Liste des comtes de Corse

Les origines de la féodalité

Au Moyen Âge, les comtes Bonifacio en 825 et Adalbert son fils en 845, ont tour à tour été chargés par l'empereur Lothaire Ier de la défense de la Corse contre les Maures. Leurs descendants, marquis en Italie, conservèrent cette fonction. Ils étaient défenseurs de la Corse comme l'empereur était défenseur de Rome[1]. De même, le comte Giulio Ortoli, d'Ancône, est venu en Corse en 773, envoyé par Charlemagne afin de lutter également contre l'invasion des Maures. Cette famille a été reconnue noble par arrêt du Conseil Supérieur de la Corse du , établissant la filiation depuis Ghjucante, Ottaviu et Ghjuvanninellu Ortoli, vivants au XVIe siècle[2].

En 951, le chef des marquis toscans est Oberto-Opizzo, vicaire impérial pour toute l'Italie, mais souverain direct des comtés de Luni, de Gênes, de Milan et des Iles. Le comté des Îles était sous la juridiction directe des marquis. Les historiens ont groupé ses descendants sous le nom conventionnel d'« Obertenghi ». Existait aussi une branche des marquis d'Italie plus anciennement fixée dans l'île que les Obertenghi, qui se divise en Bianchi (Biancolacci) et en Cinarca (Cinarchesi).

Au XIe siècle, le marquis Alberto Ruffo aurait chassé les Sarrasins de Rome et contribué à la défense de la Corse. Ses descendants, marquis de Massa ou de Parodi, sur le continent, joignirent constamment à leurs titres celui de marquis de Corse.

Tous les descendants d'Alberto Ruffo portaient le titre de marquis de Corse, alors que certains d'entre eux seulement résidaient sur le fief. Un vicomte, un « gastald » ou un vicaire administrait leurs biens.

« Les comtes furent, suivant la tradition, les souverains héréditaires de la Corse du IXe au XIe siècle, et ont pour auteur un comte Bianco dont la légende a fait un fils de l'hypothétique Ugo Colonna »[1].

Au XIIIe siècle, les Biancolacci ne sont plus que les vassaux des Cinarchesi qui, devenus les maîtres de l'« Au-Delà-des-Monts »[3], ne cesseront de prétendre à l'autorité suprême. « En moins de deux cent cinquante ans, dix-sept d'entre eux, dont les plus célèbres sont Giudice (Sinucello) de Cinarca, Arrigo Della Rocca, Vincentello d'Istria et Giovan Paolo di Leca, domineront la Corse presque entière, la plupart avec le titre de comte qu'ils tiendront non d'un droit ancestral, mais du suffrage populaire »[1].

Au XIVe siècle pour asseoir leur pouvoir, les seigneurs Cinarchesi auront besoin pour être désignés Comte de Corse de s'inventer un ancêtre commun avec les Comtes du Palazzo[4] qui étaient eux les véritables descendants de Boniface. Les conditions essentielles étaient : posséder le Château de Cinarca, appartenir à la Famille Della Rocca et être désigné à Biguglia ou à Morosaglia par l'assemblée des représentants des pieves de Corse. Ainsi est né le mythe de Ugo Colonna le bon libérateur des Corses opprimés par les cruels maures[5].

Comtes et Vicomtes de Corse

Selon Giovanni della Grossa

Selon d'autres historiens

Les Successeurs

  • Arrigo Ier Colonna (940 - 1000) (dit Arrigo-bel-Messer, mort assassiné, ses sept enfants noyés) descendant du comte Bianco
  • Comtesse Geneviève De Torquati (femme du précédent)
  • Antonio Colonna Di Cinarca (990 - 1070) (descendant de Cinarca Colonna, fils d'Ugo Colonna qui serait le frère de Bianco Colonna) Marié à la fille d'Arrigo
  • Andrea Colonna Di Cinarca (1040 - 1112)
  • Arrigo IIe Colonna Di Cinarca
  • Diotajuti Colonna Di Cinarca (? - 1142) dit Il Sardo
  • Ansaldo da Mare (comte de Corse 1200-1204)
  • Arrigo IIIe Colonna Di Cinarca (? - 1239) dit il Maggiore
  • Sinucello Della Rocca dit Giudice de Cinarca (1221 - 1306 ou 1312)
  • Arrigo Della Rocca (? - 1401) comte de Corse (1373 - 1401).
Vincentello d'Istria
  • Vincentello d'Istria (1380 - 1434), comte de Corse (1410 - 1418), vice-roi de Corse (1418 - 1434)
  • Simone Ier da Mare (comte de Corse 1434 - 1439)
  • Paolo Ier Della Rocca (?- 1441)
  • Giudice IIe Della Rocca
  • Paolo II Della Rocca
  • Tomasino de Campo-Fregoso
  • Gherardo Appiano[1] (1461 - 1502), élu comte de Corse en
  • Giovan Paolo di Leca, comte de Corse et de Cinarca un des derniers feudataires en lutte contre les Génois.[1]

La fin des derniers feudataires

1511 : « La ruine de Gian-Paolo et de Rinuccio[6] fut aussi celle du pouvoir féodal en Corse. Gênes ne permit pas aux maisons della Rocca et de Leca de se relever, les seigneurs d'Istria, d'Ornano et de Bozzi firent leur soumission et renoncèrent désormais à tout rôle politique. »[1]

Notes et références

Notes

    Références

    1. Colonna De Cesari-Rocca et Louis Villat in Histoire de Corse Ancienne librairie Furne Boivin & Cie, Éditeurs 5, rue Palatine Paris VIe 1916]
    2. La Piève d’Atallà de Henri Ortoli Président d’Honneur de l’Accadémia Corso de Nice - avril 1979
    3. Le « Delà des Monts » correspond à peu près à l'actuel département de la Corse-du-Sud
    4. Palazzo de Poggio-di-Venaco
    5. Diunisu Luciani in A Corsica tempa lli sarragini, ouvrage en langue corse juillet 1998, résumé par Jean Pierre Poli, février 1999
    6. Rinuccio Della Rocca (1458 -1511), seigneur de Cinarca et d'Istria

    Articles connexes

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