Maison du bailli à Charleroi

La « maison du Bailli », est une maison datant de la fin du XVIIIe siècle située à Charleroi, en Belgique. Elle est nommée ainsi en référence à la fonction administrative et de représentant de justice exercée par un notable qui l'occupait.

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Histoire

La maison au début du XXe siècle.

Traditionnellement mise en lien avec la famille Desandrouin[1],[2], la maison préexistante fut remaniée en 1780[2] par son propriétaire Jean-Nicolas François, négociant, alors mayeur de la ville haute de Charleroi. Sa fille, Marie-Agnès, épouse du médecin Henry-Louis Binard, hérite de la maison en 1801[3].

Durant le XIXe siècle, le bâtiment est loti en deux demeures qui au fil du temps connaissent diverses affectations notamment une pharmacie-droguerie, un débit de moules-frites, « À la Couronne », et diverses enseignes de bistrots : « À la Girafe »[alpha 1], « Chez Patron » (Café de l'Hôtel de Ville)[4]. Le dernier en date est le café-concert « Le Barbuze » bien connu des noctambules carolorégiens des années 1980[5].

Le bâtiment est classé en 1989 et acheté par la Ville de Charleroi qui a l'intention d'y installer une « Maison de la Communication ». Le projet avorte faute de moyens et c'est finalement la Région wallonne qui acquiert l'endroit en 1996. Elle le fait restaurer par l'architecte Jean-Michel Autenne, qui construit une extension donnant sur la rue de France, pour y installer l'« Espace Wallonie », un centre d'information et d'accueil[5].

Dans un patio intérieur en métal et en verre se trouve une œuvre en bois laqué monochrome rouge de Marc Feulien, « L'arc »[6].

Architecture

La maison est construite en brique et pierre calcaire. La façade comporte deux niveaux sur un soubassement de pierres de taille, et sept travées[7]. Édifiée à la fin du XVIIIe siècle durant la période autrichienne, elle est de style Louis XVI et présente les caractéristiques de l'esthétique française : façade enduite, travées symétriques, bandeaux horizontaux[1]. La porte, centrée, est encadrée de pierre de taille moulurée et datée de 1780[7]. À l'intérieur se trouvent un escalier de bois sculpté et une salle décorée de stucs figurants les quatre saisons[1].

Notes et références

Notes

  1. Selon Jean Everard, la tenancière de cet établissement était grande et mince. Quand le nom de Girafe fut suggéré par des tiers, elle l'accepta sans se rendre compte de la moquerie (Everard 1959, p. 208). Il est plus probable que le nom soit en rapport avec la girafe offerte à Charles X par Méhémet Ali et qui avait lancé en 1827 une mode autour de l'animal (Culot 2004, p. 28).

Références

  1. Bioul, Dauchot et Pouleur 1992, p. 18.
  2. Culot 2004, p. 25.
  3. Patrick Binard, « Décès du colonel Antoine-Anselme Malet de la Vieille garde chez le docteur Henry Binard à la maison dite du Bailli à la rue Turenne à Charleroi le 9 août 1815. », Bulletin trimestriel de la Société royale d'archéologie, d'histoire et de paléontologie de Charleroi, Charleroi, no 4, , p. 109.
  4. Everard 1959, p. 208.
  5. Denis Ghesquière, « La Région wallonne devient la voisine de l'Hôtel de Ville », Le Soir, , p. 15 (lire en ligne).
  6. « "L'arc" de Marc Feulien », sur Commission des arts de la Région wallonne (consulté le ).
  7. Patrimoine monumental de Belgique, volume 20, p. 101.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Le patrimoine monumental de la Belgique, vol. 20 : Wallonie, Hainaut, Arrondissement de Charleroi, Liège, Pierre Mardaga, éditeur, , 602 p. (ISBN 2-87009-588-0, lire en ligne)
  • Anne-Catherine Bioul, Alain Dauchot et Jean Alexandre Pouleur, Charleroi, ville d'architectures : Du Temps des Forteresses aux Années Folles 1666-1940, Bruxelles, Atelier Ledoux, Espace Environnement, , 104 p.
  • Maurice Culot (dir.), Espace Wallonie : Maison du Bailli - Charleroi, Bruxelles, Archives d'Architecture Moderne (AAM), , 64 p. (ISBN 2-87143-131-0 et 978-2871431312)
  • Jean Everard, Monographie des rues de Charleroi, Charleroi, Collins, , 223 p.
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