Manfra
Le manfra, manga à la française[1], mots-valises de « manga » et « français », est un néologisme apparu en 2005[réf. nécessaire] pour désigner les œuvres de bandes dessinées réalisées par des auteurs francophones souhaitant travailler dans un format, un style de dessin et/ou un genre de narration inspirés par la bande dessinée asiatique. Par extension, on parle d'OEL manga (ou amerimanga) pour les oeuvres écrites par des auteurs anglophones, ou encore de global manga de manière plus générale[2].
« Franga » redirige ici. Pour l'unité monétaire, voir Franc albanais.
Les éditeurs français de manga ont ouvert la voie à un format identique à celui des mangas, et réservé aux auteurs souhaitant se lancer dans la création de bande dessinée inspirées par les mangas. Une « deuxième vague » est arrivée à partir d' avec le lancement de Shogun Mag par les Humanoïdes Associés. Par l'intermédiaire de cette publication, de nouvelles séries ont été produites par des auteurs français et européens. L'un des manfras les plus populaires est Dofus de Tot et Ancestral Z publié chez Ankama Éditions depuis 2005. Ce précurseur s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires[3].
Caractéristiques
Ces BD ont des caractéristiques très proches des mangas ou des manhwas :
- dessin : style assez dynamique, petits nez, grands yeux pour permettre de montrer les sentiments, personnages expressifs, super-déformations, exagération des attitudes… ;
- dialogues et textes : présence nombreuse des onomatopées, bruitages, interjections, sons divers, texte qui répète le sentiment, forme des bulles... ;
- mise en page : peu de cases par page, cases non rectilignes, mise en page explosée, cadrage et mise en scène découpant une action en plusieurs cases… ;
- narration : thèmes et genres abordés, mise en scène, « simplicité » des dialogues et des scènes (pas ou peu d'ellipses), lignes de vitesse (speedline, focus line)… ;
- format du livre : dimensions, nombre de pages, sens de lecture, en noir et blanc (avec trames)….
Ce format a même divergé pour devenir un genre à part entière, plus proche des mangas des années 1980–1990, avec l'utilisation à outrance de trames (qui sont peu à peu délaissées dans les mangas japonais actuels) et un dessin souvent proche du shōjo et cela même pour des mangas dits de type shōnen.
Par ailleurs, ils répondent aux mêmes segmentations du marché (shōjo, shōnen…), utilisent des thèmes ou des genres similaires (romance, fantastique, etc.). On peut aussi y trouver des références et des influences socio-culturelles comme dans les mangas.
Liste d'oeuvres
- 4LIFE (Glénat) de Antoine Dole et Vinhnyu
- Amour Sucré (Akiléos) de Migoto Sen Chu et Xian Nu
- Appartement 44 (Ankama éditions) par Dara
- Ayakashi Légendes des 5 royaumes (Glénat) de Izu et VanRah
- B.B Project (Shogun City) scénarisé par Kaze et dessiné par Shonen
- Booksterz (Kana) de Guillaume Lapeyre, Rémi Guérin, Sylvain Dos Santos
- La Belle et la Bête (Delcourt) de Patrick Sobral
- Le Visiteur du futur : La Brigade temporelle (Ankama Éditions) de François Descraques, Guillaume Lapeyre et Alexandre Desmassias
- Bubble Gôm Gôm (Oktoprod éditions) de Cyb
- Burning Tattoo d'Emmanuel Nhieu (Ankama Éditions)
- Cassius (Kami) de Saïd Sassine
- Catacombes (Pika Édition) de Vald
- Chronoctis Express (Kotoji Éditions) d'Aerinn
- City Hall (Ankama Éditions) de Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre
- Debaser (Ankama Éditions) de Raf
- Devil's Relics (Fayard/Glénat) de Maitre Gims, Darcy, Yoshiyasu Tamura et Jean-David Morvan
- Dofus, Dofus Arena et Dofus Monster (Ankama Éditions)
- Dreamland (Pika Édition) de Reno
- Dys (Pika Édition) de Moonkey
- ElementR (Vents d'Ouest) de Thomas Bouveret
- Everdark (Pika Édition) de Romain Lemaire
- Golem (Olydri Éditions) de Alexis Talone
- Green Mechanic[4] (Ki-oon) de Yami Shin[5]
- Hand 7 (Les Humanoïdes Associés) de Sébastien Célimon et Albert Carreres
- Head-Trick (Édition ED)
- Horion (Glénat) de Aienkei et Enaibi
- Imperium Circus (Tsumé) de Robin Dall Armellina, Codaleia et Alexandre Desmassias
- L'Équipe Z (Kotoji Éditions) d'Ed Tourriol, Dan Fernandes et Albert Carreres
- La Bergère de Lourdes (Éditions Salvator) de Liaze
- Lastman (Casterman) de Bastien Vivès, Balak et Michaël Sanlaville
- Les Îles du vent de Élodie Koeger et Hector Poullet
- Les Mystérieuses Cités d'or (Kazé) de Thomas Bouveret
- L'Escouade des Ombres (Les Humanoïdes associés) de Alex Nikolavitch et de Shong
- Loa (Delcourt) de Guillaume Stey
- Lost Soul (Taïfu) de Liaze et de Moemai
- Ki & Hi (Michel Lafon) de Kevin Tran (scénario) et Fanny Antigny (dessin)[6]
- Kuma Kuma (Ankama Éditions) de Kaji (Virginie Debacker) et Yuki (Céline Debacker)
- Lanfeust Quest (Végétal Manga) de Ludo Lullaby (d'après Arleston et Tarquin)
- Magical JanKen Pon (Kami) de Philippe Cardona
- Marblegen Origines (Kana) de Sylvain Dos Santos (scénario) et Grelin (dessin)
- Meckaz (Olydri Éditions) de Nicolas David
- Nako (Shibuya - Michel Lafon) de Tiers Monde (scénario) et Max (dessin)
- Necromancer (Pika Édition) de Moonkey
- Nini (Delcourt) de Arnaud Armant et Fafah Togora
- Nomad (Glénat) de Jean-David Morvan et Sylvain Savoia[7]
- Ogrest (Ankama Éditions) de Mig
- Omega Complex (Shogun City) de Izu et Shonen
- Outlaw Players[8] (Ki-oon) de Shonen
- Pen Dragon (Shogun City) de Mika
- Pink Diary (Delcourt) de Jenny
- Radiant (Ankama Éditions) de Tony Valente
- Ragnafall (Tsumé) de KTA
- Redskin (Des Bulles dans l'Océan) de Staark
- Save me Pythie (Kana) de Elsa Brants
- Sentaï School (Semic puis Kami puis Olydri Editions) de Cardona et Torta
- Stray Dog (Glénat) de Vanrah
- Talli, fille de la lune (Ankama Éditions) de Sourya Sihachakr
- Tengu-Do (Les Humanoïdes associés) de Alex Nikolavitch et André Rossetto
- Tinta Run (Glénat) de Christophe Cointault
- Les Torches d'Arkylon (Ark-Editions) de Michaël Almodovar
- Urban Rivals (Delcourt) du Studio MAKMA
- Versus Fighting Story (Glénat) de Izu et Kalon
- Vis à Vis (Pika Édition) de Miya
- Wakfu (Ankama Éditions)
- Yodji (Kami) de Noë et Nini
- Zeitnot (Les Humanoides Associés) d'Ed Tourriol et Eckyo
Notes et références
- Pauline Croquet et Alexis Orisini, « Japan Expo : les mangakas français à la conquête du neuvième art nippon », sur Le Monde, (consulté le ).
- « Livre-Paris 2019 : où en est le "Global Manga" en France ? », sur actuabd.com, (consulté le ).
- « Le « manfra » gagne du terrain », sur Le Parisien, (consulté le ).
- « Green Mechanic - Manga série », sur manga-news.com (consulté le ).
- « Shin Yami », sur manga-news.com (consulté le ).
- Vincent Louvet, « Michel LAFON - Ki & Hi - Tome 1 : Deux frères, Kevin Tran , Fanny Antigny », sur www.michel-lafon.fr (consulté le ).
- « Nomad, tome 1 : Mémoire vive », sur Babelio (consulté le ).
- « Outlaw Players - Manga série », sur manga-news.com (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
- Manga
- Amerimanga, alias mangoel ou original English-language manga (OEL manga), bande dessinée d'auteurs anglophones imitant la bande dessinée asiatique
- La Nouvelle Manga
Liens externes
- Animation et bande dessinée asiatiques
- Portail de la bande dessinée francophone