Luc Lafnet

Luc Lafnet, de son vrai prénom Lucien, né à Liège le et mort à Rueil-Malmaison le , est un artiste peintre et dessinateur de bande dessinée belge.

Nature morte, collection privée

Il s'est marié avec Jeanne Valmaldren.

Il se lie d'amitié avec Georges Simenon dans le collectif de jeunes artistes liégeois La Caque, qu'ils fréquentent ensemble. En 1922, Luc Lafnet part s'installer à Paris, précédant de quelques mois son ami. Quand Simenon débarque à la gare du Nord en décembre, il vient l’accueillir sur le quai[1].

Il porte une lavallière, telle que les artistes peintres de l'époque portaient volontiers, un chapeau noir à large bord et une grande cape.

Études

Luc Lafnet commence ses études au collège Saint-Servais de Liège, et intègre ensuite l'académie des beaux-arts de Liège, sous la férule de François Maréchal.

Œuvre

À l'âge de 19 ans, à l'occasion d'une exposition de ses œuvres, la ville de Liège fit l'acquisition de deux aquarelles : La Toilette de la morte et Le Château hanté. Ces œuvres sont conservées au Cabinet des Estampes et des Dessins de la Ville de Liège, dans le parc de la Boverie.

En 1917, il posa sa candidature pour le prix de Rome et obtint le second prix.

Il déménage à Paris à l'âge de 21 ans.

Il décore plusieurs églises des environs de Paris, ainsi que les murs de la chapelle d'un petit monastère de Pont-l'Abbé-d'Arnoult et la chapelle de Saint-Pierre de Billancourt à l'hôpital de Saint-Jean-d'Angély en Charente-Maritime[2].

Lorsqu'il peint son autoportrait en 1918[3], il demande à la deuxième femme de son père, Marguerite Delhaes, de poser pour reproduire les mains, ce qui explique le caractère efféminé qu'elles peuvent produire[2]. Son autoportrait ainsi que la Légende de Saint-Hubert sont restés dans la famille du peintre[2].

L'eau-forte en couleurs, La Cour des miracles, numérotée 7/10, se trouve à Genève. Ces dix eaux-fortes n'ont pas été aquarellées. Luc Lafnet a tiré 6 plaques, une par couleur, en reproduisant le même dessin et en les faisant correspondre à chaque tirage sur la presse qu'il possédait dans son atelier au 54 rue Notre-Dame de Lorette à Paris[2].

Le Bâtisseur de cathédrales se trouve dans le sud-ouest de la France à Cantenac-Brown, avec l'eau-forte en couleurs numérotée 3/10, ainsi que Le Pain et le vin, et beaucoup d'autres. Lorsqu'il partit vivre à Paris, vers le mois de , il laissa toutes ses œuvres de jeunesse à son père, Léonard Lafnet.

À la mort de son père, en 1946, Yvonne Lafnet (1905-1965), sœur du peintre, hérita de toutes ses œuvres. Pendant quelques mois toutes ces peintures, y compris le deuxième prix de Rome, furent disposées dans l'appartement de la rue Louvrex 30 à Liège ; ensuite elle décida que cela revenait de droit à Jeanne Valmalderen[4]. L'épouse de Luc Lafnet, en remerciement, lui donna l'autoportrait du peintre[2].

Jeanne Valmaldren laisse toutes ces œuvres à Joseph Lambert[5], afin qu'il les restaure.

Une eau-forte, représentant un cortège d'animaux traînant une sorte d'énorme baudruche, s'intitule Le Carnaval des animaux.

Il fit de nombreuses illustrations érotiques.

Bande dessinée

Il est l'assistant du dessinateur Rob-Vel sur les premières aventures de Bibor et Tribar et de Spirou. Une incertitude demeure quant au rôle exact tenu par Luc Lafnet dans la création de Spirou : il est possible qu'il soit le véritable auteur de la toute première planche de Spirou, où le dessinateur qui donne vie au personnage ressemble à un autoportrait de Lafnet et non pas à Rob-Vel. Une autre version veut que Rob-Vel ait dessiné uniquement le personnage de Spirou, laissant le reste de la planche à Lafnet[6].

Il a illustré de nombreux ouvrages sous son nom dont, entre autres, les Légendes flamandes de Charles De Coster, mais il est surtout connu pour ses illustrations de nombreux ouvrages érotiques tirés à petit nombre, voire uniques, dont Baudelaire, Sade, Théophile Gautier et même Le Grand 13 de son ami Simenon. Il utilisa divers pseudonymes, notamment Jim Black, pour ses illustrations de la collection Les Orties Blanches, consacrée à des œuvres de flagellation : Viset, O. Lucas, Pol et Luc.

Mort de sa fille

Luc Lafnet n'a pas surmonté la douleur que lui causa la mort de sa fille, Anne-Marie, à l'âge de 13 ans, des suites d'une longue maladie.

Après ce deuil douloureux, un cancer du pancréas causa sa mort un an plus tard.

Notes

  1. Pierre Assouline : Simenon Éditions Julliard, Paris, 1992, p. 81-82.
  2. Témoignage oral de sa nièce, Lucienne Defawes
  3. Sa mère, Élisabeth Boileau, née le 1er juillet 1866, épouse de Léonard Lafnet, 1868-1947, décéda d'une péritonite le 1er décembre 1911
  4. Fille du peintre liégeois Valmalderen, spécialisé dans les décors de l'Opéra royal de Wallonie
  5. Peintre liégeois et ami du peintre
  6. (en) « Lambiek : Luc Lafnet », sur https://www.lambiek.net (consulté le )

Bibliographie

  • Le Dictionnaire des Peintres Belges du XIVe siècle à nos jours, La Renaissance du Livre Editions, Bruxelles, 1995
  • Jacques Goijen, Dictionnaire des peintres de l'école liégeoise du paysage, École Liégeoise du Paysage Éditions, Liège 2009

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