Louis Franck

Louis Marie François Franck, né le à Anvers et mort le à Wijnegem, fut un juriste, homme politique et homme d'État libéral flamand[1].

Pour les personnes ayant le même patronyme, voir Franck.

Biographie

Éducation

Il étudia à l'athénée royal d'Anvers où il subit l'influence de l'auteur flamand et homme politique libéral Jan van Beers. Il fut promu docteur en droit (1890) à l'Université libre de Bruxelles. Au cours de ses études, il fut cofondateur du Cercle universitaire laïque humaniste (1887). Il écrivit pour le Journal des étudiants (1889) et devint en 1890 président fondateur du Cercle universitaire de criminologie.

Carrière

En 1890, il s'établit à Anvers comme avocat, se spécialisant dans les affaires maritimes internationales. En tant que président de la Conférence du Jeune Barreau et comme membre de la Vlaamse Conferentie der Balie (Conférence du Jeune Barreau néerlandophone), il s'attacha à promouvoir l'usage du néerlandais à la cour (qui était à cette époque forcément francophone). En 1899, il devint cofondateur du Bond der Vlaamsche Rechtsgeleerden, une association de juristes flamands dont il devint président en 1912.

Il fut membre de la Chambre des représentants de Belgique de 1906 à 1926, élu sur la liste du Parti libéral pour l'arrondissement d'Anvers. Il tenta d'améliorer graduellement l'emploi de la langue néerlandaise en Flandre. Ainsi, avec Paul Segers, en 1910, il présenta une proposition de loi, approuvée par le parlement, qui favorisa la néerlandisation de l'enseignement secondaire en Flandre. En collaboration avec le socialiste Camille Huysmans et le catholique Frans Van Cauwelaert (surnommés, en néerlandais, les « drie kraaiende hanen » ou les « trois coqs criants »), il lança à la fin de cette même année, une campagne pour la néerlandisation de l'Université de Gand, ce qui l'amena du reste au sommet de sa popularité en Flandre. En 1912, une proposition de loi fut déposée à cette fin, mais il fallut attendre jusqu'en 1930 avant que cette néerlandisation fût achevée. En 1911, comme candidat du Parti libéral d'Anvers, il fut élu membre du conseil communal d'Anvers.

En 1915, il fut cofondateur et président du Comité voor Hulp en Voeding (Comité d'aide et de l'alimentation) de la province d'Anvers et échevin du port d'Anvers. Pendant l'occupation allemande de la Belgique au cours de la Première Guerre mondiale, Franck (sous l'influence du roi Albert et du gouvernement) assura la présidence de l’Intercommunale Commissie van Notabelen, le véritable organisme dirigeant d'Anvers et des communes environnantes. Il fut aussi échevin d'Anvers de 1916 à 1918. Il mena une politique prudente lorsque les différends linguistiques (néerlandais contre français) furent réprimés pendant la guerre. Il condamna ouvertement la collaboration avec les Allemands des activistes flamands, et devint la personnification de la résistance en Flandre.

Bien qu'il eût dit, en 1916, que la lutte pour les droits des Flamands devait être poursuivie après la guerre, il ne s'en occupa plus lui-même. Il se fit absorber par les cercles conservateurs franco-belges (gouvernement, le Congo, l'ULB et la Banque nationale).

Après la guerre, il devint ministre des Colonies (1918-1924) et, en 1920, il fonda l'École coloniale supérieure à Anvers (qui devint, en 1923, l'Université coloniale de Belgique). Franck organisa le réseau des chemins de fer dans les colonies belges, dont la Flandre est actuellement le seul vestige, afin d'y développer l'industrialisation.

En 1926, Franck fut nommé ministre d'État. La même année, le 27 septembre, il succéda à Fernand Hautain comme gouverneur de la Banque nationale de Belgique et, avec Paul van Zeeland, il dirigea cet institut avec résolution pendant de nombreuses années, d'une manière considérée par certains comme autocratique et présomptueuse. Gustave Sap attaqua la politique de la Banque nationale dans son discours du  ; le socialiste Henri De Man fit de même. Alors qu'une enquête s'ouvrait concernant sa gestion, il mourut à Wijnegem, peut-être suicidé.

Franck fut également l'auteur de quelques essais sur la lutte linguistique, l'activisme flamand et le Congo.

Ressources

Notes et références

Publications

  • (fr) L'évolution morale et la crise pessimiste à la fin du XXIXe siècle, 1893
  • (nl) Taal en nationaliteit, 1896
  • (fr) Le Mouvement Flamand et von Bissing, 1922
  • (nl) De democratie en de liberale partij, 1924
  • (nl) Congo, land en volk, 1926
  • (fr) La stabilisation monétaire en Belgique et ses résultats après vingt mois, 1928
  • (fr) La question des langues au Congo, 1929
  • (nl) De Belgische nationaliteit en de Vlaamsche Beweging, 1930
  • (fr) 1914-1918. En pays occupé: l'œuvre de secours et d'alimentation et la résistance civile, 1932

Littérature

Liens externes

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