Les Contes de la lune vague après la pluie

Les Contes de la lune vague après la pluie (雨月物語, Ugetsu monogatari) est un film japonais réalisé par Kenji Mizoguchi, sorti en 1953.

Les Contes de la lune vague
après la pluie
Titre original 雨月物語
Ugetsu monogatari
Réalisation Kenji Mizoguchi
Scénario Matsutarō Kawaguchi
Akinari Ueda
Yoshikata Yoda
Musique Fumio Hayasaka
Tamekichi Mochizuki
Ichirō Saitō
Acteurs principaux
Sociétés de production Daiei
Pays d’origine Japon
Genre Film dramatique
Film historique
Film de guerre
Film de fantasy
Durée 97 minutes
Sortie 1953


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Le scénario, écrit par Yoshikata Yoda, Matsutarō Kawaguchi et Kenji Mizoguchi lui-même, est tiré de deux récits du recueil Contes de pluie et de lune d'Ueda Akinari et d'une nouvelle de Guy de Maupassant[1].

Ugetsu monogatari est aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs films de l'histoire du cinéma japonais[2].

Synopsis

Genjuro est un potier qui vit dans un petit village de campagne, Ōmi, au XVIe siècle. Un jour, il part vendre ses pots à la ville en compagnie de son ami Tobei. Quand Genjuro revient à Ōmi, il a gagné beaucoup d'argent car la guerre avec l'armée Shibata fait monter les prix. Tobei, quant à lui, rêve de devenir samouraï et il est resté à la ville pour essayer de rentrer au service d'un samouraï. Il rentrera bien vite chez lui, humilié par de vrais guerriers. Genjuro veut augmenter sa productivité pour gagner encore plus d'argent.

Cependant l'invasion d'une armée ennemie les oblige à fuir. Ils partent tous les quatre pour la ville. En ville, Genjuro vend une partie de sa production à dame Wakasa, fille d'un samouraï chef de clan. Tobei achète une armure de samouraï avec sa part de la vente des poteries contre l'avis de sa femme. Elle lui court après pour éviter qu'il ne dépense tout mais ne le retrouve pas et se perd. Elle se fait violer et devient prostituée.

De son côté, Genjuro suit dame Wakasa dans sa demeure dans les montagnes pour lui livrer sa commande de poteries. Tout en le félicitant pour la qualité de ses poteries, elle le séduit et il reste dans la demeure de dame Wakasa, comme ensorcelé. Il deviennent amants sans que Genjuro ne semble se souvenir qu'il est déjà marié a Miyagi. Ils coulent des jours heureux, et Genjuro se croit au paradis. Pendant ce temps sa femme rentrée au village est contrainte de fuir à nouveau pour échapper aux soldats qui le pillent encore.

Tobei devient un véritable samouraï après avoir fait croire qu'il a décapité un général de l'armée adverse et demande en récompense de se voir confier un commandement. Il rencontre sa femme devenue prostituée dans une maison de passe où il fait halte.

Genjuro descendu au village pour faire des achats rencontre un prêtre qui lui dit que la femme qu'il aime est en fait un fantôme, et que son âme est manipulée par des esprits malfaisants. Il ne veut pas le croire, mais cependant accepte l'aide du prêtre en le laissant écrire une prière de protection sur son corps. De retour chez dame Wakasa il se rend compte que le prêtre disait vrai et qu'elle veut le retenir prisonnier dans sa demeure. Pris de panique il s'enfuit et s'endort dehors. Se réveillant le lendemain il se retrouve à côté des ruines du manoir, semblant détruit depuis longtemps.

Il retourne alors à son village et y retrouve sa femme et son fils et s'endort à leur côtés. A son réveil le chef du village vient le visiter, mais sa femme a disparu. Le chef du village lui apprend qu'elle est morte pendant son absence. Il était donc encore ensorcelé la veille au soir en rentrant chez lui. Il redevient alors potier avec son fils à ses côtés.

Tobei abandonne son métier de samouraï et rentre lui aussi au village avec sa femme.

Fiche technique

Distribution

Scène du film avec Masayuki Mori (au centre).

À noter

Critique

« Eisenstein admirait dans le théâtre kabuki la cohésion des sensations visuelles, auditives, spatiales, créant une immense et complète provocation du cerveau humain. Les Contes de la lune vague en est la sublime illustration. »

 André Bazin, in Claude Beylie, Les films clés du cinéma, Bordas, 1987, (ISBN 2-04-016356-5)


Le critique américain Roger Ebert attribue au film la note de 4/4[6].

La critique américaine Pauline Kael trouve le film « subtil, violent et magique » et estime qu'il s'agit du film japonais le plus stupéfiant sorti depuis Rashomon (1950)[7].

Sur le site RottenTomatoes.com, le film obtient le score de 100%[8].

Dans sa critique publiée en 1954, le New York Times trouve le film exigeant et estime que le public américain aura des difficultés à le comprendre[9].

Notes et références

  1. Noël Simsolo, Kenji Mizoguchi, Paris, Cahiers du cinéma éditions, Collection Grands Cinéastes, 4e trimestre 2007, 95 p. (ISBN 978-2-86642-497-8), p. 63.
  2. (en-US) Michael Wilmington, « `Ugetsu' takes its place among Japan's best ever », sur chicagotribune.com, (consulté le )
  3. « Les Contes de la lune vague après la pluie », sur Centre national du cinéma et de l'image animée (consulté le ).
  4. (ja) Les Contes de la lune vague après la pluie sur la Japanese Movie Database.
  5. « Les films japonais sortis en France en salle » (version du 22 octobre 2020 sur l'Internet Archive), sur www.denkikan.fr.
  6. (en) Roger Ebert, « Ugetsu movie review & film summary (1953) | Roger Ebert », sur https://www.rogerebert.com/, (consulté le )
  7. https://www.geocities.ws/paulinekaelreviews/u.html
  8. https://www.rottentomatoes.com/m/ugetsu
  9. (en-US) Bosley Crowther, « The Screen in Review; Ugetsu,' From Japan, Offered at Plaza », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean d'Yvoire, « Les Contes de la lune vague après la pluie »Téléciné, no 82, Fédération des loisirs et culture cinématographique (FLECC), Paris,
  • Jean Douchet, « Les Contes de la Lune Vague », Documentation F.F.C.C. no 2 : Connaissance de Mizoguchi, Paris, 1964, Fédération Française des Ciné-Clubs, 25 p., p. 6-7
  • Akira Iwazaki, « Les Contes de la lune vague après la pluie », Anthologie du Cinéma no 29 : Mizoguchi, L'Avant-scène du Cinéma, Paris, , p. 443, 444, 457, 464-465, 471, 478, 486

Liens externes

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