Macbeth (personnage)

Macbeth est le protagoniste fictif de la tragédie éponyme de William Shakespeare. Cette tragédie est basée sur les récits légendaires et les chroniques historiques du roi Macbeth d’Écosse. L'histoire shakespearienne du personnage Macbeth est largement inspirée des Chroniques d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande, soit des ouvrages historiques sur la Grande-Bretagne écrits par Raphael Holinshed en 1587.

Théodore Chassériau, Le Fantôme de Banquo, 1855.
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Macbeth est un noble écossais et un vaillant militaire. Il est corrompu par la soif de pouvoir et la peur de son futur, au point de commettre ou d’ordonner injustement des meurtres. Le personnage est décrit comme un antihéros. Entre bourreau et victime, Macbeth se révèle à la fois comme un tyran sans scrupule, un repentant et un tyrannisé des forces cosmiques.

Après avoir écouté la prophétie des Nornes selon laquelle son mari deviendra roi, Lady Macbeth le persuade de tuer le roi d'Écosse Duncan afin d'accéder au trône. Malgré le doute et la peur, Macbeth tue son souverain et devient le nouveau roi d'Écosse. Son crime accompli, il vivra une vie d'anxiété et de peur. Le sommeil le quitte, il perd confiance en ses hommes et devient progressivement un tyran. Il fait régner la terreur en Écosse jusqu'à sa défaite par Macduff au château de Dunsinane. La monarchie est ensuite restaurée par l'héritier légitime du trône d'Écosse, Malcolm III, fils de Duncan.

Résumé

La tragédie s'ouvre sur une guerre sanglante. Macbeth, le Thane de Glamis, est alors présenté par un soldat blessé exaltant le courage et la valeur de Macbeth au combat.

Non loin du champ de bataille, Macbeth et Banquo rencontrent trois sorcières, les Nornes, qui prophétisent l'anoblissement du Thane de Glamis, le couronnement de ce dernier en tant que roi d’Écosse et une descendance royale pour les enfants de Banquo. Elles ajoutent aussi que ce dernier ne sera pas roi. Les deux guerriers demandent des explications supplémentaires aux sorcières, mais celles-ci disparaissent grâce à un sortilège.

Peu après cet évènement, Macbeth et Banquo se réunissent aux chevaliers de Duncan. À la suite de la victoire guerrière obtenue, on lui décerne le titre de Thane du pays de Cawdor. La première prophétie des Nornes est accomplie.

Après la rencontre avec les sorcières et l'accomplissement de la première prophétie, Macbeth commence à envisager secrètement la possibilité de tuer Duncan et prendre sa place sur le trône d'Écosse. Plus tard, Macbeth commence à penser que la prophétie se réalisera d'elle-même et qu'ainsi, il n'aura rien à faire sauf à attendre les manifestations du destin. Malgré tout il continue de penser de manière obsessionnelle aux prophéties des sorcières, ignorant les conseils de Banquo.

Lorsqu'il rentre chez lui on découvre une nouvelle facette du personnage de Macbeth. Il raconte tout à sa femme, Lady Macbeth. Elle propose à Macbeth de s'emparer du trône du roi Duncan en l'assassinant. Macbeth exprime sa décision de ne jamais tuer Duncan, une décision qui n'aura qu'une courte durée.

Le texte sème alors le doute sur le personnage éponyme ; le général Macbeth, impitoyable, fort et confiant, n'a aucun ressentiment envers sa femme et ses accusations dégradantes contre lui. Est-il alors possible que Macbeth ait été manipulé par les sorcières et par sa femme ? Ou a-t-il agi seul avec, depuis le début, l'intention de tuer Duncan ? Le moteur de l'acte criminel de Macbeth reste un débat.

Après le régicide, Macbeth commence à entendre des voix et ne peut plus dormir, ayant perdu à jamais le sommeil avec son innocence; ses actions seront pour toujours contaminées par la nature même de ce meurtre. Bien qu'il ait souvent tué sur le champ de bataille Macbeth a soudain trop peur pour retourner dans la chambre de Duncan et en avertir les gardes selon le plan élaboré par sa femme. C'est Lady Macbeth qui doit achever le travail criminel.

Après la mort du souverain, Macbeth est couronné roi d'Écosse, comme l'avaient prédit les sorcières. Sentant sa vie en danger à cause d'autres prétendants au trône d'Écosse (et ceux restés fidèles au regretté Duncan), Macbeth décide de tuer tous les candidats possibles au trône ainsi que ceux qui étaient présents dans son château la nuit où il a tué Duncan dans son sommeil, en commençant par Banquo (qui soupçonne déjà la culpabilité de Macbeth) et son fils Fleance. Tandis que ces deux derniers reviennent de nuit, Macbeth engage trois assassins pour les tuer. Banquo périt dans l'embuscade, mais Fleance parvient à s'échapper.

Après avoir tué Banquo, l'un des assassins revient vers Macbeth pour l'informer du meurtre. Macbeth se sent d'abord soulagé de ne plus supporter le fardeau des représailles éventuelles de Banquo, mais lorsque l'assassin lui dit qu'ils ont laissé Fleance s'échapper, Macbeth retombe dans un état de dépression et d'anxiété .

Plus tard, lors d'un banquet préparé par son épouse, Macbeth loue la compagnie de ses amis et compagnons et se plaint de l'absence de Banquo. Macbeth est sur le point de s'asseoir sur le siège préparé pour lui, mais se rend compte qu'il y a quelqu'un assis à cette place. Macbeth ne l'avait pas d'abord remarqué mais cet être se révèle le fantôme de Banquo qui fait peur à Macbeth et le rend furieux au point de le faire hurler et crier au milieu du dîner. Lady Macbeth le justifie auprès des invités, prétendant que son mari souffre de trouble mental depuis sa jeunesse. La soirée est maintenant ruinée; les invités partent. Lady Macbeth outrage à nouveau l'honneur de son mari et lui fait comprendre à quel point son comportement fut inepte, affirmant que ce qu'il a vu n'était pas un fantôme mais l'image projetée de sa peur.

Selon les chroniques, à Holinshed, Macbeth règne habilement pendant dix ans avant d’être mis au défi par Macduff et Malcolm. Pour Shakespeare cependant, le règne de Macbeth semble avoir été dès le début un gouvernement de tyrannie et de meurtre. Macbeth, maintenant totalement paranoïaque et épuisé, ne fait plus confiance à personne. Au fur et à mesure que le temps passe Macbeth s'enfonce davantage dans une logique de meurtre.

Malgré les conseils pratiques de Lady Macbeth pour tourner la page, arrêter les massacres et commencer à apprécier son rôle de monarque, Macbeth ne peut sortir de l'abîme de sang dans lequel il s'est enfoncé. Il est obsédé par les sorcières et leurs prophéties.

Plus tard, Macbeth fait assassiner l'innocente Lady Macduff, son jeune fils et toute leur famille. Ce sera l'erreur fatale qui déclenchera le désir de vengeance de Macduff. Dans les dernières scènes, Macbeth apprend que Lady Macbeth est morte (elle s'est peut-être suicidée) mais il ne montre aucune compassion pour sa femme perdue et se prépare pour la bataille finale sans même revêtir sa propre armure.

C'est la fin ; Macbeth est encouragé au combat par d'autres prophéties, les sorcières l'ayant averti de rester à l'écart de Macduff, ajoutant cependant qu'aucun homme "né d'une femme" ne pourrait le tuer. Macbeth décide d'affronter Macduff au combat. Mais Macduff est né d'une césarienne donc il n'est pas "techniquement" né d'une femme. Malgré tout Macbeth veut continuer de se battre, ce qui, il le comprend, doit le mener à la mort.

Macbeth périt, l’Écosse retrouve son roi légitime, Malcolm, fils de Duncan. L’œuvre s’achève.

Notes et références

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