Liliana Lubińska

Liliana Lubińska (, Łódź - ) est une neuroscientifique polonaise connue pour ses recherches sur le système nerveux périphérique et sa découverte du transport axoplasmique bidirectionnel[1],[2]. En 1946, elle fonde avec son mari Jerzy Konorski, le département de neurophysiologie à l'Institution Nencki de Varsovie[3].

Biographie

En 1923, Liliana Lubińska entre à l'Université de Varsovie pour étudier la biologie. Un an plus tard, elle est transférée à l'Université Paris-Sorbonne, pour poursuivre ses études en sciences biologiques. En 1927, elle reçoit sa licence en chimie et physiologie biologique, puis son doctorat en 1932[3].

Pendant son doctorat, elle travaille au laboratoire de physiologie de Louis et Marcelle Lapicque, où elle se concentre sur la chronaxie et les réflexes[1]. Sa thèse de doctorat porte sur le réflexe non itératif. Elle est lauréate d’un prix pour sa thèse de l'Académie de Paris[4].

Carrière et recherches

Après avoir terminé son doctorat à Paris, Liliana Lubińska débute des recherches indépendantes sur l'effet de différents agents sur l'excitabilité de la préparation neuromusculaire. Elle participe aux expériences de Jerzy Konorski (en) et Stefan Miller sur les réflexes conditionnés à l'Institut Nencki, centre dédié à la biologie expérimentale à Varsovie[1].

Quand la Seconde Guerre mondiale éclate entre 1939 et 1940, elle est forcée de fuir l'institut détruit par des bombardements. Liliana Lubińska et son mari tentent désespérément de traverser la frontière nord pour rejoindre le frère de Jerzy Konorski en Angleterre. Cependant, les contrôles allemands mettent à mal leurs tentatives et le couple reste un temps à Białystok[5].

Alors que les puissances de l'Axe occupent toute la partie orientale de la Pologne, y compris Białystok, forçant le couple à fuir vers le Caucase. Ils collaborent à la régénération du nerf périphérique à l'Institut géorgien de médecine expérimentale de Soukhoumi entre 1940 à 1945[5].

Après la guerre, les recherches de Liliana Lubińska se sont poursuivies dans le domaine du système nerveux périphérique. De 1945 à sa retraite en 1982, elle étudie la structure neuronale et la physiologie, en particulier le transport axoplasmique, et démontre que le transport axoplasmique peut être bidirectionnel[3].

En collaboration avec Giuseppe Moruzzi et Horace Winchell Magoun, elle établit que le tronc cérébral contient des neurones qui conditionnent la conscience et la posture du centre cérébral, et confèrent à l'état conscient le contrôle de la base physique[6].

Les recherches de la neuroscientifique ont conduit à des découvertes supplémentaires dans le domaine des neurosciences. Au cours de sa carrière, elle a publié près de 80 articles et a été largement reconnue comme étant pionnière dans son domaine[1].

Distinctions

Références

  1. (en) Marilyn Bailey Ogilvie, Joy Dorothy Harvey, The Biographical Dictionary of Women in Science : L-Z., Taylor & Francis, , 798 p. (ISBN 978-0-415-92040-7, lire en ligne)
  2. (pl) « Liliana Lubińska », sur neuropedia.org.pl (consulté le )
  3. (en) Acta Neurobiologiae Experimentalis : Liliana Lubińska (1904-1990)., (lire en ligne)
  4. « c) Arcs réflexes et. réflexes conditionnels. », L'Année psychologique, vol. 33, no 1, (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « Jerzy Konorski (1903–1973) on the 20th anniversary of his death », Neuroscience & Biobehavioral Reviews, vol. 18, no 3, , p. 449–453 (ISSN 0149-7634, DOI 10.1016/0149-7634(94)90057-4, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) J. Allan Hobson Md, The Dreaming Brain, Basic Books, , 336 p. (ISBN 0-465-01702-9)

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