Louis C.K.

Louis Székely (prononcé en anglais : /ˈluːi ˌseɪˈkeɪ/)[1], connu sous son nom de scène Louis C.K. (/ˈluːiː siːˈkeɪ/)[1], né le à Washington, D.C., est un humoriste, scénariste, acteur, réalisateur et producteur de cinéma américano-mexicain.

Louis C.K.
Louis C.K. en 2012 au Time 100.
Nom de naissance Louis Székely
Naissance
Washington, D.C. (États-Unis)
Nationalité Américaine
Mexicaine
Profession Humoriste
Scénariste
Acteur
Producteur
Réalisateur
Séries notables Lucky Louie
Louie
Site internet louisck.com

Ayant débuté sur les scènes de stand-up de New York, il est le créateur de la série comique Louie, diffusée depuis 2010 sur FX. Il est à la fois la vedette, le producteur, le scénariste et le réalisateur de la série, dont il assure également le montage jusqu'en 2012. Très populaire aux États-Unis pour son usage de l'autodérision et de l'humour noir, il a remporté en 2012 un Peabody Award et six Primetime Emmy Awards. En 2017, Rolling Stone le classe quatrième sur sa liste des cinquante meilleurs humoristes de stand-up.

En , plusieurs femmes l'accusent de s'être livré devant elles à des exhibitions sexuelles. L'humoriste reconnaît que ces accusations sont fondées et présente ses excuses. FX met alors un terme à sa collaboration avec lui.

Biographie

Jeunesse et débuts

Il a commencé à utiliser l'abréviation « C.K. » à l'école primaire, car il trouvait que son nom Székely /ˈseːkɛj/, signifiant Sicule en hongrois, était très difficile à prononcer en anglais[2],[3]. Son nom de scène est ainsi dérivé d'une prononciation approximative de son nom de famille.

Louis C.K. est né à Washington DC en 1967 de Mary Louise Davis, une ingénieure en informatique, et de Luis Székely, un économiste[4]. La mère de Louis C.K. est d'origine irlandaise, tandis que son père est mexicain, fils d'un Juif hongrois qui avait immigré en Amérique latine. Après s'être rencontrés à Harvard, les parents de Louis C.K. déménagent à Mexico à la naissance de leur fils et y vivent jusqu'à ses sept ans[4]. C.K., qui parle couramment espagnol, a conservé la nationalité mexicaine[5].

Après avoir quitté Mexico, ils emménagent dans la banlieue de Boston (Massachusetts), où C.K. décide de devenir acteur comique, citant Bill Cosby, Richard Pryor, Steve Martin et George Carlin comme ses influences[2]. Lorsqu'il a dix ans, ses parents divorcent, et il est élevé avec ses trois frères et sœurs par sa mère à Newton (MA)[6]. C'est en voyant sa mère regarder des émissions idiotes à la télévision qu'il pense : « je me rappelle avoir pensé quand j'étais en CM2 : « je dois rentrer dans cette boîte et améliorer ces conneries ». Parce qu'elle le méritait. Ça me rendait malade à quel point ces émissions étaient nulles[7],[6]. »

Après avoir fini sa scolarité au lycée de Newton, C.K. travaille comme garagiste à Boston en essayant de trouver le courage d'essayer le stand-up[4], dont il a sa première expérience en 1984 dans un comedy club : il a droit à cinq minutes, mais il ne tient que deux minutes. Cette expérience le tient en échec pendant deux ans[8], et il ne fait une autre tentative qu'en 1986 où il réessaye avec son ami Marc Maron. C.K. est petit à petit devenu une référence dans le milieu du stand-up de Boston[8] et il fait la première partie des spectacles de Jerry Seinfeld[4] jusqu'à ce qu'il déménage à New York en 1989[9].

Carrière

Louis C.K. en au Koweït.

Dans les années 1990, il a réussi comme humoriste de stand-up à New York et scénariste de talk-shows comme Late Show with David Letterman, Late Night with Conan O'Brien, The Dana Carvey Show et The Chris Rock Show (en). Pour son travail dans l'émission de Chris Rock, il est nommé trois fois à l'Emmy Award du meilleur scénario et le remporte en 1999[10]. Il est également nommé à l'Emmy pour sa participation à l'écriture de l'émission de Conan O'Brien[10]. Mais c'est principalement avec ses spectacles de stand-up pour HBOShameless (2007), Chewed Up (2008) et Hilarious (2011) – qu’il a obtenu du succès[8]. Son genre de comédie est surtout l'humour d'observation, dans lequel il parle souvent de sa vie ; il utilise habituellement son divorce – et antérieurement son mariage – et ses deux filles comme sources d'inspiration (il se marie avec Alix Bailey en 1995 ; ils divorcent en 2008 et partagent la garde de leurs filles[11],[12]).

En 1998, il réalise et écrit le film en noir et blanc Tomorrow Night (en), présenté à Sundance, ainsi que plusieurs courts métrages, dont six épisodes de l'émission de comédie Sunny Skies sur Showtime.

En 2001, il écrit également le scénario (et réalise) la version cinématographique des sketches de Rock, Pootie Tang (en), qui reçoit de nombreuses critiques négatives mais a fait l'objet d'un culte de la part des fans[13],[14]. La même année, il coécrit avec Chris Rock les films Les Pieds sur terre (Down to Earth), qu'il retrouvera en 2007 pour I Think I Love My Wife.

En 2006, C.K. interprète le rôle-titre de la sitcom qu'il a créé, Lucky Louie, diffusée sur HBO et enregistrée devant un public, faisant de la série la première du genre sur la chaîne câblée ; HBO annule la série après la première saison. C.K. apparaît aussi dans des comédies, ainsi que dans plusieurs épisodes de la série Parks and Recreation avec Amy Poehler.

En 2009, il crée une nouvelle série, Louie, choisie pour être diffusée par FX, que C.K. écrit, réalise, produit et interprète. La série alterne des extraits de spectacles de stand-up dans des comedy clubs de New York comme le Comedy Cellar avec des épisodes de sa vie quotidienne, souvent liées à ses interventions sur scène. Il interprète une version de lui-même, un homme divorcé dans la quarantaine à qui la vie n'a plus rien à apprendre : « C'est dur de recommencer après un mariage. C'est dur de regarder quelqu'un et de se dire, hey, peut-être que quelque chose de beau peut arriver... Vous allez rencontrer la personne parfaite, que vous aimez à la folie, avec qui même les disputes sont parfaites, et vous évoluez ensemble, et vous avez des enfants, et vous vieillissez ensemble, et finalement elle va mourir. Et ça, c'est le meilleur scénario[15]. » C.K. a été nommé deux fois à l'Emmy du meilleur acteur en 2011 et 2012 pour son rôle dans Louie.

En 2016 il diffuse, via son site internet, une nouvelle série baptisée Horace and Pete dans laquelle il joue aux côtés de Steve Buscemi, Alan Alda et Jessica Lange[16].

Le succès public de Louis CK est énorme, et il est par exemple le seul humoriste à avoir rempli le Madison Square Garden trois fois en une seule tournée[17]. Mais son succès critique est peut-être encore plus grand, plébiscité par de multiples récompenses, et considéré par de nombreux humoristes telle Blanche Gardin comme « le modèle absolu, le maître »[18].

En 2017, dans le contexte de l'affaire Harvey Weinstein, il est accusé par plusieurs comédiennes de s’être masturbé en leur présence ou d’avoir proposé de le faire[19]. La société qui avait acheté les droits de distribution de son nouveau film I love you, Daddy en annule la sortie, une semaine avant la date prévue[20]. FX, qui diffusait la série Louie, annonce qu'elle met fin à sa collaboration avec l'humoriste, tandis que Netflix annule son projet d'émission spéciale avec lui[21]. Il reconnaît les faits dans une tribune publiée par le New York Times[22].

En 2018, en août, il surprend tout le monde en apparaissant sur la scène du Comedy Cellar de New York seulement neuf mois après les faits d'exhibition sexuelle qui lui ont été reprochés. Il est ovationné. En novembre, il donne une heure de spectacle à Paris, au Théâtre de l'Œuvre, et il en profite pour confirmer sa liaison avec Blanche Gardin, en compagnie de laquelle il avait été vu dans les rues de New York le mois précédent[23].

En 2020, en juillet, Louis CK annonce la sortie d'enregistrements audios de conversation entre lui et sa compagne Blanche Gardin. Les bénéfices de ces enregistrements seront reversés à la fondation Emmaüs en France et à la Fistula Foundation aux États-Unis.

En 2020, en août, Louis CK a été invité par son vieil ami Dave Chappelle pour participer à la création de son futur stand-up " An Intimate Socially Distanced Affair" au pavillon Wirrig à Yellow Spings dans l'Ohio pendant la pandémie de Covid 19 aux États-Unis. Des photos de cette réunion ont été diffusées sur internet. On pouvait y voir aussi d'autres participants comme Sarah Silverman, Michelle Wolf, Tiffany Haddish et le rappeur Common.

Stand-up

Les spectacles ci-dessous ont été édités en CD ou en DVD ou diffusés à la télévision américaine (HBO) :

  • 2001 : Live in Houston (en)
  • 2005 : One Night Stand (en)
  • 2007 : Shameless
  • 2008 : Chewed Up (en)
  • 2010 : Hilarious (en)
  • 2011 : Live at the Beacon Theater
  • 2012 : WORD: Live at Carnegie Hall (en)
  • 2013 : Oh My God
  • 2015 Louis C.K.: Live at the Comedy Store
  • 2017 : 2017
  • 2020 : Sincerely

Filmographie

Acteur

Réalisateur

Scénariste

Producteur

Distinctions

Notes et références

  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API. Son patronyme provient du hongrois Székely /ˈseːkɛj/ (litt. Sicule en français.)
  2. (en) Laura Vogel, « Louis C.K. », New York Post, (consulté le )
  3. (en) « Louis C.K. | Biography, Movies, & TV Shows », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  4. (en) Eirik Knutzen, « Louis C.K. » (version du 16 décembre 2008 sur l'Internet Archive), Copley News Service,
  5. (en) Eirik Knutzen, « Comedian-actor Louis C.K. », PBS, (consulté le )
  6. (en) Joe Hagan, « Can HBO Save the Sitcom? Louis C.K. Says Yes », The New York Observer, (consulté le )
  7. Citation originale : « I remember thinking in fifth grade, 'I have to get inside that box and make this shit better'. Because she deserves this. It made me mad that the shows were so bad. »
  8. (en) Patrick Bromley, « Louis C.K. - Biography », sur About.com (consulté le )
  9. (en) Emily Nussbaum, « One-Man Show », New York Magazine, (consulté le )
  10. (en) « Louis C.K. », sur le site des Emmys (consulté le )
  11. (en) Terry Gross, « Comedian Louis C.K.: Finding Laughs Post-Divorce », NPR, (consulté le )
  12. (en) Matthew Singer, « Louis CK talks America off the ledge—then kicks it in the balls », Willamette Week, (consulté le )
  13. (en) Scott Tobias, « The New Cult Canon - Pootie Tang », sur AV Club, (consulté le )
  14. (en) Scott Raab, « Louis C.K.: The ESQ+A », sur Esquire, (consulté le )
  15. Citation originale : « It's hard to start again after a marriage. It's hard to really, like, look at somebody and go, hey, maybe something nice will happen.... Or you'll meet the perfect person, who you love infinitely, and you even argue well, and you grow together, and you have children, and then you get old together, and then she's going to die. That's the best-case scenario. »
  16. Henry Michel, « « Horace and Pete », c'est tout Louis C.K. », Libération, 1er février 2016.
  17. (en) Louie C.K. et Lacey Rose, « Louis C.K.'s Crabby, Epic Love Letter to NYC: "Everyone's Dealing with the Same S— … Elbow to Elbow" », The Hollywood Reporter, (lire en ligne, consulté le )
  18. Blanche Gardin, interview par Augustin Trapenard, Boomerang, France Inter,
  19. « La star du stand-up Louis C.K. accusé par plusieurs comédiennes d'exhibitionnisme », Le Parisien, 9 novembre 2017.
  20. Anthony D'Alessandro, « The Orchard No Longer Moving Forward With Release Of Louis C.K.’s ‘I Love You, Daddy’ », sur Deadline.com,
  21. Louis C.K. scandal: 'Pets 2', FX cut ties with comedian over sexual misconduct. USA Today, 10 novembre 2017.
  22. (en-US) « Louis C.K. Responds to Accusations: ‘These Stories Are True’ », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  23. « Le comique Louis C.K. a joué à Paris et confirmé sa relation avec Blanche Gardin », sur 20minutes.fr

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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