Littérature Young Adult

La littérature Young Adult, parfois abrégée YA et parfois appelée littérature jeune adulte, est une sous-catégorie de la littérature jeunesse.

Historique

Sarah Trimmer définit, dans The Guardian of Education en 1802, les termes de littérature pour enfants, pour les enfants de moins de quatorze ans, et de littérature pour jeunes adultes pour les personnes de 14 à 21 ans. Dans les années 1950, L'Attrape-cœurs attire l'attention d'un public adolescent, bien qu'il ne soit pas l'audience visée en premier lieu. Les thèmes de l'angoisse adolescente et de l'aliénation deviennent emblématiques de la littérature young adult[1].

En 1957, la Young Adult Library Services Association est fondée[2].

L'expression gagne en popularité dans les années 1960, après la publication de The Outsiders par S. E. Hinton en 1967. Il s'agit du premier roman dont le public visé est expressément celui des jeunes adultes, Hinton l'étant elle-même quand elle écrit le roman[3],[4]. Publié alors qu'elle a seize ans, il est reconnu pour ne pas faire preuve de la nostalgie habituelle des romans écrits par les adultes au sujet des adolescents[5].

Les années 1970 et la première moitié des années 1980 sont décrits comme l'âge d'or de la fiction young adult : c'est une période où des romans complexes discutent de sujets adolescents, pour un public d'adolescents et de jeunes adultes[1]. Dans les années 1980, la littérature young adult devient beaucoup plus sombre, avec une démocratisation de sujets comme le viol, le suicide, la mort de parents et le meurtre[6] ; en parallèle, la romance gagne en popularité elle aussi[7].

Bien que la série Harry Potter ne soit pas tout à fait destinée aux jeunes adultes, elle est généralement considérée comme emblématique du genre[4].

Au XXIe siècle, la diversité devient un thème majeur de la littérature young adult et de nombreux romans se tournent vers les expériences de groupes minoritaires[8],[9],[10]. De 2006 à 2016, 90 % des romans britanniques young adult à succès ont des personnages principaux blancs, non handicapés, cisgenres et hétérosexuels[11]. Plusieurs maisons d'éditions, estimant que la diversité est essentielle pour éduquer les lecteurs les plus jeunes et représenter leur vie réelle[12], changent leurs lignes éditoriales au milieu des années 2010[13]. En 2017, un quart des romans jeunesse (young adult et pour enfants) a un personnage principal appartenant à un groupe minoritaire, soit une augmentation d'environ 10 % par rapport à l'année précédente[14].

Francisation

Certains éditeurs préfèrent en français le terme de littérature « jeune adulte »[15]. La majorité garde l'appellation Young Adult[16].

Caractéristiques

Public visé

La fenêtre d'âge de l'audience s'étend de 10 à 25 ans, et plus généralement entre 12 et 20 ans[2]. Cependant, on estime que près de la moitié du lectorat est plus âgé que cette fenêtre cible[17].

Thèmes

Les personnages des romans Young Adult font partie de la même catégorie d'âge, évoluent dans des espaces adolescents comme le lycée et la maison familiale et rencontrent des problèmes classiques de la vie adolescente[2]. Les adolescents deviennent adultes et règlent des problèmes personnels tout en prenant la responsabilité de leurs actions[18]. Une analyse des romans de 1980 à 2000 identifie dix-sept thèmes principaux du genre, dont en particulier l'amitié, le fait d'avoir des ennuis avec l'autorité, les relations romantiques et sexuelles et la vie de famille[19].

Notes et références

  1. Mary Owen, « Developing a love of reading: why young adult literature is important », Orana, vol. 39, no 1, , p. 11–17 (ISSN 0045-6705, lire en ligne, consulté le )
  2. Bernard.
  3. Jon Michaud, "S. E. Hinton and the Y.A. Debate", The New Yorker, October 14, 2014
  4. Constance Grady,"The Outsiders reinvented young adult fiction. Harry Potter made it inescapable.," Vox (website), January 26, 2017
  5. Dale Peck, 'The Outsiders': 40 Years Later, New York Times, 23 September 2007
  6. Bryan Gillis, Sexual content in young adult novels: Reading Between the Sheets, Rowman & Littlefield, (ISBN 9781442246874, OCLC 965782772), p. 101–124
  7. Berta Parrish, « Put a Little Romantic Fiction into Your Reading Program », Journal of Reading, vol. 26, no 7, , p. 610–615 (JSTOR 40029267)
  8. Leo Benedictus, « Torn apart: the vicious war over young adult books », The Guardian, (lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Francine Prose, « The Problem With 'Problematic' », The New York Review of Books, (lire en ligne, consulté le )
  10. Alison Flood, « Vetting for stereotypes: meet publishing's 'sensitivity readers' », The Guardian, (lire en ligne, consulté le )
  11. Melanie Ramdarshan Bold, « The Eight Percent Problem: Authors of Colour in the British Young Adult Market (2006–2016) », Publishing Research Quarterly, vol. 34, no 3, , p. 385–406 (DOI 10.1007/s12109-018-9600-5)
  12. « Frequently Asked Questions », sur We Need Diverse Books (WNDB) (consulté le )
  13. Ron Charles, « 'We need diverse books,' they said. And now a group's dream is coming to fruition. », Washington Post, (lire en ligne, consulté le )
  14. « Children's Books by and About People of Color », sur ccbc.education.wisc.edu (consulté le )
  15. Cécile Dehesdin, « 15 livres pour jeunes adultes qui veulent autre chose que de la dystopie », sur Slate.fr, (consulté le )
  16. « Littérature Young Adult : qu’est-ce que c’est ? », sur www.lecteurs.com (consulté le )
  17. (en-US) Caroline Kitchener, « Why So Many Adults Read Young-Adult Literature », The Atlantic, (lire en ligne, consulté le )
  18. « Qualities of Young Adult Literature | Education.com », sur www.education.com (consulté le )
  19. April Wells, « Themes Found in Young Adult Literature: A comparative study between 1980 and 2000 »,

Bibliographie

  • Lucie Bernard, Les filles qui aimaient les vampires, (thèse),
  • Portail de la littérature d'enfance et de jeunesse
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