Maracatu

Le Maracatu est le nom d'un rituel brésilien, pratiqué depuis le début de la colonisation dans la partie Nord-Est du pays (notamment dans l'État du Pernambouc), et hérité de l'histoire des esclaves en hommage au roi du Kongo. Deux types de Maracatu co-existent actuellement : le Maracatu rural et le Maracatu de baque virado.

Danseur de Maracatu

Présentation

Les fêtes du Maracatu rural enfièvrent chaque année la zona da Mata, dans l'État du Pernambuco. Pour la population locale, les caboclos, ces réjouissances représentent l'occasion de nier leur misère sous des déguisements éphémères. Le Maracatu est une combinaison de musique rythmique avec les danses en costumes, les chants et le défilé lors du carnaval. Coiffés de perruques colorées et brandissant des lances enrubannées, les participants du Maracatu rural traversent en cortège les champs de canne a sucre, de plantation en plantation. Musiques et danses durent trois jours et trois nuits. Chacun dort où il peut, y compris à la belle étoile.

Le Maracatu de baque virado est constitué en nations (nação), les plus connues étant:

  • Nação do Leão Coroado (Nation du lion couronné)
  • Nação Cambinda Estrela
  • Nação Porto Rico
  • Nação Estrela Brilhante do Recife
  • Nação Estrela Brilhante de Igarassu

Le groupe parade, chacun étant habillé de costumes colorés traditionnels, et accompagne le roi et la reine du défilé, qui symbolisent initialement les descendants des rois et reines d'Afrique, puis les personnes sages et influentes de la société brésilienne. Chaque année, une élection permet de déterminer dans le bloco qui en sera le roi et la reine pour le défilé du carnaval.

Le défilé est précédé d'une escorte portant généralement des bannières et une ou plusieurs figures, comme le lion couronné pour Nação do Leão Coroado ou la poupée appelée calunga. Un accessoire également présent est le parasol, aux couleurs de la nação et accompagnant la bannière tout en protégeant le couple royal. Chaque membre de l'escorte a un rôle précis dans la parade, et défile selon des pas chorégraphiés.

Dans le maracatu rural, il y a également une figure d'un indien, vêtus d'un costume dont le dos est tapissé de cloches recouvertes d'une pelisse, avec des coiffes de plumes et tenant des lances ou des matraques.

De nos jours, le maracatu est un rituel qui disparaît de plus en plus des fêtes de carnaval, mais de nombreuses initiatives existent pour faire revivre cette tradition. On peut notamment assister à des défilés de maracatu à l'occasion des carnavals de Recife et d'Olinda.

Au rythme des percussions, les métis caboclos évoquent la terre ancestrale d'Afrique. Sous leur crinière de lion en fibres synthétiques et pointant leur lance comme jadis leurs ancêtres, guerriers déportés d'Angola ou du Congo, des danseurs se plaisent à impressionner le public. Autrefois, ils n'hésitaient pas à se battre contre des groupes rivaux, parfois même jusqu'à la mort.

Forme musicale

L'orchestre du maracatu est composé exclusivement de percussions : alfaia, gonguê, caixa, mineiro et abê, et d'un chanteur masculin accompagné d'un chœur féminin. L'orchestre proprement dit se trouve normalement à la fin du cortège.

Dans le Maracatu rural, la partie rythmique est jouée en 4/4, où le premier temps est marqué par les tambours (alfaias). Les trois temps suivants sont généralement éludés, les tambours battant alors la deuxième double croche ou le contre temps.

Dans le Maracatu de baque virado, les tambours jouent des baques qui font partie de l'identité de chaque Nation.

Le gonguê joue différentes phrases en fonction de la Nation de Maracatu, par exemple pour la Nation Porto Rico, la phrase se caractérise par les notes graves qui marquent le temps et les notes aigües sont sur les contretemps (1er, 2e et 4e temps) et sur la 1re et 4e double croche (3e temps).

La caisse claire accompagne le tout en assurant un continuum sonore dont le premier temps et les contre temps des temps suivants sont un peu plus marqués, soit par des coups un peu plus appuyés, soit par des petits roulements.

Filmographie

2010 : La Terre des Maracatus, documentaire de Philippe Coudrin Hibou Production

2016 : Maracatu Sagrado, documentaire de Tiago Melo

2018 : Aougue Nazaré, fiction de Tiago Melo

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