cardinal Ciriaco María Sancha y Hervás, archevêque de Tolède.

Victoire-Eugénie de Battenberg est vêtue d'une robe de mariée en satin blanc, terminée par une longue traîne, et coiffée d'un voile en dentelle d'Alençon, tandis que sa chevelure est ornée de brillants et de perles[1].

Parmi les invités, on compte notamment le prince George du Royaume-Uni, le prince Henri de Prusse, le grand-duc Michel de Russie et Frederick Whitridge (en), représentant du président américain Theodore Roosevelt[4].

Attentat de la rue Mayor

À l'issue de la cérémonie, alors que le cortège nuptial fait route vers le palais royal, un anarchiste catalan, Mateo Morral, lance en direction du carrosse royal une bombe dissimulée dans un bouquet de fleurs, depuis le balcon du troisième étage du no 88 de la rue Mayor[5], où il louait deux chambres[6]. La bombe rate sa cible et les jeunes époux sont épargnés, mais l'explosion fait 25 morts et plus d'une centaine de blessés dans le public et la suite royale[2]. Les autorités madrilènes décident néanmoins de poursuivre les célébrations[7]. Après le retard causé par la confusion[8], le roi et la reine changent de véhicule et reprennent leur trajet jusqu'au palais royal, où ils font plusieurs apparitions au balcon sous l'ovation de la foule[2].

Profil de Mateo Morral

Portrait de Mateo Morral.

Né à Sabadell, fils d'un commerçant de textile catalan, Mateo Morral est âgé de 26 ans et célibataire. Il est professeur à l'Escuela moderna et ami du pédagogue libertaire Francisco Ferrer[2]. Il était arrivé de Barcelone le et avait séjourné à la pension Iberia, rue de l'Arenal, une autre rue où devait passer le cortège, en s'inscrivant sous son propre nom[2]. Il quitte cette pension lorsqu'il réalise que l'endroit ne lui permettrait pas de perpétrer son crime, la chambre ne disposant pas de balcon sur la rue ; dans cette chambre sont retrouvées de la poudre blanche semblable à de la dynamite et une seringue en verre qui aurait servi à remplir la bombe[6]. Mateo Morral s'installe alors dans une maison de la rue Mayor, au no 88[2]. La bâtisse, appartenant à la reine-mère, fait face à l'église du Saint-Sacrement, à la Capitainerie générale et à l'ambassade d'Italie, et est distante du palais royal d'environ 500 mètres[6].

Le jour des noces, il est 13 h 55 lorsqu'il lance le bouquet de fleurs cachant la bombe depuis le balcon de sa chambre[2]. Il s'enfuit dans les escaliers et, dans la panique générale, parvient à se fondre dans la foule. Il se rend à la rédaction du journal El Motín, où il rencontre son directeur, José Naskens, connu pour ses sympathies anarchistes, qui lui organise un logement pour la nuit[2]. Il réussit à fuir la capitale, mais le , il est reconnu par plusieurs personnes dans une auberge, près de Torrejón de Ardoz, où il s'était arrêté pour manger[2]. Arrêté par la Garde civile, il abat l'un des policiers avant de se donner la mort[2],[4].

Bibliographie

Sur le mariage

  • (es) Ricardo Fernández de La Reguera et Susana March, La Boda de Alfonso XIII, Barcelone, Planeta, , 437 p.
  • (es) Ricardo Mateos Sáinz de Medrano, Alfonso y Ena : La Boda del Siglo, Barcelone, La Esfera de los Libros, , 378 p. (ISBN 8491646191).

Sur la famille royale d'Espagne

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Meyer-Stabley 1992, p. 28.
  2. (es) Teresa Amiguet, « Alfonso XIII : bodas de sangre », sur lavanguardia.com, (consulté le ).
  3. « Les fiançailles d'Alphonse XIII », La Liberté, (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Mort de l'ex-reine Victoria Eugénie : Un exil de trente-huit ans », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  5. Meyer-Stabley 1992, p. 29.
  6. « L'Attentat contre le roi d'Espagne », Journal des débats politiques et littéraires, (lire en ligne, consulté le ).
  7. « L'attentat contre Alphonse XIII », Le Gaulois, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  8. « L'attentat contre le Roi & la Reine d'Espagne », L'Indépendance belge, (lire en ligne, consulté le ).
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