Marcel Carbonel

Marcel Carbonel, né à Lyon le , décédé à Marseille le à l'âge de 91 ans, est un santonnier marseillais, doyen de sa profession.

Marcel Carbonel
Naissance
Lyon
Décès (à 91 ans)
Marseille
Nationalité française
Profession
Distinctions

Pour illustrer l’œuvre de Marcel Carbonel, il est opportun de rappeler la phrase de Frédéric Mistral qui se résume ainsi : « L'argile est aux mains du santonnier ce qu'est l'homme dans les mains de Dieu. »[citation nécessaire]

À l'origine

Avant de commencer son activité, Marcel Carbonel exerça plusieurs petits métiers parmi lesquels portefaix, chauffeur de taxi, wattman, coursier. En 1928, il quitte l'école des beaux-arts, faute de moyens à la suite du décès de son père Victor. Il apprend alors le métier de lithographe.

Début de l'activité

En 1935, il s’installe dans un local rue Fort-Notre-Dame dans le 7e arrondissement à Marseille, ville dans laquelle il vit depuis l'âge d'un an. Il est accompagné de sa femme Clotilde, d’un mouleur et de deux décoratrices qu'il emploie.

Technique de fabrication

Crèche de Noël provençale en santons Marcel carbonel

Pour fabriquer le moule original d'une nouvelle création appelé « moule-mère » (le moule initial, en anglais traduit par « master »), il utilise du plâtre de Paris de couleur jaunâtre; ses particularités sont la finesse de l'empreinte, sa densité et sa solidité.

Pour les moules de reproduction[1], il utilise un plâtre moins dur qui permet de démouler plus facilement le sujet. La forme des moules de reproduction est importante ; elle est arrondie en haut du moule afin de faciliter l'estampage en série. Ensuite, il laisse sécher le santon et le cuit dans un four électrique à une température qui atteint progressivement 980 °C.

Il décore ses santons avec des gouaches de sa propre fabrication. Grâce à sa formation de lithographe, il met au point ses propres gouaches en broyant manuellement des pigments avec de la gomme arabique dure, dite « Kitir », qu'il décante lui-même.

Il utilise 20 pigments de base, ocre rouge, ocre jaune, terre de sienne, terre de sienne brûlée, rouge hélios, rouge d'alizarine, rose syrien, Bordeaux, vert de chrome, vert valentine, violet d'alizarine, jaune hansa, jaune de chrome, bleu de cobalt, bleu de manganèse, bleu outremer, bleu de Prusse, noir d'ivoire (Noir animal), blanc de titane, blanc de lithopone, qu'il mélange pour créer sa propre palette de 124 couleurs répertoriées et dosées. Ce procédé, d'après son expérience, permet en effet d'obtenir des couleurs plus vives et éclatantes que les gouaches en tube du commerce auxquelles ont généralement recours les autres santonniers.

Pour la décoration du santon, il utilise des pinceaux en poils de martre Kolinsky.

Développement de l'activité

Crèche santons N°4 Marcel Carbonel

En 1950 il déménage pour s'installer sur une galerie au no 2 rue du Commandant-de-Surian toujours dans le 7e arrondissement; son effectif est alors de 10 employés. Par la suite, il s'étend sur la galerie et continue d'embaucher et de former des apprentis. Son petit-fils, Philippe Renoux-Carbonel, le rejoint en 1973 à l'âge de 15 ans pour commencer son apprentissage.

Création des Ateliers Marcel Carbonel

Logo des Ateliers Marcel Carbonel (Création Michel Morosoff - Marseille)

En 1977, à l'âge de 66 ans, il prend sa retraite. S'il ne s'investit plus dans la gestion de son entreprise, cela ne l'empêche en rien de continuer de créer des crèches et des santons au sein de son atelier qu'il conserve rue du commandant de Surian. Il confie à sa fille, Danielle, et à son gendre, Alfred Renoux, la création de la SARL Les Ateliers Marcel Carbonel, son petit-fils étant trop jeune pour diriger l'entreprise. Un logo est spécialement créé par Michel Morosoff pour cet événement.

En 2007, les ateliers Marcel Carbonel sont labellisés au titre d'Entreprise du Patrimoine Vivant. [2].

Reconnaissances et honneurs

En 1947, il est élu Président du syndicat des santonniers, mandat qu'il exerce pendant vingt et un ans. Avec la participation de Jean Héritier et de Jean-Maurice Rouquette, Il est le créateur en 1958 du Salon international des santonniers en la ville d’Arles[3], salon qui lui survivra; il s'exprima ainsi lors de la création du Salon d'Arles : " Au nom de tous mes camarades, je viens vous demander droit d'asile dans votre cité, en ces lieux mêmes où nos chers santons ont reçu leur consécration définitive. Nous exprimons le vœu qu'une sélection de qualité figure ici en permanence; capitale spirituelle de la Provence, Arles se devait d'accueillir en son sein ses plus nobles artisans. Le Salon d'Arles doit être, ainsi qu'ils l'ont souhaité, l'occasion de rassembler leurs idées d'après leurs œuvres et d'être une confrontation artistique que nous voulons, entre toutes, féconde.".

En 1961, la discipline santonnière rentre à la Sorbonne où Marcel Carbonel sera le premier santonnier à être distingué Meilleur ouvrier de France ; cette discipline est toujours en vigueur. Le , il est fait chevalier de la Légion d'honneur[4].

D’après son œuvre existante ainsi que sa notoriété au travers de tous, Marcel Carbonel fait partie aujourd’hui comme étant le troisième plus grand santonnier du XXe siècle après Jean-Louis Lagnel, Marseillais et initiateur du santon de Provence (1764-1822) et Thérèse Neveu d’Aubagne (1866-1946).

Il inspira durant sa vie de nombreux artisans dans ce domaine.

Création du musée du santon Marcel Carbonel

Au cours de sa carrière, Marcel Carbonel effectue de nombreux voyages en Europe et ne cesse d'acquérir tout ce qui peut toucher à la Nativité, aux santons et aux figurines suivant un précepte bien établi : l'originalité des créations. Dans le même temps, il collectionne à peu près tous les santons que fabriquent ses confrères en suivant toujours le même précepte. Sa collection privée est constituée de pièces originales faites d'argile (cuite ou crue), papiers mâchés, bois sculpté et précieux, verre filé de Murano, plâtre, céramique, porcelaine, polychrome, maïs, liège.

En 1997, cette collection est mise en valeur avec le musée du santon Marcel Carbonel[5] permettant aux visiteurs d'explorer cet artisanat.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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