Lev Knipper

Lev Konstantinovitch Knipper (en russe : Лев Константинович Книппер) ( à Tiflis (aujourd'hui Tbilissi) – à Moscou) était un compositeur soviétique dont l'œuvre la plus célèbre est le chant Plaine ma plaine, composé en 1934 comme partie chorale de sa 4e symphonie.

Il fut nommé Artiste du peuple de l'URSS en 1974, peu de temps avant sa mort.

Biographie

Fils de Constantin Leonardovitch Knipper (dont la sœur, Olga Knipper[1], épousa Anton Tchekhov) et d'Elena Iourievna Ried. Son père, dont la famille était originaire de Sarrebruck, était ingénieur des chemins de fer impériaux et s'installa à Tiflis pour son travail. C'est durant cette période que naquirent les trois enfants du couple : Ada et Olga (qui devint ensuite une célèbre actrice du IIIe Reich sous le nom d'Olga Tschechowa), ses deux sœurs aînées, et Lev (ou Leo en allemand). Dans son enfance, il fut soigné par Tchekhov d'une tuberculose osseuse. La famille déménagea à Moscou, puis à Saint-Pétersbourg, où Contantin Knipper travailla au ministère des transports.

Sa vocation naquit lorsqu'il accompagna ses parents, enfant, à un concert de la Sixième Symphonie de Tchaïkovski, l'émotion fut si forte qu'il éclata en sanglots.

À la fin de la Première Guerre mondiale et à la chute de l'Empire russe[2], il est officier de la Garde blanche qui combattit les Rouges en Russie méridionale[3]. Après la défaite des Blancs, il prend la fuite dans le nouveau royaume de Yougoslavie, où il retrouve la troupe de théâtre de sa tante Olga Knipper pour laquelle il travaille et qu'il suit à Prague, puis en Allemagne. La troupe de théâtre rentre à Moscou, par la Scandinavie, en .

Il commence à étudier la musique à l'âge de 23 ans à l'Institut Gnessine, dans la classe de Reinhold Glière. Présenté par sa tante Olga à la fondatrice Hélène Gnessine, il y entra d'abord comme administrateur, puisque les élèves avaient tous entre sept et dix-sept ans[4].

Il part ensuite se soigner en Allemagne pendant quinze mois, où il étudie avec Philipp Jarnach et se met à composer des fox-trot et de la musique contemporaine. À son retour en Russie au début de 1924, il provoque la surprise par son originalité, à une époque de formalisme idéologique.

Il travaille ensuite pour le théâtre Nemirovitch-Dantchenko et au début des années 1930 se rend en expédition (il pratiquait l'alpinisme) dans le Caucase du nord et dans le Pamir soviétique, où il en profite pour étudier les musiques des peuples locaux. À partir de 1932, il devient musicien de l'Armée rouge et l'année suivante commence une carrière de chef d'orchestre.

Il compose cinq opéras, vingt symphonies, des musiques de ballet et de films, etc.

Vie privée

Lev Knipper était l'époux en premières noces de Lioubov Sergueïevna Zalesskaïa[5] qui lui donna un fils, Andreï, en 1931. Il divorça pour épouser Maria Garikovna Melikova[6], dont il se sépara dans les années 1950.

Récompenses

Œuvre

  • Contes de fées d'une idole de plâtre, première au théâtre de la Révolution à Moscou (1925)
  • Candide, opéra d'après Voltaire (1926)
  • Vent du Nord opéra sur l'assassinat de commissaires du peuple par les Britanniques pendant la guerre civile (1930)
  • Vingt symphonies, composées entre 1927 et 1972.
  • Sur le Baïkal, opéra (1948)
  • Le Petit Prince, opéra d'après l'œuvre de Saint-Exupéry (1964)
  • Radif, Suite sur des thèmes iraniens.

Notes

  1. Elle considérait Lev comme son fils adoptif.
  2. Au moment de la révolution, il était élève officier à l'école d'artillerie montée d'Oriol.
  3. Il combattera ensuite dans l'armée de Wrangel jusqu'au début de 1921, ce qu'il cachera plus tard, in Beevor, op cité.
  4. En tant qu'ancien officier de l'Armée blanche, il fut contraint de collaborer avec les services du nouveau régime et se rendra plusieurs fois à Berlin au cours des années 1930 pour y organiser des réunions en faveur de l'URSS, auprès des émigrés russes. Il fit son premier séjour en Allemagne, pendant quinze mois à partir de septembre 1922, pour se soigner d'une rechute de sa tuberculose et donner des renseignements.
  5. Elle était la fille d'un architecte issu de l'ancienne aristocratie.
  6. Issue de l'aristocratie arméno-ukrainienne, elle fut obligée elle-aussi de collaborer pour la Guépéou.

Bibliographie

  • Le Mystère Olga Tchekhova, Antony Beevor, traduit de l'anglais, Paris, Calmann-Lévy, 2005

Liens externes

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