Lucéram

Lucéram [lyseʁam] est une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont appelés les Lucéramois.

Lucéram

Vue du village depuis la route de l’Authion.

Blason
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Alpes-Maritimes
Arrondissement Nice
Intercommunalité Communauté de communes du Pays des Paillons
Maire
Mandat
Michel Calmet
2020-2026
Code postal 06440
Code commune 06077
Démographie
Gentilé Lucéramois
Population
municipale
1 288 hab. (2018 )
Densité 20 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 53′ 00″ nord, 7° 21′ 41″ est
Altitude Min. 400 m
Max. 1 582 m
Superficie 65,52 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Nice
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Contes
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Lucéram
Géolocalisation sur la carte : Alpes-Maritimes
Lucéram
Géolocalisation sur la carte : France
Lucéram
Géolocalisation sur la carte : France
Lucéram

    Lucéram possède le village de Peïra-Cava, première station de sports d'hiver du département créée à l'initiative de Victor de Cessole en 1909, auquel l'on accède par le col Saint-Roch et le col de l'Orme. Carrefour de la route du sel, étape de la route du Baroque de la région niçoise, le village comporte de nombreux monuments ecclésiastiques et médiévaux, ainsi que des retables de Ludovico Brea.

    Géographie

    Lucéram en hiver.

    Le vieux village est bâti sur un éperon rocheux, qui domine le Paillon. En fond de vallée, il est un carrefour de la route du sel qui mène du port de Nice à la Savoie, en passant par la vallée de la Vésubie. Le village se situe à 650 m d'altitude, à 27 km de Nice par la D 2566.

    Territoire communal

    Vue depuis « La Cabanette », au-dessus du village, vers Peïra-Cava.

    Le village possède une commune assez vaste, de 65,2 km2, qui se découpe en plusieurs hameaux : Peïra-Cava, Saint-Laurent, Les Mounts, les Mortissons, Garibert et le Tournet. Entouré par les communes de Sospel, Moulinet, l'Escarène, Touët-de-l'Escarène, Berre-les-Alpes, Duranus, Coaraze, Utelle et Lantosque, Lucéram est un village de moyenne-montagne de l'arrière-pays niçois. La commune offre des paysages de maquis, de forêts de pins, de chênes ou de sapins et d'épicéas, notamment vers Peïra-Cava. Les anciennes restanques offrent encore à la vue de nombreux oliviers qui font aujourd'hui partie de l'aire de l'AOC « Huile d'olive de Nice ».

    En plein cœur du Pays niçois, la commune de Lucéram fait partie des Préalpes de Nice et compte la Cime de Peïra-Cava (1 581 m) pour point culminant. Ses nombreux maquis et forêts sont soumis à un fort risque d'incendie. En 2003, un incendie a ravagé plus de 2 000 hectares de forêts, notamment entre le col Saint-Roch, le col de l'Orme et le col de Braus. Depuis, la végétation a repris ses droits, et des opérations de replantations d'arbres ont été menées grâce au concours du Prince Albert II de Monaco[1].

    Communes limitrophes

    Le vieux-village : cité médiévale

    La Tour du village vue depuis l'arrière.

    La plus ancienne partie du village fut construite vers le XIIIe siècle, sur un éperon rocheux appelé le Baous. De nombreuses rues étroites en escalier serpentent depuis la place Adrien Barralis jusqu'au pied de la tour à la gorge fendue, pour la partie haute, et la rue du Docteur Moriez traverse la partie basse.

    Urbanisme

    Typologie

    Lucéram est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nice, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 100 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (95,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (99,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (47,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (43,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (5 %), cultures permanentes (2,4 %), zones urbanisées (1,2 %), prairies (0,4 %), zones agricoles hétérogènes (0,4 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    L'origine du nom Lucéram est incertaine :

    • Il serait originaire du nom Lucerius ou Lucerus. Lucerius était un moine bénédictin du VIIIe siècle, originaire de Provence qui est devenu abbé de l'Abbaye de Farfa, dans le Latium.[réf. nécessaire]
    • Le nom serait un dérivé d'un certain Luceranus qui apparaît dans les textes en 1057, et aurait ainsi donné son nom au village.[réf. nécessaire]
    • L'expression latine Lux eram ("j'étais la lumière") pourrait également être à l'origine du nom.[réf. nécessaire]
    • Durante donne une autre expression, Lucus eram ("j'étais un bois sacré"), semblerait se référer à la vénération antique des forêts, dont le village était entouré. Cette étymologie est discutable quand on la rapproche de sa dénomination latine Pagus Liccirum[9],[10]. Louis Durante indique aussi que cette formule signifiait que le village était construit sur une éminence entièrement boisée. Dans les textes anciens on trouve aussi Lucis-ramus ou Luciramus. Il fait de Lucéram la capitale de la peuplade des Lepontii citée sur l'inscription du Trophée des Alpes[11].

    Histoire

    Au Ve siècle av. J.-C., arrivée des Ligures qui s'installent à Nice et dans l'arrière-Pays. D'après Louis Durante, Lucéram était la capitale de la peuplade des Lepontii citée sur l'inscription du Trophée des Alpes[11]. C'est une des dernières peuplades vaincues par les Romains dans les Alpes-Maritimes. Ils auraient alors installé un poste militaire à Lucéram pour contrôler le passage sur une voie reliant La Turbie à la vallée de la Vésubie. De nombreuses pièces romaines (monnaies, poteries) sont les traces de cette présence.

    Lucéram est mentionnée pour la première fois en 1057 (Lucerammo)[12]. Un personnage portant le nom de Luceranus ou Lucerus est cité à cette date.

    En 1108, Lucéram est cité comme un lieu fortifié.

    Le château de Lucéram est cité en 1156. Il est situé sur un promontoire, près d'une église, peut-être sur le site de la chapelle Saint-Jean.

    Romée de Villeneuve intervient en Provence orientale avec le comte de Provence Raimond Béranger IV ou V pour en reprendre le contrôle et lutter contre l'influence grandissante de la république de Gênes qui lutte contre les comtes de Vintimille pour contrôler les villes côtières.

    Charles Ier d'Anjou est comte de Provence, en 1246, par son mariage avec Béatrice de Provence.

    Le est signé le traité de Luceram par lequel les comtes Boniface et Georges de Vintimille vendent Breil, Saorge et autres fiefs au comte de Provence Charles Ier d'Anjou.

    Les comtes de Vintimille cèdent leurs droits sur Lucéram au comte de Provence en 1272. C'est probablement à cette date qu'est construite la maison seigneuriale dont on peut encore voir une porte dans le mur nord de l'église Sainte-Marguerite de Lucéram. Le comte de Provence accorde une charte reconnaissant les franchises des habitants de la commune et leur indépendance administrative. Elle forme alors avec les villages voisins de Peille et Utelle une confédération républicaine indépendante[13].

    Les communautés de Belvédère, Breil, La Bollène, Lantosque, La Tour, Lucéram, Peille, Roquebillière, Saint-Martin, Saorge, Sospel et Utelle signent le un accord pour mettre fin à une guérilla et de déprédations avec la communauté de Tende depuis 10 ans.

    Après la mort de Jeanne Ire de Naples, Charles de Duras et Louis Ier d'Anjou s'affrontent. Le , à Lucéram, au cours du consilium generale de la viguerie, Antoine de Castello, notaire de Lucéram, reconnaît Charles Duras, roi de Naples, comme comte de Provence au nom des communautés de l'Escarène, Breil et Saorge. L'Union d'Aix fait sa soumission à Louis II d'Anjou le . Profitant de l'affrontement entre deux prétendants pour le comté de Provence, Jean Grimaldi de Beuil, nommé sénéchal de Provence par Ladislas de Duras, et son frère Ludovic vont comploter pour obtenir un accroissement de leurs fiefs en promettant au comte de Savoie de lui apporter l'allégeance de la partie orientale de la Provence qui avait soutenu Charles de Duras. Le , signature d'une charte entre la communauté de Nice et le comte Amédée VII, puis des autres communautés, à Lucéram, Sospel, le , conduisant à la dédition de Nice à la Savoie, formant les Nouvelles terres de Provence qui ne se sont appelées comté de Nice qu'en 1526. Au moment de cet accord, Lucéram, Levens et Peille ont protesté contre cette réunion en prétextant de l'achat de leur affranchissement à la reine Jeanne. L'hommage définitif de Nice et des autres communautés au comte de Savoie est passé à Nice le . Cependant les communes de Lucéram, Levens et Utelle protestèrent en affirmant qu'ayant été formées en communautés libres par achat de leurs droits à la reine Jeanne elles ne voulaient pas participer à l'hommage définitif au comte de Savoie. Comme ces communautés étaient en position de défendre leurs droits, les représentants du comte préférèrent négocier[14].

    L'accroissement de la population de Lucéram qui se trouve sur la route du sel entre Nice et le Piémont par la vallée de la Vésubie va entraîner la construction de nouveaux remparts pour la protéger. La tour nord-est date de 1395.

    Amédée VIII va mener une politique pour contrôler les quatre vigueries des Nouvelles terres de Provence. En 1430 le comte de Savoie obtient l'hommage définitif de Lucéram moyennant la concession de plusieurs privilèges dont celui de la fourniture de sel à moitié prix de celui des autres communes et le droit de porter un couteau d'une palme et demy de lame.

    L'ouverture de la route Paganine à l'initiative du fermier des gabelles de Nice Paganino Dalpozzo[15],[16], en 1434, va faire passer la route du sel par Levens, Duranus, Cros-d'Utelle, Saint-Martin-Lantosque, et gagner une journée pour atteindre Saint-Martin par rapport à la route passant par Lucéram et le col de Saint-Roch. Les autres routes sont encore soumises aux exactions du comte de Tende pour celle passant par le col de Tende et des seigneurs de Menton et Monaco pour celle passant par le littoral. La route du sel par la vallée de la Roya va se développer après l'acquisition par le duc de Savoie du comté de La Brigue, puis du comté de Tende, le [17], définitive en 1581. Les ducs de Savoie ont acheté la principauté d'Oneille en 1576[18].

    En 1454, après les actions des ducs de Savoie contre les franchises des communautés, les communautés de la viguerie de Vintimille-Val de Lantosque s'adressent au duc Louis Ier pour lui demander de respecter les libertés des privilèges qui lui ont été accordés par l'acte de dédition du [19].

    Une épidémie de peste frappe le comté de Nice, en 1467, qui perd le tiers de sa population[20].

    En 1483, le comte de Savoie envoie un commissaire pour dresser la limite des communautés à Braus, en présence des députés de Sospel, Peille, Touêt et Lucéram.

    La chapelle Saint-Grat de Lucéram est décorée vers 1480-1485, probablement par Giovanni Baleison.

    La construction de l'église Sainte-Marguerite de Lucéram est entreprise à partir de 1487[21]. En l'année 1504, l'église est « achevée et décorée par les soins de Jean Bonfils, recteur de la paroisse, ainsi que l'indique l'inscription gothique tracée en noir à l'intrados de la voûte », d'après F. Brun.

    La peste fait son apparition à Nice en .

    Nouvelle épidémie de peste à Nice et dans le comté en 1580 faisant plusieurs milliers de morts[17].

    En 1552, à la demande d'Anne Lascaris, comtesse de Tende, ses vassaux et des troupes de mercenaires s'emparent du château de Saorge. Le gouverneur de Nice envoie des troupes pour reprendre le château qui se sont renforcées des milices de Lucéram, l'Escarène, Sospel et Breil-sur-Roya.

    Le un violent tremblement de terre est ressenti à Nice et dans l'arrière-pays.

    Grâce à legs fait le , création de l'hospice de Lucéram. Cet hospice ne possède aucun bâtiment mais donne des aides aux nécessiteux.

    Nouvelle épidémie de peste à Nice et à Lucéram en 1630-1631[22]

    En 1691 une montagne glisse en faisant des destructions à Lucéram.

    Après la guerre de la Ligue d'Augsbourg, le besoin d'argent amène le duc de Savoie à vendre des droits. En 1700 in donne une lettre d'inféodation de Lucéram en faveur d'Annibal Cotta.

    Le , des troupes franco-espagnoles, les gallispans, franchissent le Var pendant la guerre de Succession d'Autriche. Ils prennent rapidement Nice, mais les troupes austro-sardes ont installé des camps retranchés pour protéger Villefranche où se trouve la flotte anglaise, et le col de Braus. Les troupes françaises s'avancent sur Peïra-Cava pour menacer la route du col de Tende. Les troupes austro-sardes se sont alors retirées sur Breil permettant aux troupes gallispanes d'attaquer le camp retranché de Villefranche dont les troupes sont évacuées par l'escadre anglaise vers Oneille[23]. En 1746, les troupes franco-espagnoles sont battues à Plaisance entraînant une retraite sur le comté de Nice. Les combats se concentrèrent sur le littoral entre 1746-1747. La paix revient avec la signature du traité d'Aix-la-Chapelle.

    Supplique de Louis Isnardi et d'Annibal Cauvin en 1766 pour rétablir un mont-de-piété à Lucéram.

    Construction de la chapelle Saint-Pierre de Lucéram, en 1780.

    La commune de Lucéram demande en 1785 de retirer du mont-de-piété et de l'hôpital des sommes pour les distribuer aux particuliers qui se trouvent réduits à la misère.

    En 1792, les troupes françaises envahissent le comté de Nice. Après la prise de Nice, les combats vont se porter sur l'arrière-pays pour prendre des forts de Saorge. Une forme de guérilla est faite par les barbets. Les combats durent jusqu'en 1800. Après la chute de Napoléon Ier, le comté de Nice retourne à la Maison de Savoie, en 1814.

    Rattachement du comté de Nice à la France, sauf Tende et La Brigue, en 1860.

    Début de la construction de la caserne de Peïra-Cava en 1876.

    , le séisme ligure fait de nombreux dégâts à Lucéram[24].

    Première compétition de ski à Peïra-Cava en 1909 organisée par la section de Nice du Club alpin français présidée par le comte Victor de Cessole.

    Le pont du Vergier est inauguré en 1931.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1860 1861 Francesco Tommasi[25]    
    1861 1865 Adrien Barralis    
    1865 1872 Clément Barralis-Ruffin    
    1872 1878 Jean-Baptiste Trucchi    
    1878 1884 Victor Matheudi    
    1884 1888 Albert Moriez    
    1888 1892 Jean-Baptiste Audibert    
    1892 1893 François Barralis    
    1893 1900 Charles Lanteri    
    1900 1901 Jean-Baptiste Gal    
    1901 1919 Honoré Barralis    
    1919 1929 Albert Trucchi    
    1929 1945 François Trucchi    
    1945 1947 Édouard Raymond[26]    
    1947 1959 Francis Barralis    
    1959 1975 Félix Gal    
    1975 mars 1989 Charles-Etienne Barraya PCF  
    mars 1989 mars 2001 Francis Noat PCF  
    mars 2001 2014 André Gal DVG[27]  
    2014[28] En cours Michel Calmet   Retraité

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[30].

    En 2018, la commune comptait 1 288 habitants[Note 3], en augmentation de 5,92 % par rapport à 2013 (Alpes-Maritimes : +0,5 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1822 1838 1848 1858 1861 1866
    7248038621 0071 2071 2121 2061 1581 127
    1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
    1 0901 0381 0341 1281 0481 4341 2821 2381 233
    1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
    9879651 4551 013648568632630694
    1982 1990 1999 2006 2011 2016 2018 - -
    8891 0261 0351 2281 2241 2851 288--
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[31] puis Insee à partir de 2006[32].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Manifestations culturelles et festivités

    Le village des Paillons a fait de l'exposition de ses crèches une tradition depuis plus de 18 ans[33]. La tradition fut lancée par Christiane Ricort en collaboration avec plusieurs associations et les habitants de la commune pour Noël 1998[34]. Cette coutume perdure encore aujourd'hui attirant chaque année des milliers de curieux qui arpentent les rues du village[35].

    Économie

    L'économie lucéramoise est fondée principalement sur le tourisme et quelques activités artisanales. Grâce à son patrimoine et ses nombreux monuments, son circuit des crèches et le plateau de Peïra-Cava, le village bénéficie d'aménités touristiques notables. Il est classé « commune touristique » depuis 1924 et a obtenu en 2012 une fleur au classement du Concours des villes et villages fleuris.

    Cependant, les activités agricoles n'ont pas totalement disparu. Un moulin à huile demeure aux Mounts, et une ferme-auberge, la Gabelle, perpétue la tradition agro-sylvo-pastorale de l'arrière-pays niçois[36].

    Tableau issu des données de l'INSEE, fondé sur les 121 établissements recensés au  :

    Répartition de l'emploi[37]
    TertiaireIndustrieConstructionAgriculture
    Lucéram53,8 %9,9 %19,8 %16,5 %
    Alpes-Maritimes69,0 %4,5 %12,5 %4,5  %
    Moyenne nationale71,5 %18,3 %6,1 %4,1 %

    Lucéram est-elle une ville-dortoir de la banlieue de Nice ? Lucéram se situe aux confins de l'espace périurbain de la Métropole Nice Côte d'Azur bien que faisant partie d'une autre intercommunalité. La commune de Lucéram ne compte que 157 emplois salariés ou non-salariés sur son territoire.

    Sites et monuments

    • L'église Sainte-Marguerite[38],[39] : elle se dresse sur une terrasse dominant Lucéram ; on aperçoit, à droite, les pans de murs crénelés et la tour, curieusement fendue, de l'enceinte fortifiée. L'édifice, de la fin du XVe siècle a été surchargé au XVIIIe siècle de stucs italiens. Il renferme de très belles œuvres d'art : cinq grands retables de l'école du maître niçois Ludovico Brea, auxquels ont été ajoutés des encadrements de stuc au XVIIIe siècle. Ces retables constituent l'ensemble le plus complet du comté de Nice. On remarquera particulièrement le retable de saint Antoine (XVe siècle) qui se trouve dans le transept droit, et celui de Sainte-Marguerite, à dix compartiments, attribué à Louis Bréa, derrière le maître-autel (XVIe siècle). Une restauration heureuse a permis de retrouver l'œuvre primitive de Bréa. Deux Pietà : l'une en plâtre sur étoffe, du XIIIe siècle, l'autre en bois peint, du XVIe siècle. Le trésor contient, outre une Vierge en albâtre du XVIe siècle. des pièces d'orfèvrerie remarquables dont une statuette en argent de Sainte-Marguerite (1500), des chandeliers d'argent massif du XVIIe siècle.
    • Plusieurs chapelles existent sur le territoire de la commune, chapelle de Pénitents à l'intérieur du village, comme la chapelle Saint-Pierre ou la chapelle Saint-Jean, chapelles protégeant le village ou les marchands sur les chemins qui lui donnaient accès, comme les chapelles Notre-Dame-de-Bon-Cœur et la chapelle Saint-Grat. Certaines de ces chapelles ont été classées ou inscrites à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques :
    • Le service régional de l'inventaire a par ailleurs procédé à une étude très détaillée du patrimoine mobilier de la commune[47].
    • Le village était protégé par une enceinte dont on peut encore voir plusieurs éléments, comme la tour ronde ouverte au sommet du village[48],[49].
    • Moulins de Lucéram[50].
    • Zone de Beasse[51].

    Héraldique

    Blason
    D'azur à l'étoile d'or (appointée aux bords de l'écu et) chargée d'une rose de gueules, boutonnée d'un cœur d'argent, pointée de sinople, accompagnée en chef de deux croisettes cousues de gueules et en pointe d'une tour d'argent.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. http://www.lepetitnicois.fr/node/44489
    2. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. François Brun, Lucéram, p. 88, Nice Historique, 1898, no 140 Lire en ligne
    10. Archeo Alpi Maritimi : Toponymes du comté de Nice en 1850
    11. Louis Durante, Chorographie du comté de Nice, p. 98, Turin, 1847 Lire en ligne
    12. Annales de la Société des amis du Centre universitaire méditerranéen, 1960
    13. Nice et ses environs, Publié par Hachette, 1925
    14. Louis Durante, Histoire de Nice, tome deuxième, p. 11
    15. Nice Rendez-vous : rue Dalpozzo
    16. Louis Durante, Histoire de Nice: depuis sa fondation jusqu'à l'année 1792, avec un aperçu des évènements qui ont eu lieu pendant Révolution française à tout 1815 inclusivement, tome deuxième, p. 88, Turin, 1823 Lire en ligne
    17. Louis Durante, Histoire de Nice, tome deuxième, p. 360 ;
    18. Louis Durante, Histoire de Nice, tome deuxième, p. 357 ;
    19. Sous la direction de Rosine Cleyet-Michaud, 1388, la dédition de Nice à la Savoie: actes du Colloque international de Nice, p. 291, Publications de la Sorbonne, Paris, 1990 (ISBN 2-85944-199-9) Lire en ligne
    20. Musée des Vieux outils et de l'histoire locale - Lucéram, Peïra-Cava : histoire locale
    21. Archeo Alpi Maritimi : Chapelle de Lucéram
    22. Louis Durante, Histoire de Nice, tome deuxième, p. 436 ;
    23. Archeo Alpi Maritimi : Historique résumé des guerres de succession d'Autriche et de la révolution dans le comté de Nice
    24. « Effets sur le pays niçois - Azurseisme », sur www.azurseisme.com (consulté le )
    25. Sindic de Lucéram, nommé par le roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II et maintenu en 1860. Il est battu par Adrien Barralis aux élections de janvier 1861.
    26. Jean-Louis Panacacci, Les élections de 1945 dans l'arrondissement de Nice, CG06 Lire en ligne
    27. « Lucéram », sur http://www.acteurspublics.com/, Acteurs publics (consulté le )
    28. Site de la préfecture des Alpes-Maritimes, consulté le 20 juin 2008
    29. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    30. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    31. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    32. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    33. Découvrez le chemin des crèches de Lucéram en images
    34. Le circuit des crèches
    35. Lucéram, le village aux 450 crèches de Noël
    36. http://lagabelle06.com/5.html
    37. http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees/esl/comparateur.asp?codgeo=COM-06077&codgeo=DEP-06
    38. Notice no PA00080757, base Mérimée, ministère français de la Culture Église Sainte-Marguerite
    39. Église Sainte-Marguerite
    40. Notice no PA00080754, base Mérimée, ministère français de la Culture Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Cœur
    41. Retables et fresques : Lucéram, Notre-Dame du bon cœur, 1485 Giovanni Baleison
    42. Notice no PA00080755, base Mérimée, ministère français de la Culture Chapelle Saint-Grat
    43. Chapelle Saint Grat
    44. Notice no PA06000026, base Mérimée, ministère français de la Culture Chapelle Saint-Pierre ou chapelle des Pénitents noirs
    45. Lucéram-Peïra-Cava : Le musée des vieux outils
    46. Musée des vieux outils et de la vie locale
    47. Inventaire des objets mobiliers de la Commune
    48. Notice no PA00080756, base Mérimée, ministère français de la Culture Château (restes)
    49. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et fortifications de la France au Moyen Âge, Strasbourg, éditions Publitotal, 1978, reprint 1991, 1287 p. (ISBN 978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)
      Une vision d’ensemble de l’architecture castrale. Page 699 : Lucéram
    50. Moulins de Lucéram
    51. Zone de Beasse de Lucéram

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Collectif (dir.), Le patrimoine des communes des Alpes-Maritimes en deux volumes, vol. I : Cantons de Antibes à Levens, Paris, Flohic Éditions, coll. « Le Patrimoine des Communes de France », , 504 p. (ISBN 2-84234-071-X)
      "Canton de l'Escarène" : Lucéram, pp. 346 à 354
    • Claude Salicis, Le pont-aqueduc du quartier de Concas à Lucéram (06), dans Mémoires de l'Institut de préhistoire et d'archéologie Alpes Méditerranée, 2012, p. 211-228 (lire en ligne)

    Articles connexes

    Liens externes

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