Louis-Léopold Boilly

Louis-Léopold Boilly, né le à La Bassée et mort le à Paris, est un peintre, miniaturiste, et graveur français, connu notamment pour ses scènes de la vie parisienne dans les années qui suivent la Révolution.

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Biographie

Né à une vingtaine de kilomètres de Lille dans un milieu modeste, ce fils d'un sculpteur sur bois a été élevé à Douai, où il s'initie à la peinture auprès de Charles-Alexandre-Joseph Caullet jusqu'à l'âge de dix-sept ans[1]. Il étudie ensuite la peinture en trompe-l'œil à Arras auprès de Dominique Doncre[2] avant de s'établir à Paris en 1785. Pour vivre, il se fait portraitiste. Entre et , il exécute une série de commandes pour le collectionneur avignonnais Esprit Calvet[3],[note 1]. Sa première manière rappelle le style sentimental ou moralisateur de Greuze et de Fragonard au XVIIIe siècle, genre auquel il intègre peu à peu la précision des maîtres hollandais du siècle précédent, dont il possède une importante collection.

Il expose pour la première fois au Salon de 1791 et se fait connaître tant pour ses portraits et ses peintures en trompe-l'œil que pour ses scènes de genre aux thèmes galants ou grivois. En 1794, il est dénoncé par le peintre Jean-Baptiste Wicar, révolutionnaire puritain, et la Société républicaine des Arts menace de le faire poursuivre pour obscénité par le Comité de salut public. Pour sa défense, il invite les agents du Comité à venir dans son atelier et leur montre une série de toiles sur des sujets patriotiques, dont un Triomphe de Marat exécuté à l'occasion du concours de l'an II organisé par le gouvernement révolutionnaire[4].

Ses peintures minutieusement observées et exécutées reflètent toute la diversité de la vie urbaine, de ses costumes et de ses coutumes, entre la période révolutionnaire et la Restauration. Elles sont très appréciées par le public du Salon, qui lui attribue une médaille d'or en 1804. En 1823, Boilly produit une série de lithographies humoristiques intitulée Les Grimaces. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur et devient membre de l'Institut de France en 1833. Son œuvre, qui compte au total environ 4500 portraits (dont seulement le dixième nous est parvenu[5]) et cinq cents scènes de genre, passe de mode après la Restauration. Elle est surtout appréciée aujourd'hui pour son intérêt documentaire. Boilly est certainement le seul peintre opposant aux régimes révolutionnaires, de la Terreur à l'Empire. Il peint la vie des petites gens et des plus grands, paisible ; quand la peinture officielle vantait les batailles, le sacre ... Sa seule guerre à lui est autour d'un billard et oppose des jeunes femmes à des hommes perplexes.

Marié en 1787 à Marie-Madeleine Desligne[6], ses trois fils, Julien Léopold (1796-1874), Édouard (1799-1854) et Alphonse Léopold (1801-1867), sont également artistes peintres.

Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (23e division).

Collections publiques

Dates non documentées

Galerie

Expositions

  • France : Hôtel de Sagan, Paris, 1930.
  • France : galerie Cailleux, Paris, 1951.
  • France : musée Marmottan, Paris, - .
  • France : musée des beaux-arts, Lille, - .
  • États-Unis : Kimbell Art Museum, Fort Worth, - .
  • France : musée des beaux-arts, Lille, - .

Postérité

Hommage

Une rue de Paris dans le 16e arrondissement porte son nom ; elle abrite le musée Marmottan-Monet.

Iconographie

Notes et références

Notes

  1. Antoine Calvet de Lapalun (1736-1820) selon .

Références

  1. Souvenirs à l'usage des habitants de Douai, ou Notes pour faire suite à l'ouvrage de M. Plouvain sur l'histoire de cette ville, depuis le 1er janvier 1822 jusqu'au 30 novembre 1842, Douai, 1843, p. 16.
  2. culture .fr, « Louis-Léopold Boilly : rétrospective » (consulté le ).
  3. larousse.fr, « Louis-Léopold Boilly » (consulté le ).
  4. Revue L'Objet d'art no 474, décembre 2011, La comédie humaine de Boilly, p. 44.
  5. Annie Yacob, Variations sur un grand genre, Dossier de l'art, novembre 2011, p. 47-53.
  6. Etienne Bréton Pascal Zuber avec Annie Yacob, « Louis-Leopold Boilly » (consulté le ).
  7. Fondation Bemberg
  8. Robespierre, Lille
  9. Notice Berthe
  10. Artistes, Lille
  11. Notice Chaudet
  12. Notice Talma
  13. Notice Drolling
  14. Notice Van dael
  15. Le musée des beaux-arts de Lille possède en ses fonds vingt-trois études pour ce grand tableau — lire en ligne.
  16. RKD, Schwerin
  17. Rouen, Boieldieu
  18. D'Aucourt, Lille
  19. Notice Diligence
  20. Autoportrait, Versailles
  21. Notice Bordeaux
  22. Femme Bordeaux
  23. Petit Palais
  24. Notice Gabrielle
  25. Pied de boeuf, Lille
  26. Musée de Tourcoing
  27. Guittemie Maldonado, « Numéros de cirque », Connaissances des arts, no Hors Série : La Grande parade, , p. 62
  28. Musée Magnin
  29. Laure Murat, « Jules et Paul Marmottan Collectionneurs », Beaux Arts, no Hors Série, , p. 14
  30. Édouard Reynart, Catalogue des tableaux, bas-reliefs et statues exposés dans les galeries du Musée des tableaux de Lille, Lille, Le Musée, 1872, p. 197.

Annexes

Bibliographie

  • Henry Harrisse, L.-L. Boilly, peintre, dessinateur, et lithographe ; sa vie et son œuvre, 1761-1845. Étude suivie d'une description de treize cent soixante tableaux, portraits, dessins et lithographies de cet artiste, Société de propagation des livres d'art, Paris, 1898
  • Paul Marmottan, Le Peintre Louis Boilly (1761-1845), H. Gateau, Paris, 1913.
  • André Mabille de Poncheville, Boilly, Plon, Paris, 1931.
  • (en) Suzanne L. Siegfried, The Art of Louis-Leopold Boilly : Modern Life in Napoleonic France, Yale University Press, New Haven, 1995.
  • Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 2, éditions Gründ, , 13440 p. (ISBN 2700030125), p. 471-473.
  • Étienne Bréton, Pascal Zuber, Boilly, le peintre de la société parisienne de Louis XVI à Louis-Philippe, éditions Arthena, 2019. 2 volumes, 1008 pages. (ISBN 9782903239640)

Article connexe

  • Passez payez : analyse d'un tableau de Louis-Léopold Boilly

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