Marcien

Marcien (en latin : Flavius Marcianus Augustus), né en Thrace ou en Illyrie en 392 ou en 396 et mort en janvier 457, est un empereur byzantin de 450 à 457. Ses origines sont assez mal connues. Son père est militaire et, très jeune, perpétuant la tradition familiale, Marcien s'engage dans l'armée. C'est le dernier empereur dit « Théodosien ».

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Marcien
Empereur byzantin

Solidus à l'effigie de Marcien célébrant ses victoires.
Règne
25 août 450 - janvier 457 (~7 ans)
Période Théodosienne
Précédé par Théodose II
Suivi de Léon Ier
Biographie
Nom de naissance Flavius Marcianus
Naissance 392-396 - Thrace/Illyrie
Décès janvier 457 (~ 61-65 ans)
Épouse Pulchérie
Descendance Marcia Euphemia
Empereur byzantin

Carrière militaire

Il commence sa carrière militaire à Philippopolis en Thrace. Il participe à la guerre contre les Sassanides en 421-422 et devient assez rapidement le principal second du général Aspar. Il est fait prisonnier par les Vandales en 431 dans un combat près d'Hippone. En revanche, l'histoire selon laquelle le roi vandale Genséric lui aurait prédit son accession au trône est une légende. Sa carrière est peu connue jusqu'en 450 et la mort accidentelle de l'empereur Théodose II.

Empereur d'Orient

Par son origine, Marcien constitue l'un des exemples de simples soldats, ayant accédé au rang d'officier, puis à la Pourpre[1].

Accession au trône

La succession est incertaine car l'empereur défunt ne laisse qu'une fille, mariée à Valentinien III, l'empereur romain d'Occident. Il semble qu'Aspar, qui ne peut devenir empereur du fait de ses origines barbares et de son arianisme, et Pulchérie, sœur de Théodose II, aient organisé l'arrivée sur le trône de Marcien en mariant ce dernier à Pulchérie. L'accord du Sénat impérial est alors une formalité et, le , Pulchérie elle-même remet la couronne impériale à Marcien, choisi en raison de son rang , moyen, dans l'armée romaine, garantie, selon ses protecteurs germaniques, de son inconsistance supposée[2].

Le fait que celui-ci s'engage à respecter la virginité de l'impératrice (qui est âgée d'une cinquantaine d'années) montre le caractère politique du mariage. La seule fille de Marcien, issue d'une précédente union, Marcia Euphemia, est rapidement mariée au futur empereur d'Occident Anthémius.

La colonne de Marcien à Constantinople érigée en 455.

Politique étrangère

Le règne de Marcien commence par un changement immédiat de la politique envers les Huns et leur chef Attila. À la fin du règne de Théodose II, l'eunuque Chrysaphios avait été l'architecte d'une politique consistant à verser un important tribut à la confédération hunnique pour éviter l'invasion de l'Empire. À peine le couronnement de Marcien est-il terminé que Chrysaphios est assassiné ou exécuté.

Marcien refuse simplement de continuer à payer le tribut, recevant ainsi le soutien de l'aristocratie. Attila hésite sur la conduite à tenir, se sachant incapable de prendre Constantinople. Il semble que la décision de Marcien joue un rôle considérable dans le déclenchement des offensives des Huns vers l'Empire romain d'Occident (Gaule en 451 et Italie en 452) qui représente une proie riche et bien moins résistante que l'Empire byzantin. Marcien apporte d'ailleurs son aide à Valentinien III en Italie en 452 en massant des troupes dans les Balkans sur les arrières des Huns. Cette intervention explique sans doute, bien plus que l'intervention du pape Léon Ier, le brusque retrait d'Italie des Huns. À la mort d'Attila, en 453, il rallie une partie des tribus de l'Empire hunnique en cours de dislocation, les installant en Mésie[3].

La suite du règne de Marcien comporte assez peu d'expéditions militaires significatives sinon contre les tribus arabes en Syrie. Il intervient peu dans les affaires de l'Empire romain d'Occident et se contente après le sac de Rome par les Vandales d'envoyer une ambassade à Genséric pour demander le retour de la veuve de Valentinien III et de ses filles, retour qui n'intervient que sept ans plus tard en 464 sous le règne de Léon Ier.

Politique intérieure

Cette politique peu belliciste, et une sage politique fiscale (annulation de dettes) et budgétaire, permettent à Marcien de laisser un trésor en excédent assez large à sa mort. Il lutte aussi contre la corruption et en particulier contre l'achat des fonctions administratives. Le fait que l'un de ses successeurs, Anastase Ier, adopte la même politique montre à quel point le problème est endémique.

Marcien annule aussi une disposition remontant à Auguste et confirmée par Constantin Ier qui interdisait à un membre de la classe sénatoriale d’épouser une femme libre d'une catégorie sociale modeste. Cette disposition est par la suite confirmée en 520 par Justin Ier, probablement pour favoriser le mariage de son neveu Justinien avec Théodora.

Politique religieuse

Proche de Rome et de son évêque, il soutient l'orthodoxie, convoque un concile en 451, d'abord à Nicée, puis Chalcédoine[4], où triomphe la foi orthodoxe, condamnant le nestorianisme et les penseurs monophysites.

De plus, l'empereur Marcien entretient d'excellentes relations avec le pape Léon Ier. Ainsi, dès 452, il promulgue des édits interdisant de discuter les canons du concile qui vient de s'achever[5]. Cette disposition dresse contre sa politique la ville d’Alexandrie et même la province d'Égypte, où se déroulent alors plusieurs révoltes, mais sont toutes heureusement réprimées par les troupes[5].

En outre, Marcien réprime en 453 une insurrection des moines palestiniens ; amorçant une politique fidèlement reprise par ses successeurs, Marcien impose au patriarcat orthodoxe d'Alexandrie des patriarches chalcédoniens, notamment Protérius après une série de troubles religieux ; à la mort de l'empereur, ce patriarche est massacré par la foule[5].

Mort et succession

Marcien meurt en janvier de l'année 457, apparemment d'une gangrène qui s'était déclarée aux pieds à la suite sans doute d'un long pèlerinage religieux. Il est, avec son épouse l'Augusta Pulchérie, canonisé par l'Église grecque le 17 février. C'est Léon Ier qui lui succède avec l'aide du patrice Aspar.

Divers

Homonymie

Marcien est aussi le nom de l'un des gendres de l'empereur Léon Ier et de l'impératrice Vérine impliqué dans une tentative de révolte contre son beau-frère l'empereur Zénon en 471.

Un certain moine Marcien, auteur de quelques opuscules conservés principalement en syriaque (Clavis Patrum Græcorum), a vécu près de Cyr en Euphratése.

Filmographie

Le péplum américain Le Signe du païen (1954) met en scène un centurion romain nommé Marcian, au destin librement inspiré de celui de Marcien.

Notes et références

  1. Morrisson, p.174.
  2. Morrisson, p.21.
  3. Morrisson, p.322.
  4. Morrisson, p.69.
  5. Morrisson, p.70.

Voir aussi

Bibliographie

  • Cécile Morrisson (dir.), Le Monde byzantin : l'empire romain d'Orient 330-641,t. 1, PUF, 2e édition, 2012.

Article connexe

Liens externes

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