Lefèvre-Denise

Lefèvre-Denise est une marque française de biscuiterie, confiserie et chocolaterie emblématique de la ville de Nancy, fondée en 1840, réputée pour ses bergamottes, ses macarons, et son pain d'épices. C’est l’un des plus anciens commerces familiaux de la ville toujours en activité depuis 1840[2].

Lefèvre-Denise

Lefèvre Lemoine


La confiserie-biscuiterie Lefèvre-Denise, 55 rue Saint-Dizier à Nancy, vers 1890.

Création 1840
Disparition société actuelle
Forme juridique Société à responsabilité limitée
Siège social Nancy
 France
Direction Thierry Lemoine (depuis 2010)
Activité Fabrication de cacao, chocolat et de produits de confiserie
Produits Bergamottes de Nancy(avec deux t), Macarons de Nancy, biscuits, pain d'épices, confiserie et chocolaterie
Effectif 3 à 5 salariés en 2019 (tranche INSEE)
Site web http://www.lefevre-lemoine.fr/

Chiffre d'affaires 389 900 € en 2016 (comptes récents non disponibles)[1]
Résultat net 30 000 € en 2016

Elle est exploitée par la société Lefèvre Lemoine.

Historique[3]

1840 : naissance de la maison Lefèvre-Denise

L’entreprise Lefèvre-Denise est fondée à Nancy en 1840 par Antoine Lefèvre (1814-1880)[4],[5], fils de François Joseph Lefèvre originaire de Varennes-en-Argonne dans la Meuse. Antoine Lefèvre épouse Philogène Denise en 1846 et associe ainsi les deux noms familiaux sous la dénomination Lefèvre-Denise[6].

L’entreprise Lefèvre-Denise se spécialise dans la biscuiterie, en particulier la fabrication de pain d'épices, et dans la confiserie. Installé 10 rue de la Faïencerie, le premier magasin succède en 1840 à la boulangerie de Nicolas Bernard, puis il est déplacé en 1846 au 55 rue Saint-Dizier à Nancy[7].

Le frère d’Antoine Lefèvre, Jean-Romain, épouse Pauline-Isabelle Utile et crée à Nantes en 1846 une biscuiterie sous la dénomination Lefèvre-Utile[8]. Leur troisième fils, Louis Lefèvre-Utile invente en 1886 le Véritable Petit Beurre mondialement connu sous la marque LU.

Jean-Romain Lefèvre[4] apprend le métier de biscuitier au retour de son service militaire avec son frère Antoine à Nancy. Il apporte ainsi à Nantes les recettes de l'Est[9].

À partir de 1870 : un succès croissant

Victor Prouvé peint le portrait d'Antoine Lefèvre en 1880[5], année du décès de celui-ci. Ce tableau est conservé au Musée Lorrain.

Louis Marie Lefèvre (1851-1934), fils d’Antoine Lefèvre, crée vers 1890 une usine de fabrication dans les faubourgs de Nancy, à Laxou, rue de Santifontaine. Elle demeurera en activité jusque dans les années 1950.

Louis Lefèvre-Denise entretient des relations familiales et professionnelles avec son cousin de Nantes Louis Lefèvre-Utile[9]. La Maison Lefèvre-Denise est, par exemple, "seule dépositaire des biscuits LEFEVRE-UTILE" dans les années 1880 à Nancy.

Un deuxième magasin de vente ouvre au 51 rue Saint-Jean à Nancy dans les années 1890. En 1909, un unique magasin de vente se trouvait au 55, rue Saint-Jean, à l’angle de la rue Clodion.

L’entreprise se voit récompensée à l'Exposition internationale de l'Est de la France, qui se déroule en 1909 à Nancy, par une médaille de vermeil pour ses biscuits, ses macarons de Nancy et ses Bergamottes de Nancy[10].

1925 : la maison se scinde en deux

En 1925, Georges Lefèvre (1884-1958), un des fils de Louis, qui travaillait jusqu'alors dans l’entreprise familiale, décide de s'installer à son compte et crée à Nancy l'entreprise de biscuiterie-confiserie Lefèvre-Georges. L'usage d'un double nom n'est pas anodin et veut clairement montrer une filiation avec Lefèvre-Denise. Les ateliers sont dédoublés, de même que les magasins.

Georges ouvrent une première boutique au 19 rue Saint Dizier en 1925 et fonde un atelier de fabrication au 6 rue de Maréville à Laxou. Un deuxième magasin ouvre en 1931 au 3 faubourg Stanislas puis un troisième en 1933 au 47 rue Gambetta, face à la gare de Nancy.

La maison Lefèvre-Denise est quant à elle gérée par Yvonne, fille de Louis (décédé en 1934) et sœur de Georges. Pour diverses raisons, elle cède l'entreprise et la marque à MM. Mairot et Acker à la fin des années 1940.

1952 : le retour dans le giron familial

En 1952, Georges Lefèvre rachète l'entreprise d'origine familiale Lefèvre-Denise et l’intègre à la sienne. Il utilise alors indistinctement les marques Lefèvre-Denise et Lefèvre-Georges, les deux noms étant alors réputés à Nancy.

Les années 50 : continuité et croissance

Toujours en 1952, Georges Lefèvre achète la pâtisserie Schwenninger appartenant à Pol Adam. Cette pâtisserie à l'angle des rues Gambetta et des Dominicains, donnant sur la place Stanislas, avait été fondée en 1857 par Mr Schwenninger. Georgette Lefèvre lui donne l'enseigne "A Marie Leczinska" en souvenir de la fille de Stanislas Leczinski, épouse de Louis XV, Reine de France.

En 1958, au décès de Georges Lefèvre, sa veuve, Georgette Lefèvre, reprend la direction de l'entreprise et des ateliers.

En 1959, Georgette Lefèvre fait l'acquisition de l'immeuble historique qui abritait encore à l'époque la maison mère du commerce à l'enseigne "Maison des Sœurs Macarons" tenu par Georges Aptel. La maison, la boutique, l'atelier de pâtisserie et les fours à bois qu'elle abrite, sont alors loués par la Confiserie Lefèvre Georges à Mr Aptel. La maison des Sœurs Macarons est inscrite à l'inventaire des monuments historiques en 1987 à la demande de Georgette Lefèvre[11].

1989 : création de la maison Lefèvre-Lemoine

Georgette Lefèvre cède la place à sa fille, Monique Lefèvre, et à son gendre, Philippe Lemoine, qui reprennent l'entreprise familiale sous le nom Lefèvre-Lemoine. Ils reprennent par ailleurs l'ensemble des noms et marques déposés, dont Lefèvre-Denise et Lefèvre Georges. L'entreprise est aujourd'hui dirigée par Thierry-Laurent Lefèvre-Lemoine, leur fils. C’est le plus ancien commerce familial de la ville toujours en activité[2]. Fondée en 1840, cette Biscuiterie-Confiserie est installée depuis 1933 dans la boutique située 47, rue Henri Poincaré à Nancy.

Bergamotes et macarons de Nancy

Dès 1840, la Confiserie-Biscuiterie Lefèvre-Denise fabrique, comme de nombreux confiseurs nancéiens, des tablettes à la bergamotte. Antoine Lefèvre choisit alors d’orthographier ses bergamottes avec deux «t», comme c’était admis par les dictionnaires de l’époque[13]. On y fabriquait également de nombreuses variétés de biscuits et de pain d’épices, ainsi que les macarons de Nancy.

Louis Lefèvre-Denise, le fils d'Antoine dépose la marque « Bergamottes de Nancy », Louis orthographie volontairement le mot bergamotte avec deux "t", en 1898.

Aujourd'hui encore, les macarons, le pain d'épice, le Petit Duc ou les Bergamottes de Nancy restent des spécialités de la Maison.

Dans le film Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (2001), une vieille boîte de bergamotes de Nancy, de la maison Lefèvre-Georges[14], contenant les souvenirs d’enfance d’un petit garçon, est découverte fortuitement par l’héroïne derrière une plinthe. C'est un clin d’œil aux années d’études nancéiennes de Jean-Pierre Jeunet[15].

Marques déposées

Pour mieux identifier ses produits et de se protéger d'une concurrence toujours importante, la maison Lefèvre-Denise a déposé dès le XIXe siècle plusieurs marques. Celles-ci sont régulièrement renouvelées auprès de l'INPI :

  • Lefèvre-Denise depuis 1884
  • Lefèvre Georges depuis 1925
  • Lefèvre-Lemoine
  • Bergamottes de Nancy (orthographié avec deux "t"), déposée depuis 1898.
  • Au Grand Saint Nicolas depuis 1884.
  • Au Duché de Lorraine depuis 1925.
  • Colis Lorrain
  • etc.

Notes et références

  1. https://www.societe.com/bilan/sarl-lefevre-lemoine-351644471201612311.html
  2. « Cent soixante dix ans de douceurs » sur le blog En passant par la Lorraine.
  3. Bertrand Guillet, « Exposition LU Un siècle d'innovation (1846-1957) », sur chateaunantes.fr, (consulté le )
  4. Jacques HUSSENET - Michel GODARD, Dictionnaire des personnalités argonnaises, Varennes-en-Argonne, Terres d'Argonne, (ISBN 978-2-490072-06-4), p. 143
  5. Sophie MOUTON, « Victor Prouvé Portrait d'Antoine Louis Lefèvre », sur musee-lorrain.nancy.fr, (consulté le )
  6. Alain Barrot, Les bergamotes de Nancy, Nancy, Gens de Lorraine, , 155 p. (ISBN 978-2-9529277-0-3).
  7. Robert Lavaux et Armelle Rousseau, Nancy, un siècle de commerces, Nancy, Serge Dominy, (ISBN 978-2-35475-004-6) pages 195-196.
  8. Pierre Deslais, La Lorraine : géographie curieuse et insolite, Rennes, Ouest-France, , 140 p. (ISBN 978-2-7373-6487-7), p.88
  9. Olivier FRUNEAU-MAIGRET, LU Une marque à l'avant-garde, Nantes, Château des Ducs de Bretagne- Musée d'histoire de Nantes, (ISBN 978-2-906519-80-0), p. 17, 24, 64
  10. Louis Laffitte, L'Essor économique de la Lorraine : Rapport général sur l'exposition internationale de l'Est de la France, Nancy, 1909, Nancy, Berger-Levrault, 1912, 933 p.
  11. Tronquart Martine Vaxelaire Yann, « maison Grisot dit hôtel de Gormand puis maison des Sœurs Macarons », sur inventaire-nancy.grandest.fr, (consulté le )
  12. Dictionnaire encyclopédique de l’épicerie et des industries annexes
  13. Alain Barrot, Les bergamotes de Nancy, Nancy, Gens de Lorraine, , 155 p. (ISBN 978-2-9529277-0-3) p. 24.
  14. CharlElie Couture, NANCY Le temps d'une ville, Jarville-La-Malgrange, Editions de l'Est, (ISBN 286-955-094-4), p. 145

Articles connexes

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