Louis Duthoit
Joseph Edmond Louis Duthoit (né le à Amiens et décédé le ) est un architecte du XXe siècle et le fils de Edmond Duthoit lui aussi architecte[1], petit-fils et petit-neveu d'Aimé et Louis Duthoit, sculpteurs.
Pour les articles homonymes, voir Duthoit.
Louis Duthoit ne doit pas être confondu avec Louis Duthoit, l'un des Frères Duthoit.
Biographie
Jeunesse et formation
Louis Duthoit est issu d'une famille de dessinateurs, de sculpteurs et d'architectes amiénois. Son grand-père était Aimé Duthoit dessinateur et sculpteur, restaurateur avec son frère Louis Duthoit de la cathédrale d'Amiens. Son père était l'architecte Edmond Duthoit qui dirigea la construction de la basilique d'Albert. Il est le cousin de Pierre Ansart, architecte décorateur et de Gérard Ansart.
Louis Duthoit fit de solides et brillantes études au collège amiénois La Providence, puis au collège anglais de Canterbury. Ayant obtenu le baccalauréat lettres, il embrassa la profession d’architecte et travailla aux côtés de son père qui le forma. Il participa à ses côtés à la construction de la basilique Notre-Dame de Brebières d'Albert. Mais la mort brutale d’Edmond Duthoit, à 52 ans mit fin à l’éducation sur le tas de Louis Duthoit à l'âge de 20 ans.
Tout comme son maître Viollet-le-Duc, Edmond Duthoit se défiait de l’académisme régnant de l’École nationale supérieure des beaux-arts . Pendant quelques mois, Louis Duthoit poursuivit son apprentissage à Compiègne chez Henri Bernard qui, principal collaborateur d’Edmond Duthoit, achevait la construction de la basilique d’Albert. Le prestige grandissant du diplôme d’architecte, incita Louis Duthoit à se présenter au concours d’entrée à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1891. Admis, il entra dans l’atelier de Constant Moyaux et obtint son diplôme d'architecte en juin 1898.
Un architecte rationaliste
Par l’intermédiaire de son frère aîné Adrien, artiste peintre, il fréquenta divers milieux artistiques, notamment la Société de Saint-Jean pour le développement de l'art chrétien dont il devint membre.
En 1898, il ouvrit un cabinet d'architecte à Orléans où de vastes opérations d’urbanisme étaient en cours. Louis Duthoit construisit en 1898 et 1904 à Orléans plusieurs immeubles de rapport, deux hôtels-restaurants et deux hôtels particuliers. On retrouve dans ces immeubles orléanais une influence néogothique avec une ornementation épurée et une ouverture aux décorations végétales du Modern Style alors en vogue.
Il épousa en 1901 Louise Girard (1876-1964), petite fille de l’architecte parisien Alphonse Girard. Le couple s'installa ensuite à Paris. Louis Duthoit étendit son activité d’Orléans à Paris, à Pontoise et à Troyes. Il expose alors au Salon des artistes français dès 1905 et y obtient une mention honorable cette année-là puis une médaille de bronze en 1913[2]. En 1907, le couple Bouctot-Vagniez lui passa commande pour la construction de leur hôtel particulier du centre ville d’Amiens. Cette œuvre lui apporta la notoriété. Fidèle à l’enseignement de Viollet-le-Duc, il fut un architecte rationaliste à la technique rigoureuse subordonnant le décor à la structure du bâtiment.
Reconstructeur et urbaniste
La Grande Guerre mit fin pour un temps à son activité d’architecte. Il devint pendant deux ans directeur d’une usine de fabrication d’obus.
En 1917, il rejoignit un groupe d’architectes qui préparait la reconstruction des régions dévastées. À partir de mars 1919 en compagnie de son cousin Pierre Ansart et de Joseph Mallet, il prépara un plan de rénovation urbaine pour la ville d’Amiens. Jugé trop onéreux par les édiles picards, ce plan fut revu à la baisse et réduit à un simple projet de redressement de voirie, de reconstruction et d’alignement d’immeubles.
Il consacra les dernières années de sa vie à la reconstruction à l’identique de la basilique Notre-Dame de Brebières d’Albert, détruite pendant la guerre. Il mourut le avant d’avoir terminé son œuvre.
Œuvres
- Immeubles de rapport à Orléans (1898-1904)
- Hôtel particulier Bouctôt Vagniez à Amiens[3] (1912)
- En 1919, la ville d'Amiens lui confia la tâche de concevoir un plan d'aménagement, d'embellissement et d'extension pour reconstituer le tissu urbain détruit par les bombardements de la Grande Guerre. Ce plan fortement modifié fut adopté en 1923[4]
- Reconstruction à l'identique de la basilique Notre-Dame de Brebières d'Albert (1927-1931)[5]
- En 1929, reconstruction de la mairie et de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption d'Assevillers, classées au « Patrimoine du xxe siècle » par le Ministère de la Culture en 2005.
- Reconstruction de l'église Saint-Vaast de Berny-en-Santerre
- Reconstruction de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Cachy
- Reconstruction du presbytère et de l'église Saint-Médard de Fresnes-Mazancourt
- Restauration de la coupole et du clocher de l'église Saint-Aignan de Grivesnes
- École des Beaux-Arts et conservatoire de Musique à Amiens[6] (1930).
Galerie
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Musée d'Orsay
- (en + nl) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
Voir aussi
Notes et références
- INHA - Institut National d'Histoire de l'Art, « Les orientalismes en architecture » (consulté le )
- René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 450
- « École des Beaux-Arts et conservatoire de Musique d'Amiens », notice no PA00116058, base Mérimée, ministère français de la Culture (consulté le=15 décembre 2007)
- Xavier Bailly et Jean-Bernard Dupont (son la direction de) Histoire d'une ville: Amiens, Amiens, SCEREN CNDP-CRDP, 2013
- Notice no PA80000002, base Mérimée, ministère français de la Culture
- culture.gouv.fr/.../merimee_fr
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