Les Cloches (Rachmaninov)

Les Cloches op. 35 est un poème pour orchestre symphonique, chœur et solistes, d'après Edgar Poe, composé de 1912 à 1913 par le compositeur et pianiste russe Sergueï Rachmaninov. En 1912, Rachmaninov reçoit une lettre lui conseillant la lecture d'un poème d'Edgar Allan Poe, traduit par Constantin Balmont (qui « arrangea le texte à sa manière »), pour le mettre en musique. Aussitôt après l'avoir lu, le compositeur eut l'idée d'une symphonie vocale en quatre parties. Ce fut seulement après la mort de Rachmaninov que l'on sut qui était l'auteur de cette lettre anonyme : Maria Danivola, une violoncelliste qui ne pensait pas que sa suggestion serait retenue[1]! La création eut lieu le à Saint-Pétersbourg sous la direction du compositeur : Les Cloches reçurent un accueil formidable [2]. Lors de la présentation de l'œuvre au concert de la Philharmonique de Moscou le , Rachmaninov remporta d'ailleurs un succès inhabituel. On lui offrit à la fin de la séance des couronnes de lauriers, des fleurs et des présents tandis que le public le gratifiait d'une ovation tonitruante[3].

Analyse de l'œuvre

À l'image du poème d'E. A. Poe, Les Cloches de Rachmaninov, est divisé en quatre partie, ou plutôt quatre mouvements.

Ces quatre mouvements représentent, selon Vladimir Jurowski les « quatre âges de la vie humaine ».

Le premier mouvement : Allegro ma non tanto représente l'âge de l'enfance.

Le second mouvement : Lento, la jeunesse.

Le troisième mouvement : Presto, la guerre.

Le quatrième mouvement : Lento lugubre, la mort.

Il est important de retenir que cette œuvre a été composée en 1912-1913, soit un an avant la Première Guerre mondiale. Le troisième mouvement semble annoncer cette guerre.

Critiques

Voici une critique de 1931 des Cloches par un journal moscovite, peu après la publication d'une lettre contre le régime soviétique cosignée par Rachmaninov et le décret bannissant sa musique en Union Soviétique.

  • « Cette musique émane d'un émigré, ennemi déclaré de la Russie soviétique : Rachmaninov. Les mots sont de E. A. Poe et d'un autre émigré, Balmont. Pour la diriger, ils ont invité A. Kouts [ Albert Coates, NDR] qui a quitté la Russie en 1917 et revient aujourd'hui avec un passeport étranger. Le concert fut d'un genre étrange : sons de cloches, liturgie, diableries... tout ce que la révolution d'Octobre a balayé. À qui donc s'adressait-on ? Qui a organisé ce concert [4]? »

Le poème

Il existe une traduction française du poème par Stéphane Mallarmé[5], disponible sur un site consacré à Rachmaninov (voir liens externes).

Bibliographie

  • Rachmaninov, Jacques-Emmanuel Fousnaquer, Éditions du Seuil, , 224 pages.
  • Rachmaninov, Damien Top, Bleu-Nuit éditeur, 2013, 176 pages.

Liens externes

Références

  1. Rachmaninov, Jacques-Emmanuel Fousnaquer, Éditions du Seuil, juin 1994, 224 pages
  2. http://www.lesamisdarthur.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1983&Itemid=157&lang=
  3. http://rachmaninov.fr/lescloches.htm
  4. Critique des Cloches parue dans Vetchernaïa Moskva, 9 mars 1931.
  5. http://www.rachmaninov.fr/poemecloches.htm
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