Lymphocyte B

Les lymphocytes B, ou cellules B, sont des globules blancs particuliers faisant partie des lymphocytes.

Une reconstitution en 3D d'un lymphocyte B. On peut voir les prolongements cytoplasmiques qui servent au lymphocyte à se déplacer sur la paroi des vaisseaux sanguins
Un lymphocyte B humain, en microscopie électronique. On peut apercevoir les mitochondries, un noyau très volumineux, et des prolongements cytoplasmiques (sortes de tentacules) qui servent au lymphocytes à se déplacer.

Ce sont des cellules synthétisées dans la moelle osseuse, et qui circulent dans le sang et la lymphe pour participer aux défenses naturelles de l'organisme.

Ils sont responsables de l'immunité humorale et fabriquent les immunoglobulines appelées anticorps.

Pour être actifs, leurs anticorps de membrane doivent se lier directement à un antigène (soit soluble, soit importé par une cellule présentatrice d'antigène) pour lequel ils sont spécifiques, afin qu'ils se différencient en plasmocytes ou lymphocyte B mémoire. Ces lymphocytes possèdent bien plus de vésicules de Golgi, qui permettent de fabriquer des anticorps en masse, afin de neutraliser efficacement les antigènes. Les plasmocytes sont donc des lymphocytes B activés et capables de produire des anticorps dirigés contre l'antigène activateur.

Description

Les lymphocytes B sont des lymphocytes participant à la réponse immunitaire adaptative, c'est-à-dire qu'un lymphocyte B donné ne peut réagir que contre un antigène précis. Cette spécificité est donnée par le récepteur des cellules B, complexe membranaire similaire au TCR des lymphocytes T. Le récepteur des cellules B est également issu d'une recombinaison V(D)J.

Les cellules B sont des lymphocytes qui jouent un grand rôle dans l'immunité humorale (par opposition à l'immunité cellulaire).

« B » est l’abréviation de « bourse de Fabricius »[1],[2], un organe des oiseaux dans lequel les cellules B sont produites et arrivent à maturité, et non celle de la moelle osseuse (en anglais : bone marrow) dans laquelle les cellules B sont produites chez tous les autres vertébrés, notamment chez l'humain.

Le corps humain produit des centaines de milliers de types différents de cellules B, et chaque type a sur sa membrane un récepteur des cellules B particulier, qui se liera à un antigène particulier ; à chaque instant des millions de cellules B circulent dans le sang et la lymphe, sans produire d'anticorps. Il y a plusieurs types de cellules B :

  • les cellules B naïves, qui n'ont encore jamais rencontré leur antigène de prédilection ;
  • les plasmocytes sécrètent des anticorps qui se chargent de la neutralisation des antigènes en se liant à ceux-ci afin qu'ils deviennent des proies plus faciles pour les phagocytes ;
  • les cellules B à mémoire sont formées spécifiquement contre les antigènes rencontrés lors de la réponse immunitaire primaire ; comme elles peuvent vivre longtemps, ces cellules peuvent réagir rapidement lors d'une seconde exposition à leur antigène spécifique ;
  • les cellules B régulatrices (appelées Breg pour regulatory B cells) ont été décrites récemment. Elles contrôlent l’inflammation auto-immune et sont mises en évidence dans divers modèles de tolérance telles que la transplantation, la grossesse, ou encore des infections par un parasite extracellulaire comme les helminthes. Des traitements médicamenteux sont capables d'augmenter ce potentiel régulateur[3],[4],[5].

L'immunité humorale (la création d'anticorps circulant dans le plasma et la lymphe) implique l'activation des cellules B. L'activation cellulaire peut être mesurée au moyen de la technique ELISPOT ou de cytométrie en flux (FACS) qui peut déterminer le pourcentage de cellules B sécrétant n'importe quel anticorps particulier.

Les cellules B se caractérisent sur le plan immunohistochimique par la présence de CD79b, (chaine d'immunoglobine transmembranaire qui est un composant du récepteur des cellules B sur leur membrane plasmique).

Susumu Tonegawa a obtenu le Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1987 pour avoir démontré de quelle manière les cellules B créent une énorme diversité d'anticorps au départ d'un petit nombre de gènes.

Notes et références

  1. Alan Stevens et James Lowe, Histologie humaine, De Boeck Supérieur, , 416 p. (lire en ligne), p. 119
  2. (en) Max D. Cooper, « The early history of B cells », Nature Reviews Immunology, vol. 15, , p. 191–198 (ISSN 1474-1733, DOI 10.1038/nri3801, lire en ligne, consulté le )
  3. Influence of drug molecules on regulatory B cells Amrouche, K., Jamin, C. 2016 Clinical Immunology
  4. Berthelot, Jean-Marie; Jamin, Christophe; Amrouche, Kahina; Le Goff, Benoit; Maugars, Yves; Youinou, Pierre (2013). "Regulatory B cells play a key role in immune system balance". Joint Bone Spine. 80 (1): 18–22. PMID 22858147. doi:10.1016/j.jbspin.2012.04.010.
  5. B-lymphocyte regulators: Major agents of immunity balance | [Les lymphocytes B régulateurs: Des acteurs majeurs de l'équilibre immunitaire] 2012 Revue du Rhumatisme (Édition Française)Berthelot, Jean-Marie; Jamin, Christophe; Amrouche, Kahina; Le Goff, Benoit; Maugars, Yves; Youinou, Pierre

Voir aussi

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