Mésoglée

La mésoglée (du grec meso, « milieu » et glea, « gelée ») est la matrice extracellulaire présente entre l'ectoderme et l'endoderme des cnidaires.

Anatomie d'une méduse hydrozoaire : 1 Ectoderme ; 2 Mésoglée ; 3 Endoderme ; 4 Estomac ; 5 Canal radial ; 6 Canal circulaire ; 7 Tentacule ; 8 Velum ; 9 Anneau nerveux externe ; 10 Anneau nerveux interne ; 11 Gonades ; 12 Manubrium ; 13 Bouche ; 14 Surface aborale ; 15 Surface orale.

Composition

Ce n'est pas à proprement parler un feuillet embryonnaire, mais une matrice très hydratée riche en fibres de collagène, microfibrilles de fibrilline et macromolécules telles que les mucopolysaccharides[1], formant une sorte de gelée médiane qui, en principe ne contient pas de cellules[2]. Dans le cas inverse celles-ci ne s'organisent pas en tissu et ne sont pas originaires de la mésoglée. Telles les cellules de transports, les amylocytes[3] qui permettent de faire le transport des nutriments de l'endoderme vers l'ectoderme via la mésoglée, c'est le cas chez les cnidaires (organismes diploblastiques).

Au cours de l'évolution, des cellules ont migré dans la mésoglée et se sont organisées en tissu pour former le mésoderme, troisième tissu qui définit les organismes triploblastiques. Les premiers organismes à avoir un tissu mésodermique sont les plathelminthes (bien que le tissu soit encore peu ordonné et disjoint).

Fonctions

La mésoglée a de multiples fonctions[4] : support permettant le soutien structural du corps de l'animal grâce aux fibres de collagène ; contrôle de la migration cellulaire (en)[5], la différenciation et la morphogenèse[6],[7] ; transparence qui aurait comme avantage sélectif une diminution de la prédation des vertébrés ; transport des nutriments ; régulation de la flottabilité ; élasticité qui intervient dans la locomotion (elle agit comme antagoniste de la musculature circulaire et de celle des canaux radiaires, les microfibrilles agissant comme des ressorts : compression sous l’effet de la contraction musculaire et détente pour retrouver leur forme initiale dès que les muscles se relâchent)[8].

Notes et références

  1. (en)M. P. Sarras, Jr., X. M. Zhang, D. R. Abrahamson. 1993. Extracellular matrix (mesoglea) of Hydra vulgaris III. Formation and function during morphogenesis of hydra cell aggregates. Dev. Biol. 157:383–398.
  2. (en) M.N. Arai, A Functional Biology of Scyphozoa, Springer Science & Business Media, , p. 16.
  3. Les amylocytes existe chez les spongiaires, ils sont la résultante d'une différenciation de l'unité fonctionnelle des spongiaires : le choanocyte qui existe sous forme planctonique. l'organisation en colonies de ces unités fonctionnelles amène une différenciation afin de conserver la structure de la colonie (les spongiaires n'ont pas de tissu, les choanocytes restent disjoints, formant des colonies de différents types).
  4. M.N. Arai, op. cit., p.17
  5. (en) U. Frank & B. Rinkevich, « Scyphozoan jellyfish's mesoglea supports attachment, spreading and migration of anthozoans' cells in vitro », Cell Biol. Int., vol. 23, no 4, , p. 307-311.
  6. (en) Kleinman H.K., Philp D., and Hoffman M.P., « Role of the extracellular matrix in morphogenesis », Curr. Opin. Biotechnol, vol. 14, no 5, , p. 526-532.
  7. (en) Tucker R.P., Shibata B., and Blankenship T.N., « Ultrastructure of the mesoglea of the sea anemone Nematostella vectensis (Edwardsiidae) », Invertebrate Biology, vol. 130, no 1, , p. 11-24.
  8. (en) Megill W.M., Gosline J.M., and Blake R., « The modulus of elasticity of fibrillin-containing elastic fibres in the mesoglea of the hydromedusa Pollyorchis penicillatus », J. Exp. Biol., vol. 208, no 20, , p. 3819-3834.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) M.N. Arai, A Functional Biology of Scyphozoa, Springer Science & Business Media, (lire en ligne), p. 16-21
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