Mœbius (revue)

La revue thématique Mœbius se définit d'abord comme une revue d'écritures et de littérature. Elle est précisément un lieu de prise de parole qui valorise la perméabilité des tons et des genres littéraires[1]. Mœbius publie alors des textes en prose et en vers, ainsi que des textes se situant entre l’essai et la critique littéraire, dans un esprit d’hybridation et de subjectivité.

Mœbius se démarque par son éclectisme et par sa volonté de faire découvrir de nouvelles voix en littérature. Elle représente ainsi pour plusieurs écrivains et écrivaines en devenir un tremplin vers la publication d'un ouvrage plus important, le premier pas vers une reconnaissance symbolique et institutionnelle. Pour les écrivains et écrivaines avec plus d'expérience, elle est un endroit privilégié pour diffuser des textes courts qui ne s'insèrent pas dans leurs projets littéraires immédiats, mais qui méritent néanmoins d'être publiés « en bonne compagnie ».

Mœbius s'est ainsi donné pour mission de constituer un creuset pour l'expérimentation de nouvelles formes, voire une fenêtre unique sur ceux et celles qui créent la littérature d’aujourd'hui et de demain.

Le premier numéro de la revue paraît en 1977. Son format est particulier: il est deux fois plus haut que large.

Elle est d'abord publiée par Triptyque (éditeur). À partir de 1981 et pendant 35 ans, la revue, comme la maison d'édition, est dirigée par Robert Giroux.

Mœbius met finalement en place un comité de rédaction indépendant, qui se réunit pour la première fois à l'hiver 2016 afin de préparer la parution d'un premier numéro avec la nouvelle maquette en février 2017 : il s'agit du cent cinquante-deuxième numéro, « Sel », « cheveux la critique » (citation-thème tirée de Le corps encaisse, de Roger DesRoches)[2].

Ce premier comité de rédaction est formé de Jeannot Clair, Marc-André Cholette-Héroux, Roxane Desjardins, Clara Dupuis-Morency, Jean-Philippe Michaud, Laurance Ouellet Tremblay, Chloé Savoie-Bernard et Karianne Trudeau Beaunoyer. Nicholas Dawson, Gabrielle Giasson-Dulude, Baron Marc-André Lévesque, Karine Rosso et Olivia Tapiero feront également partie, plus tard, du comité de rédaction de la revue.

Marie-Julie Flagothier et Karine Rosso assureront tour à tour la direction, puis Karianne Trudeau Beaunoyer et Jeannot Clair assureront tour à tour la rédaction en chef de Mœbius.

Depuis le changement de direction en 2017, l'identité visuelle de Mœbius est réinventé (en plus de la nouvelle maquette, les couvertures sont désormais signées par un ou une artiste en résidence pour l’année). La forme des thèmes change également alors que ceux-ci sont maintenant présentés sous la forme d’une citation tirée d’une œuvre littéraire[1], choisie par les deux copilotes de chaque numéro.

Les rubriques regroupent des textes publiés sur invitation, qui viennent bonifier la douzaine de textes du dossier thématique, écrits par la communauté d'écrivains et d'écrivaines du Québec et de la francophonie en réponse à une citation littéraire[3].

La rubrique « les yeux fertiles », dédiée à la critique littéraire et culturelle d’ouvrages récents, constitue un héritage de la forme originale de la revue.

La rubrique « lettre à un écrivain vivant » ou « lettre à une écrivaine vivante » permet à qui le souhaite d’écrire sous la forme d’une correspondance un texte s’adressant à un écrivain actuel publiant en langue française. Cet autre héritage de la forme originale de Mœbius peut être une façon intimiste de faire part de ses coups de cœur littéraires.

La rubrique « texte en mémoire » paraît une fois l’an; elle reprend un texte ancien d’un auteur marquant, qui est suivi ou précédé d’un commentaire. Cette rubrique a aujourd'hui été remplacée par la « rubrique du fonds ». Celle-ci permet aux copilotes de chaque numéro de faire redécouvrir un texte issu de la longue histoire de Mœbius, un texte qui entre en dialogue avec les textes contemporains[4].

La rubrique « penser la création » permet à un écrivain ou une écrivaine de consigner dans la revue sa vision de la pratique d'écriture, en littérature.

Depuis la refonte de la revue en 2017, Mœbius accueille chaque année une ou un artiste en résidence[5] qui crée la couverture des quatre numéros.

Les artistes en résidence :

• 2020 : Éléonore Goldberg
• 2019 : Julie Delporte
• 2018 : Marin Blanc
• 2017 : Pascaline Lefebvre

Depuis 2018, Mœbius accueille également chaque année une écrivaine ou un écrivain en résidence[6] qui signe une suite (prenant la forme d'une rubrique) de quatre textes.

Les écrivaines et écrivains en résidence :

• 2020 : Yara El-Ghadban, « Manifestes avant l'aube »
• 2019 : Lucile de Pesloüan, « Ce que je redoute le plus, parfois, c'est la mort de l'imagination »
• 2018 : Simon Brousseau, « Les idées ne viennent jamais seules : réflexions sur l'écriture »

Pour mieux poursuivre la mission de Mœbius qui est de favoriser la réflexion sur la création littéraire, Mœbius-balado[8] accompagne, depuis les numéros 162 et 163, chacune des parutions de la revue. Des discussions entre les copilotes des numéros, des entrevues avec les artistes, écrivaines et écrivains, puis des lectures y sont présentées.

Ce projet est rendu possible grâce à Littérature québécoise mobile (LQM)[9], un partenariat de Figura, le Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire[10] (Université du Québec à Montréal). Ainsi, les épisodes de cette baladodiffusion sont disponibles pour écoute dans l'audiothèque Opuscules[11].

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• Robert Giroux

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