Mahu

Māhū ou Manu (« au milieu »), dans les cultures hawaïenne et tahitienne désigne les personnes du troisième genre qui ont des rôles spirituels et sociaux au sein de la culture traditionnelle, semblable au Tongien fakaleiti, au Samoa fa'afafine[1] et au napolitain femminiello[2],[3].

À l'époque des rois Pomare, elles étaient surnommées arii oi. L'une d'entre elles[réf. nécessaire] fut le conseiller et le confident de la reine Pomaré.

Actuellement, une des plus célèbres māhū est la kumu hula (« enseignante de hula ») nommée Hinaleimoana Kwai Kong Wong-Kalu chanteuse de Cocoa Chandelier[4].

En Polynésie, ils sont souvent confondu avec les rae rae, nom que l'on donne aux personnes transgenres hormonées et parfois opérées[5].

Histoire

Les premiers navigateurs européens à avoir abordé les îles de l'archipel signalaient déjà leur présence, comme William Bligh, le capitaine du Bounty ou James Cook. Ils rapportèrent ainsi que ces garçons différents reçoivent une éducation particulière, dès l'enfance, car les parents voient très tôt chez l’enfant s’il sera māhū. Plus âgés, ils s'occupent du foyer, ils mangent à l'écart des hommes et dansent et chantent avec les femmes. Ils occupent souvent un poste de domestique auprès d'un noble.

Un māhū était un homme aux manières efféminées mais qui s’habille en homme. Ses postures et ses gestes étaient cependant féminins. Pour lui, il n’y avait cependant pas d’équivoque, car sexuellement non attiré par un partenaire homme. Il pouvait donc être marié et avoir des enfants, notamment dans le but d'assurer sa succession, s'il disposait de biens fonciers. Généralement, le māhū ne cherchait pas à réprimer ou à rectifier sa façon d’être.

Plus tard, au XIXe siècle, Paul Gauguin en peindra à plusieurs reprises.

Aujourd'hui

La fonction sociale du māhū est demeurée dans son rôle traditionnel et culturel. Il convient de ne pas le considérer systématiquement comme homosexuel, et de ne pas le confondre avec un rae rae.

Les mahus sont respectés dans la culture polynésienne. Ils travaillent principalement dans le domaine du tourisme, de l’accueil et dans d’autres domaines relationnels. Un mahu est un homme aux manières efféminées mais qui garde une tenue vestimentaire propre à son sexe.

Notes et références

  1. (en) Robert Perkins, « Like a Lady in Polynesia: The Māhū of Tahiti, the Fa'a Fafine in Samoa, the Fakaleiti in Tonga and More" » [archive du ], GenderCentre.org.au, Petersham, NSW, Australia, The Gender Centre, (consulté le ).
  2. (en) Mario Vargas Llosa, « The men-women of the Pacific » [archive du ], sur Tate.org.uk, Tate Britain.
  3. Eisenman p. 104-15.
  4. Hokuleʻa Borofsky, Amelia Rachel, "'Gender Identity Disorder' to Go the Way of Homosexuality", in The Atlantic. Oct 29, 2012. Accessed Dec 7, 2017.
  5. en, « Les Mahu - Les Rae Rae de Polynésie - Vanakkam », indiangay7, (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Stephen F. Eisenman, Gauguin's Skirt, Londres, Thames and Hudson, , 232 p. (ISBN 978-0-500-28038-6)
  • (en) Andrew Matzner, O Au No Keia : Voices from Hawai'i's Mahu and Transgender Communities,

Filmographie

Articles connexes

  • Hinaleimoana Wong-Kalu (en) - māhū contemporain, enseignant et travailleur dans la culture hawaïenne
  • Bispiritualité, un concept similaire provenant des communautés autochtones nord-américaines
  • Droits des personnes LGBT à Hawaï

Liens externes

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