Malick Sidibé

Malick Sidibé, est un photographe portraitiste malien né en 1936 à Soloba, cercle de Yanfolila, et mort le à Bamako au Mali.

Pour les articles homonymes, voir Sidibé.

Il est, avec Omar Victor Diop, Seydou Keita et Samuel Fosso, un acteur majeur de la photographie africaine contemporaine.

Biographie

La collection d'appareils photographiques de Malick Sidibé dans son studio de Bamako.
Les boîtes dans lesquelles Malick Sidibé rangeait et classait l'ensemble de ses négatifs.

Malick Sidibé est né à Soloba dans une famille peule[1] de paysans ; il fut d'abord berger, bouvier et cultivateur[2]. Il fait des études de dessin et de bijoutier à l’école des artisans soudanais (devenu Institut national des arts de Bamako) à Bamako.

En 1955, il entre au studio « Photo service » de Gérard Guillat-Guignard avec qui il apprend la photographie.

Il ouvre son premier studio à Bamako en 1958[2], puis s’installe en 1962 dans le quartier populaire de Bagadadji, où il va rester jusqu'à sa mort.

Surnommé « l'œil de Bamako »[3], il se spécialise d’abord dans la photographie de mariage et de reportage, notamment dans les soirées dansantes de la capitale malienne.

« Dans l’ambiance joyeuse du pays qui vient tout juste d’accéder à l’indépendance, Malick Sidibé, jeune photographe, circule à bicyclette de mariages en surprises-parties. C’est le temps des yéyés, du twist, des 45 tours et ses images respirent l’insouciance. »[4]

Dans les années 1970, il se tourne davantage vers les portraits pleins de malice réalisés en studio[5].

« Les photographies de Malick Sidibé sont très populaires parce qu’elles évoquent la nostalgie d’un pays sortant du colonialisme, plein d’espoir. Mais aussi parce qu’elles dépassent cette dimension historique, pour devenir des moments de poésie pure. »[4]

Les premières Rencontres africaines de la photographie à Bamako en 1994 permettent à Malick Sidibé d’accroître sa réputation. Il expose alors dans des galeries en Europe (comme la Fondation Cartier à Paris), aux États-Unis et au Japon[6].

Mais « C’est un homme d’honneur, un sage qui a su rester simple. Son succès ne l’a pas grisé. Il continue à développer lui-même les pellicules, à prendre des photos d’identité et à donner une seconde vie aux appareils fatigués, à les réparer. Il les collectionne, les bichonne. »[7]

Il meurt le à Bamako[1] des suites d'un cancer[8],[2].

Un an après son décès, la Fondation Cartier pour l'art contemporain lui rend hommage à travers «Mali Twist», une exposition rétrospective de ses plus belles photographies organisée à la fondation à Paris du au [9],[10].

Expositions

Récompenses et distinctions

En 2003, Malick Sidibé reçoit le prix international de la Fondation Hasselblad. Il est le premier Africain à recevoir ce prix[2].

Le , il reçoit un Lion d'or d'honneur pour l'ensemble de sa carrière à l'occasion de la 52e Biennale d'art contemporain de Venise[13].

Le , il remporte le prix PhotoEspaña Baume & Mercier 2009 pour son travail de portraitiste[14] et, la même année, le World Press Photo dans la catégorie Arts and Entertainment.

Les Rencontres d'Arles de 2016 le mettent à l'honneur dans « Swinging Bamako », exposition de la séquence « Africa Pop »[2].

Notes et références

  1. « Le portraitiste Malick Sidibé tire sa révérence », sur humanite.fr, (consulté le ).
  2. Valérie Duponchelle, « Disparition - Malick Sidibé, père de la photographie africaine », Le Figaro, samedi 16 / dimanche 17 avril 2016, page 14.
  3. Olivier Rogez, « Le photographe malien Malick Sidibé, "l’œil de Bamako", est mort » sur RFI, 15 avril 2016.
  4. Musée Nicéphore Niépce, présentation de l’exposition « Les nuits de Bamako », du 20 juin au 27 septembre 2009, en ligne
  5. « Biographie de Malick Sidibé », sur Africultures.com (consulté le )
  6. Voir aussi Mounira Khemir, « De una Punta a otra de Africa. Impresionas fotograficas » in Retrats de l'Anima, Catalogue d'exposition. Barcelone (La Caixa), 1997
  7. Séverine Kodjo-Grandvaux, « Malick Sidibé, une vie à observer les autres », in Jeune Afrique, 11 juin 2007, en ligne
  8. « Disparition du photographe malien Malick Sidibé », sur Le Quotidien de l'Art (consulté le )
  9. « Malick Sidibé à la Fondation Cartier pour l'Art Contemporain cet hiver • Little Africa Paris », Little Africa Paris, (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) « Malick Sidibé, Mali Twist », Fondation Cartier pour l'art contemporain, (lire en ligne, consulté le )
  11. Musée d'art moderne de la ville de Paris, Premier comité pour la photographie, présentation de l'exposition, 2014
  12. Sébastien Jédor, « L’Afrique retrouvée de Léon Herschtritt », sur Radio France Internationale,
  13. L'Œil, septembre 2007, p. 34.
  14. Mali: le portraitiste Malick Sidibé remporte le prix PHotoEspaña 2009, Afp, 23 juin 2009.

Voir aussi

Bibliographie

  • Malick Sidibé : Bamako 1962-1976 [exposition, Paris, -], Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris, 1995, 16 p. (ISBN 2-86925-052-5) (catalogue d'exposition)
  • André Magnin, Malick Sidibé, Scalo, Zurich, New York, 1998, 183 p. (ISBN 3-908247-00-4)
  • Malick Sidibé [exposition, -, Cotonou], Fondation Zinsou, Cotonou ; diff. Belles lettres, Le Kremlin-Bicêtre, 2008, 191 p. (ISBN 978-90-5779-1048) (trois expositions fixes à Cotonou (à la Fondation Zinsou, sur la place Lénine et sur l'esplanade du stade de l'Amitié), et cinq expositions itinérantes à Cotonou également)
  • (en)(fr)(it) Laura Incardona et Laura Serani (dir.), Malick Sidibé : la vie en rose [exposition, Reggio Emilia, Collezione Maramotti, - ], Silvana Editoriale, Milano, 2010, 157 p. (ISBN 978-88-366-1716-6) (catalogue d'exposition)
  • (en)(fr)(it) Laura Incardona, Laura Serani et Sabrina Zannier (dir.), Malick Sidibé : il ritratto del Mali, Skira, Milano, 2011, 183 p. (ISBN 978-88-572-1309-5)
  • Laura Serani (intr.), Malick Sidibé, Actes Sud, Arles, 2013, 144 p. (ISBN 978-2-330-01229-8)

Filmographie

  • Malick Sidibé, le partage, film de Paul Glaser, P.O.M. Films, Montreuil, Paris ; ADAV distrib., 2013, 52 min (DVD + brochure, 31 p.)

Liens externes

  • Portail de la photographie
  • Portail du Mali
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.