Lili Brik

Lilia Iourievna Brik (en russe : Лиля Юрьевна Брик), dite Lili Brik, née Kagan (Каган) le 30 octobre 1891 ( dans le calendrier grégorien) à Moscou (Russie) et morte le à Peredelkino (URSS), est une actrice et réalisatrice russe puis soviétique, membre du mouvement d'avant-garde russe. Muse de Vladimir Maïakovski, elle fait publier et diffuser l’œuvre du poète. Son image est associée à l'affiche publicitaire de 1924 réalisé par Alexandre Rodtchenko pour la maison d'édition Gosizdat.

Biographie

Maïakovski et Brik en 1918 - avant et après la censure.

Née en 1891 à Moscou, Lilia Iourievna Kagan est la fille d'un avocat juif et d'une professeure de musique. Lili et sa sœur Elsa reçoivent une éducation classique. Elles apprennent le piano, le français et l'allemand. Lili étudie l'architecture à Moscou, se forme au ballet et au théâtre. Elle écrit également de la poésie[1].

Elle épouse en 1912 Ossip Brik écrivain de l'avant-garde russe, critique littéraire et éditeur audacieux. En 1915, le couple Lili et Ossip Brik reçoivent dans leur appartement à Saint-Pétersbourg de nombreux artistes, cinéastes et écrivains faisant partie de la nouvelle génération d'artistes révolutionnaires russes. La sœur cadette de Lili, Elsa âgée de 19 ans y introduit le poète Vladimir Maïakovski, installé à Moscou[1]. Ossip Brik conquis, édite aussitôt ses poèmes qui le rendent rapidement célèbre. Lili devient la muse de Maïakovski. Ils décident alors de ne jamais se séparer et forment un trio non conventionnel. Dans les années 1920, le trio voyage à Berlin et Paris où il retrouve la sœur de Lili, Elsa Triolet. En 1928, le régime soviétique renforce les contrôles et la répression stalinienne se fait pressante.

Lili Brik et Vladimir Maïakovski

Maïakovski se suicide le , d'une balle dans le cœur. La même année, Lili Brik divorce de son mari et épouse le général Vitali Primakov. Lili Brik rassemble les écrits de Maïakovski pour les faire publier, en 1935. La répression stalinienne se fait de plus en plus forte. Lili Brik et Vitali Primakov font partie de la liste établie par Staline des personnes soupçonnées d'être partisanes de Léon Trotski. Vitali Primakov est arrêté et exécuté en 1937[2]. Lili Brik aurait été épargnée par Staline lui-même[3].

En 1938, elle devient la compagne de l'écrivain Vassili Katanian et le couple installé à Moscou passe la plupart de son temps à diffuser l'œuvre de Maïakovski.

En 1955, Lili Brik obtient l'autorisation de voyager et de rendre visite à sa sœur Elsa à Paris. La censure des années 1960 tente d'effacer ses rapports avec Maïakovski.

En 1978, elle se suicide à l'âge de 86 ans, après une chute qui devait la laisser invalide pour le restant de ses jours[2].

Carrière artistique

Dans les années 1920, Lili Brik réalise un documentaire sur les fermes collectives juives en Russie Jews On the Land, une parodie sur le cinéma bourgeois intitulé The Glass Eye[2].

En 1923, elle fonde avec Serge Tretiakov, le journal LEF pour Leftist Front of Arts, qui devient la revue du constructiviste russe.

Lili Brik pose pour Alexandre Rodtchenko qui avait abandonné la peinture et la sculpture pour la photographie. Alexandre Rodchenko intègre les portraits de Lili Brik dans des photomontages pour des affiches, des brochures et des publications. Une des images marquantes est la photo qui illustre le poème Pro Eto de Maïakovski, en 1923. Lili Brik pose les yeux écarquillés, le regard fixe. Une autre affiche connue est celle réalisée pour l'éditeur soviétique, Gosizdat, en 1924, Lili Brik la bouche ouverte crie LIVRES![3].

Publications

  • Lettres à Lili Brik (1917-1930), trad. Andrée Robel, Claude Frioux, Paris : Gallimard Poche, 1999
  • Лиля Брик - Эльза Триоле: Неизданная переписка (1921-1970), Москва : Эллис Лак, 2000
Lili Brik - Elsa Triolet : Correspondance inédite (1921-1970), Moscou : Ellis Lak, 2000
Lili Brik - Elsa Triolet : Correspondance 1921 - 1970, traduit du russe sous la direction de Léon Robel, NRF Gallimard, 2000

Références culturelles

  • Franz Ferdinand fait référence à l'affiche d'Alexandre Rodtchenko pour la pochette d'album You Could Have It So Much Better[3].
  • Le chanteur Raphael fait référence à Lili Brik dans « Le vent de l'hiver ».
  • Le groupe de rock français Noir Désir fait référence à Lili Brik dans sa chanson « À l'arrière des taxis ».
  • Le rappeur Dooz Kawa dans son dernier titre Le temps des assassins fait référence à Brik et Maïakovski.

Notes et références

  1. (en-GB) Sue Steward, « Lilya Brik: a very Soviet siren », The Telegraph, (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le )
  2. « THE GIRL IN RODCHENKO'S POSTER », sur nzagainstthecurrent.blogspot.fr, (consulté le )
  3. (en-GB) « Rodchenko's revolution: a socialist with true vision », The Independent, (lire en ligne, consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Arcadi Vaksberg, Lili Brik : portrait d'une séductrice, Paris : Albin Michel, 1999

Liens externes

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