Métagénomique

La métagénomique ou génomique environnementale est une méthode d'étude du contenu génétique d'échantillons issus d'environnements complexes (ex : intestin, océan, sols, air, etc.) prélevés dans la nature (par opposition à des échantillons cultivés en laboratoire)[1].

À titre d'exemple[1] : Indices comparés de biodiversité pour 19 métagénomes marins échantillonnés par l'expédition Global Ocean Sampling Expedition (en), tels qu'analysés avec GenGIS.

Cette approche, via le séquençage direct de l'ADN présent dans l'échantillon, permet une description génomique du contenu de l'échantillon, mais aussi un aperçu du potentiel fonctionnel d'un environnement.

L'utilisation du préfixe « méta » fait référence à « ce qui vient après » ; ici, la métagénomique vient après la génomique en étudiant les organismes directement dans leur environnement sans passer par une étape de culture en laboratoire.

Métagénomique par séquençage direct

Les tailles d'échantillons métagénomiques sont bien plus importantes que celles d'échantillons cultivés en laboratoire. Pour les étudier les biologistes recourent aux technologies de séquençage haut-débit. Les séquences d'ADN obtenues sont ensuite analysées par des techniques bioinformatiques pour décrire la composition structurelle et fonctionnelle de l’échantillon environnemental.

L'augmentation de la quantité de données ainsi produites (depuis la fin des années 2000 essentiellement) s'inscrit dans le développement du « big data » qui permet de gérer et traiter de grandes quantités de données.

Criblage métagénomique ou métagénomique fonctionnelle

Le criblage métagénomique, complémentaire à l'approche métagénomique par séquençage direct, consiste à faire exprimer des fragments d'ADN métagénomique (c'est-à-dire issu de l'extraction de l'ADN total d'un échantillon environnemental) par un vecteur hôte (généralement des banques de clone de l’espèce bactérienne Escherichia coli). Le but de cette approche est de découvrir de nouvelles enzymes ou de nouvelles molécules sécrétées dans l’environnement (d'où est issu l’échantillon).

Résultats

La métagénomique a notamment permis de démontrer la très grande diversité génétique des virus, et la singularité de leurs séquences génétiques. Par exemple, un kilogramme de sédiments marins prélevé sur le littoral californien peut contenir jusqu'à un million de génotypes viraux[2].

Notes et références

  1. Francis Quetier et Patrick Wincker, « L'avènement de la métagénomique », Dossier Pour la Science, no 81, octobre-décembre 2013, p. 24-28.
  2. « « Les humains sont apparentés aux virus », un entretien avec Clément Gilbert », sur Passeur des sciences, d'après un article de la revue Nature Reviews Genetics, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Marie-Christine Champomier-Vergès (dir.), Monique Zagorec (dir. et coord.) et Collectif, La métagénomique : Développements et futures applications, Versailles, Éditions Quæ, coll. « Savoir-faire », , 116 p. (ISBN 978-2-7592-2293-3, ISSN 1952-1251, SUDOC 184200636, présentation en ligne).
  • Denis Faure (dir.) et Dominique Joly (dir.), La génomique environnementale : La révolution du séquençage à haut débit, Londres, ISTE Editions Ltd, coll. « Ecologie », , 179 p. (ISBN 978-1-78405-151-8, SUDOC 195484959, présentation en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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