Les Orientales

Les Orientales est un recueil de poèmes écrit par Victor Hugo et publié en 1829.

Les Orientales

Illustration de Jean Alfred Gérard-Séguin pour Les Orientales dans l'édition Hetzel de 1853-1854

Auteur Victor Marie Hugo
Pays France
Genre Poésie
Éditeur Charles Gosselin
Lieu de parution Paris
Date de parution 1829

Pour les articles homonymes, voir Les Orientales (homonymie).

Un exotisme flamboyant

Composé de quarante-et-un poèmes dont trente-six datent de 1828, l’ouvrage, très fortement marqué par le philhellénisme ou engouement de l’époque pour la Grèce (Navarin, Enthousiasme, l’Enfant), offre une série de tableaux hauts en couleur de l’Orient méditerranéen.

Mais le pittoresque n’épuise pas la richesse du recueil où voisinent les accents guerriers, épiques, érotiques et même intimistes, comme dans le poème conclusif, qui, par son repli mélancolique, annonce les Feuilles d’automne.

Poésie et liberté

La préface revendique les privilèges de la liberté dans l’art et joue de la provocation en qualifiant l’ouvrage de « livre inutile de pure poésie ».

Hugo semble en effet user de tous ses moyens de virtuose comme dans les célèbres Djinns, poème conçu comme un crescendo et un decrescendo ; l’Orient est ainsi prétexte aux jeux de l’imaginaire, à l’inventivité verbale et à la diversité rythmique qui, plus encore que dans Odes et Ballades, manifeste la rupture avec les formes classiques.

Cette fantaisie débridée et affichée ne doit pas cacher la double célébration qui domine le recueil : celle de la liberté grecque et celle de Napoléon. Le jeune Hugo s’éloigne ainsi du royalisme conservateur qui nourrissait ses premiers poèmes. La liberté dans l’art est indissociable d’une liberté de l’art revendiquée ici à travers la multiplicité des sujets (depuis l’histoire jusqu’à la fable), l’exaltation de la passion, l’imagination morbide…

La préface le proclamait : « en poésie, tout a droit de cité ».

Table des matières

« Si je n’étais captive,
J’aimerais ce pays, [...]
Si le long du mur sombre
N’étincelait dans l’ombre
Le sabre des spahis. »

Harem au kiosque, tableau orientaliste de Jean-Léon Gérôme, contemporain de Hugo.
Mazeppa, illustration par Victor Masson (1868)
Sara la baigneuse, illustration par Marius Vasselon (1890).
  1. Le Feu du Ciel
  2. Canaris
  3. Les têtes du sérail
  4. Enthousiasme
  5. Navarin
  6. Cri de guerre du mufti
  7. La douleur du pacha
  8. Chanson de pirates
  9. La captive
  10. Clair de lune
  11. Le voile
  12. La sultane favorite
  13. Le derviche
  14. Le château-fort
  15. Marche turque
  16. La bataille perdue
  17. Le ravin
  18. L'Enfant
  19. Sara la baigneuse
  20. Attente
  21. Lazzara
  22. Vœu
  23. La ville prise
  24. Adieux de l'hôtesse arabe
  25. Malédiction
  26. Les tronçons du serpent
  27. Nourmahal-la-Rousse
  28. Les Djinns
  29. Sultan Achmet
  30. Romance mauresque
  31. Grenade
  32. Les bleuets
  33. Fantômes
  34. Mazeppa
  35. Le Danube en colère
  36. Rêverie
  37. Extase
  38. Le Poëte au calife
  39. Bounaberdi
  40. Lui
  41. Novembre

Bibliographie

  • Ekrem Aksoy, « L’Image du Turc dans Les Orientales de Victor Hugo », Frankofoni, 2003, n° 15, p. 91-100.
  • Michel Berveiller, « Les 'T' et les 'G' des Orientales », Revue d’Histoire Littéraire de la France, 1968, n° 68, p. 726-730.
  • (en) Dorothy M. Betz, « Orientalism as Freedom in Hugo’s Les Orientales », Romance Quarterly, Winter 2005, n° 52 (1), p. 54-63.
  • Dominique Billy, « 'Harmonie du soir' et la postérité formelle de la note XI des Orientales », Studi Francesi, Jan-Apr 2006, n° 50 (1 [148]), p. 73-90.
  • Ludmila Charles-Wurtz, « Des Odes et Ballades aux Orientales : vers une libre circulation de la parole poétique », Autour des Orientales, Paris, Minard, 2002, p. 59-78.
  • Emmanuel J. Chetelat, Les Occidentales ou lettres critiques sur les Orientales de M. Victor Hugo (1829), Paris, L’Arche du Livre, 1971.
  • Robert C. Glenn, « La Chronologie des Orientales de Victor Hugo », PMLA, Dec 1940, n° 55 (4), p. 1180-90.
  • (en) Richard B. Grant, « Sequence and Theme in Victor Hugo’s Les Orientales », PMLA, Oct 1979, n° 94 (5), p. 894-908.
  • Jean-Marc Hovasse, « Les Orientales et le Parnasse », Autour des Orientales, Paris, Minard, 2002, p. 139-68.
  • Franck Laurent, « Orient/Occident : Au-delà du miroir », Autour des Orientales, Paris, Minard, 2002, p. 9-35.
  • Frank Lestringant, « L’Orientalisme dévoilé : Musset, lecteur de Hugo », Revue d’Histoire Littéraire de la France, juil.-, n° 102 (4), p. 563-78.
  • Parvine Mahmoud, « La Source d’une allusion de Victor Hugo », Modern Language Notes, Feb 1958, n° 73 (2), p. 108.
  • Claude Millet, « L’Inspiration poétique : des Nouvelles Odes aux Orientales », Autour des Orientales, Paris, Minard, 2002, p. 79-106.
  • Sandrine Raffin, « Les Orientales : La Réception critique en 1829 », Autour des Orientales, Paris, Minard, 2002, p. 107-38.
  • (en) Michael Riffaterre, « Hugo’s Orientales Revisited », Romanic Review, Jan-Mar 2002, n° 93 (1-2), p. 173-83.
  • (ro) Cornelia Stefanescu, « Les Orientales de Victor Hugo, o geografie imaginara, si un program depasit », Revista de Istorie si Theorie Literara, 1978, n° 27, p. 219-29.
  • Jean-Pierre Vidal, « L’Épique dans Les Orientales », Autour des Orientales, Paris, Minard, 2002, p. 37-58.
  • Pierre Larcher, Autour des Orientales. Victor Hugo, Ernest Fouinet et la poésie arabe archaïque, Bulletin d'Études Orientales, tome 62, 2013 [année de tomaison], p. 99-123, Beyrouth, Institut Français du Proche-Orient, 2014.

Liens externes

  • Portail de la littérature française
  • Portail de la poésie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.