Mamadou Lamine Dramé

Mamadou Lamine Dramé (ou Demba Dibassi), né vers 1840[1] et mort en 1887, est un marabout soninké qui lutta contre la colonisation française dans la haute vallée du fleuve Sénégal à la fin du XIXe siècle.

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Biographie

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En juin- il lance une insurrection islamique au Sénégal. La révolte anticoloniale menée par Mamadou Lamine Dramé a lieu dans une période de crise aigüe du colonialisme, dont la logique absurde a des conséquences économique menant à l'appauvrissement des cultivateurs: en deux ans, les achats d’arachides par la France sont presque divisés par trois : 12 000 tonnes en 1883 puis 4 650 tonnes en 1885. Entre et , la baisse de la valeur des produits africains est estimée à 50 %[2].

Mamadou Lamine Dramé attaque le fort de Bakel le , mais est vaincu par le roi Moussa Molo allié aux Français. En , il est vaincu et tué par les Français à la bataille de Toubacouta à la frontière avec la Gambie. À N’Goga-Soukouta à 2 ou 3 km de la Gambie, ils s’arrêtent, mais le village est déjà cerné par les ennemis. Les habitants veulent aller prendre Mamadou Lamine Dramé pour le livrer à Moussa Molo, les Talibés s’interposent. Le chef de village met le feu aux cases… Molo et quelques guerriers du Boundou profitent de la confusion pour rentrer dans l’enceinte, les Talibés se font tous tuer, Mamadou Lamine Dramé résiste tout seul, il est blessé à la jambe par un coup de sabre d’un guerrier de Ousmane Gassi ; mais Molo ne veut pas qu’on l’achève. Le marabout est placé sur une civière, il perd beaucoup de sang, mais le cortège prend la direction de Toubacouta. A Couting, Mamadou Lamine Dramé succombe à ses blessures, la foule s’agglutine et réclame sa dépouille à Molo qui refuse de la leur livrer. Il confie le corps à son griot pour l’amener à Toubakouta où il va lui-même annoncer la nouvelle. Le 12-12, on est toujours en route avec le brancard, mais les porteurs prennent peur devant le corps décomposé du marabout, de concert, ils abandonnent le griot tout seul et s’enfuient dans la brousse… Le griot tranche la tête du marabout qu’il accroche à l’arçon de sa selle et abandonne le corps. Il rentre à Toubacouta le lendemain avec le cheval blanc de Mamadou Lamine Dramé portant ses armes. Ses épouses et les porteurs seront répartis comme d’habitude entre les tirailleurs et les soldats fidèles aux Français. »[3]

Notes et références

  1. Sa date de naissance reste incertaine. Selon les sources, elle est comprise entre 1830 et 1850.
  2. « La préhistoire de la CFAO (1845-1887) » dans CFAO (1887-2007). La réinvention permanente d’une entreprise de commerce outre-mer par Hubert Bonin , Paris, Publications de la SFHOM, 2007
  3. Roche, p. 241.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Andrew F. Clark et Lucie Colvin Phillips, « Drame, Al-Hajj Mamadu Lamine », in Historical Dictionary of Senegal, The Scarecrow Press, Metuchen (N. J.) et Londres, 1994 (2e éd.), p. 116-118
  • Abdoulaye Bathily, « Mamadou Lamine Dramé et la résistance anti-impérialiste dans le Haut-Sénégal (1885-1887) », dans Notes africaines, n° 125, , p. 20-32
  • Joseph Ki-Zerbo, « Mamadou Lamine Dramé », dans Histoire de l'Afrique noire : d'hier à demain, Hatier, Paris, 1972, p. 418 (ISBN 2-218-01920-5)
  • Christian Roche, « La capture et la mort de Mamadu Lamine, marabout du Buundu (9 décembre 1887) », dans Histoire de la Casamance : conquête et résistance, 1850-1920, Karthala, (ISBN 2-86537-125-5, lire en ligne)

Articles connexes

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