Lo Mantang

Lo Mantang est une petite ville du Népal, située dans le district de Mustang, de la province de Gandaki. Ancienne capitale du royaume du Mustang (ou royaume de Lo), elle se trouve à cinq heures de marche de la frontière du Népal, à 3 840 mètres d'altitude. Entourée de murs, elle renferme environ cent-vingt maisons, trois monastères et un palais royal. Au recensement de 2011, elle compte 569 habitants[1]. Ils parlent principalement le tibétain et pratiquent le commerce avec le Tibet au nord et le reste du Népal au sud.

Lo Mantang

Vue de Lo Mantang
Administration
Pays Népal
Province Gandaki
District Mustang
Démographie
Population 569 hab. (2011)
Géographie
Coordonnées 29° 10′ 59″ nord, 83° 57′ 24″ est
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Népal
Lo Mantang

    Le festival Tenji

    Revêtus de tuniques multicolores, arborant des masques d'animaux en bois d'un autre âge, les moines virevoltent au rythme des trompes et des tambours. Autour d'eux, sur la place dallée qui fait face au palais royal, la foule se presse dans un silence respectueux. Chaque année, en mai ou juin selon le calendrier tibétain, le festival Tenji ou Tiji[2] constitue, trois jours durant, la plus importante cérémonie religieuse du Mustang. Fondée au XVIIe siècle par le roi Samduk Rabten[3], elle commémore la victoire de Dorje Sonam, une incarnation de Bouddha qui, dans un passé légendaire, terrassa un démon appelé Ma Tam Ru Ta. Des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants ont fait plusieurs jours de marche dans la montagne pour être au rendez-vous, apportant des offrandes pour les moines - de la nourriture, du bois de chauffage, ou un peu d'argent. Chaque village a également envoyé quelques précieuses poignées de blé et d'orge utilisées pour modeler de petites statuettes de pâte - incarnation des « démons » que cette cérémonie vise à éloigner[4].

    Histoire

    Le Mustang a sa propre histoire, distincte du Népal depuis le XIIIe siècle quand le roi Ame pal conquit les châteaux environnants et réunit les sept districts qui constituent le Mustang.

    Géographie

    En 2012, la capitale du Mustang a conservé son allure médiévale. Une cité sans voitures ni enseignes lumineuses qui, avec ses ruelles empierrées et son petit millier d'habitants, tient davantage du bourg de montagne que de la ville. Y accéder est encore une aventure : il faut compter quatre à cinq jours de marche depuis Jomosom ou deux à trois jours de cheval. Un périple éprouvant, d'autant que le sentier franchit plusieurs cols au-dessus de 4 000 mètres d'altitude. Le chemin, qui longe le cours de la rivière Kali Ghandaki, s'étire au nord-ouest de la chaîne des Annapurnas, en une succession de vallées et de crêtes. Dans ce désert d'altitude, peuplé de 6 000 habitants, tous adeptes du bouddhisme tibétain, les zones habitables se concentrent autour des cours d'eau et des sources. La région, en effet, ne bénéficie pas de la mousson sud-asiatique, bloquée au sud par les sommets himalayens. Une spécificité climatique qui limite l'agriculture vivrière à une récolte par an : du blé, de l'orge et quelques légumes. Un peu d'élevage comme des troupeaux de yaks semi-sauvages, complète les maigres ressources des Mustangis[5].

    Le Népal pratique une politique d'aide, de scolarisation mais aussi d'assimilation du pays. Le roi, Jigme Dorje Palbar Bista (en), a perdu ses pouvoirs mais l'isolement du pays garantit encore au pays une autonomie culturelle par rapport au Népal.

    La partie médiévale et emmurée située à l'est de la ville a été proposée en 2008 pour une inscription au patrimoine mondial et figure sur la « liste indicative » de l’UNESCO dans la catégorie patrimoine culturel[6].

    Autour de Lo Mantang, la désertification remet en cause les cultures par irrigation

    Trois couleurs pour Lo Mantang : l'ocre des sables, le blanc des habitations et le brun des édifices religieux. La bâtisse la plus importante dans la partie haute de la ville est le palais à trois étages, une des quatre demeures royales. La tradition veut que la ville ait été entourée de forêts. Il n'en reste rien et la désertification, qui s'aggrave d'année en année, rend problématique pour l'avenir les cultures par irrigation.


    Notes et références

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