Ligue des Droits du religieux ancien combattant

La Ligue des Droits du religieux ancien combattant est une association crée en 1924 dans le but d’obtenir « la reconnaissance des libertés individuelles des religieux anciens combattants et de leurs droits civiques rendus plus incontestables que jamais par leur loyalisme au service du pays ».

Historique

L'association a été créée, le , par Dom François-Josaphat Moreau, moine bénédictin de l’Abbaye Saint-Martin de Ligugé, ancien aumônier militaire grièvement blessé et gazé durant la première guerre mondiale. Il est rejoint dans les semaines qui suivent par de nombreux religieux et civils dont Jacques Péricard qui prendra la tête de la ligue.

En effet la France avait voté en 1901 et 1904 des lois antireligieuses. Celle du sur les associations introduit une exception pour les congrégations en les contraignant à obtenir une autorisation législative au lieu de faire une simple déclaration en préfecture. Les membres d’une congrégation non autorisée sont interdits d’enseignement. La loi du interdit l’enseignement à tous les religieux. 2 500 écoles doivent fermer, les biens des congrégations sont séquestrés et environ 30 000 moines ou sœurs sont contraints à l'exil.

Le , au lendemain de la déclaration de mobilisation générale, ces lois anti-congréganistes sont suspendues par une circulaire du ministre de l’Intérieur, Louis Malvy. Les 9 323 religieux revenus d’exil sont mobilisés. 1 237 d’entre eux seront blessés et 1 571 perdront la vie dans les combats. 

Moins de six ans après la fin de la guerre, le nouveau président du conseil, Édouard Herriot, annonce le son intention de relancer l’expulsion des congrégations, de supprimer l’ambassade auprès du Saint-Siège et d’appliquer la Loi de séparation des Églises et de l'État à l’Alsace et à la Moselle.

En réponse à ces mesures, deux mois plus tard, la ligue est fondée et, en octobre, Paul Doncœur publie une lettre ouverte à Herriot « Pour l’honneur de la France, nous ne partirons pas ! ».

En mars 1925, l'Assemblée des cardinaux et archevêques de France publie la Déclaration sur les lois dites de laïcité et les mesures à prendre pour les combattre qui condamne la laïcisation de la société française et enjoint les catholiques à s'y opposer, légitimant par là l'action de défense religieuse de la Ligue[1].

Aucun religieux ne quittera le territoire français et Herriot renonce à ses intentions. Ces lois ne seront abolies que durant la seconde guerre mondiale. Le , l’État français promulgue une loi levant les interdictions frappant les congrégations. Ce texte reprend un projet préparé à la fin de la IIIe République.

Cette loi est maintenue à la Libération.

Évolution

En 1981, la ligue change de dénomination pour se nommer « Défense et Renouveau de l’Action Civique » . Elle se fixe un objectif nouveau, remettre à l’honneur les fondements spirituels, moraux et civiques de la civilisation chrétienne : honneur et fidélité, souci de la vérité et de la justice, respect de la dignité de la personne et des lois naturelles, courage et dépassement de soi, humilité et générosité.

Notes et références

  1. Philippe Portier, « L'Église catholique face au modèle français de laïcité », Archives de sciences sociales des religions [En ligne], 129 | janvier - mars 2005, mis en ligne le 09 janvier 2008.

Bibliographie

  • Alain Toulza, La Grande Guerre des hommes de Dieu, Héros des tranchées, entre persécutions et Union Sacrée, éditeur DRAC.
  • Jean Rovolt, Dom Moreau, moine bénédictin de l’abbaye de Ligugé, fondateur de la ligue des Droits du religieux ancien combattant, 1881-1944, Paris, 1945.

Colloque

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