Métier à tresses

Un métier à tresses ou machine à tresser est une machine à tisser spécialisée dans la fabrication de tresses, cordes et lacets, via un entrelacement oblique.

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Histoire

En 1748, un anglais de Manchester, Thomas Waldford, invente la première machine à tresser.

Celle-ci est perfectionnée par un Allemand de Barmen, Bockmüll, qui construit un métier à lacets en fer. L'intérêt de ces métiers est « qu’une seule personne [les] faisait mouvoir et que, chaque jour, chacun d’eux produisait une centaine d'aunes de lacets[1] ».

En 1783, un Français de Laigle, Perrault, perfectionne ce métier et le fabrique en bois. Il réalise un métier à treize fuseaux dont une des caractéristiques est l'arrêt dès qu’un fil casse[2]. Le des lettres patentes lui sont accordées pour celui-ci. Son dépôt officiel, avec le modèle allemand en fer[pertinence contestée], a lieu en 1785 à l’hôtel de Mortagne. Après la Révolution il rejoint le Conservatoire des arts et métiers[N 1].

Charles-François Richard s'intéresse à la fabrication de lacets. En Joseph de Montgolfier, démonstrateur[N 2] au Conservatoire, lui montre le modèle de Perrault. Il en transporte trois à Saint-Chamond dans la Loire. L'amélioration de ce modèle et l'adjonction d'une force motrice à vapeur est à l'origine de l'industrie des lacets dont Saint-Chamond acquiert le quasi-monopole au début de l'Empire[3].

Il existe encore une entreprise dans la Loire ayant un parc de machines à tresser de Saint-Chamond. Basée à Sainte-Sigolène, elle est labellisée entreprise du patrimoine vivant et a été rachetée fin 2013 par la Société choletaise de fabrication[réf. nécessaire].

Musées

Différents types de métiers Perrault, Maison des tresses et lacets.
Différents types de métiers Perrault, Maison des tresses et lacets.

La Maison des tresses et lacets est un musée atelier situé à La Terrasse-sur-Dorlay dans le département de la Loire en région Auvergne-Rhône-Alpes. Il s'agit d'une ancienne usine, bâtie au lieu-dit « le Moulin Pinte », sur les bords de la rivière le Dorlay, afin d'utiliser la force hydraulique de cet affluent du Gier. Elle fait partie des animations et opérations de conservation du parc naturel régional du Pilat.

Une roue à augets de six mètres de diamètre apportait la puissance nécessaire au fonctionnement de sept-cents métiers à tresses fabriquant de nombreux types de tresses, rubans et lacets. Du début du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, cette fabrique employait soixante ouvrières. À présent, ce lieu permet d'entretenir la mémoire de cette industrie, les machines fonctionnent et fabriquent tresses, croquets, galons, rubans et autres accessoires de mode.

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Il traverse les débarras successifs du Conservatoire et reste visible témoignant de son importance[3].
  2. « Démonstrateur », c'est-à-dire professeur faisant des démonstrations pratiques. Le directeur ou administrateur en chef était Mollard[4].

Références

  1. Jean-Antoine de la Tour-Varan et Ennemond Richard, « Fabrication des lacets », Bulletin. Notice statistique industrielle sur la ville de Saint-Étienne et son arrondissement, Saint-Étienne, Société industrielle et agricole de Saint-Étienne, 3e série, vol. 21, t. II « 2e partie » « t. II », , p. 73-74 (ISSN 1256-3129, lire en ligne [in-8°]).
  2. [Ennemond] Richard, Dictionnaire universel théorique et pratique, du commerce et de la navigation, vol. II : H à Z, Paris, Guillaumin et Cie, , 1828 p., 2 vol. ; in-8 (lire en ligne), « Lacets », p. 280-281.
  3. Charles Ballot (préf. Henri Hauser), L'introduction du machinisme dans l’industrie française : publié d'après les notes et manuscrits de l'auteur par Claude Gérel, Genève, Slatkine reprints, , XVII-575 p., 1 vol. 23 cm (notice BnF no FRBNF37250691), chap. V (« Machinisme appliqué au tissage »), p. 260.
  4. Louis-Joseph Gras, Histoire de la rubanerie et des industries de la soie à Saint-Étienne et dans la région stéphanoise : suivie d'un historique de la fabrique de lacets de Saint-Chamond ; étude sur le régime économique et la situation générale depuis les origines jusqu'à nos jours, Saint-Étienne, Société de l’imprimerie Théolier, , VIII-886 p., 25 cm (OCLC 3640516, lire en ligne [jpg]), p. 704 n. 3.
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